D’avocate à directrice des études
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Theodora Navarro
2016-10-18 14:00:00

Collège CDI, un établissement qui dispense des formations pour adultes, recherchait un professeur en techniques juridiques. « J’ai toujours eu envie d’enseigner, avoue-t-elle. Alors j’ai sauté sur l’occasion ». Joignant ainsi l’agréable au financier, Me Bachaalani rencontre son premier groupe… et c’est le coup de foudre.
Les soirs et fin de semaine, Me Bachaalani, 31 ans, exerce donc à titre de professeur en plus de sa pratique. Rapidement, elle s’engage pour un 20 heures/semaine. « La cour, c’est toujours le matin alors on essaye de planifier, d’avoir tout aux mêmes dates, souligne-t-elle. Et les collègues sont conciliants. »
En solo
Forte de ce bel enchaînement, elle s’empare de la direction des études au bout d’un an et demi. « Au départ, nos étudiants ne savent pas forcément ce qu’est un code criminel ou un code civil, avoue Me Bachaalani. Lorsque l’on voit le chemin parcouru, le fait qu’ils sont engagés dans de grands bureaux, on ne peut pas être plus fier! »
L’actuelle directrice des études du Collège CDI s’est initialement lancée dans le droit criminel « par curiosité. » « J’ai travaillé comme adjointe dans un cabinet en droit criminel, Cordeau, Paré, Meunier.» Le milieu juridique lui plaît tellement qu’elle décide de repartir sur les bancs de l’école.
Trois ans plus tard, elle ressort diplômée d’un baccalauréat en droit de l’Université de Sherbrooke et revient dans le cabinet, mais comme stagiaire cette fois! À l’issue de celui-ci, elle se lance donc sans filet comme avocate solo. « J’avais le goût d’apprendre par moi-même, de fouiller dans des livres », confesse-t-elle.
L’enseignement
C’est également sans formation, mais avec une aisance naturelle pour la pédagogie, que Me Bachaalani est devenue professeure. « Quand on est jeune avocat et qu’on entend parler un juge, on se dit parfois qu’on voudrait prendre son cerveau et le mettre à la place du nôtre!, s’amuse-t-elle. Mes élèves me disent pareil et pourtant ils savent déjà beaucoup de choses! Mon rôle est de les amener à savoir chercher eux-mêmes la solution pour qu’ils soient ensuite parfaitement autonomes. »
Les défis actuels des techniciens juridiques seraient, selon Me Bachalaani, de maîtriser l’informatique et l’internet. « En connaissant parfaitement le fonctionnement des moteurs de recherche et les bons mots-clés, on maximise son travail », estime-t-elle. Ils doivent aussi connaître les principaux organismes publics.
Autre défi : avoir l’aisance nécessaire pour travailler dans des domaines de droit très variés, du droit corporatif au droit d’auteur. Généralement, les aspirants techniciens juridiques sont plutôt attirés au départ par le droit criminel. « Ils me parlent tous de Canal Investigation, s’esclaffe-t-elle. Mais avoir l’occasion de voir de près des photos de scène de crime en refroidit ensuite plus d’un ! »
Melany
il y a 8 ansWow !! je n'ai que de l'admiration pour cette femme. Bravo !