Ils s’aiment...au bureau!
Daphnée Hacker-B.
2013-02-14 15:00:00
Quand, il y a 5 ans, Mes Maxime Arcand et Anne-Marie Peltier se sont rencontrés au cabinet Monette Barakett, ils étaient loin de se douter qu’ils seraient un jour ensemble.
« Ce n’est pas une histoire coup de foudre, loin de là! » dit Anne-Marie Peltier en faisant un clin d’œil à son conjoint.
Les deux avocats, qui se sont rencontrés au moment de leur stage, ont été durant plusieurs années de très bons amis avec leurs compagnons respectifs. Ils ont même joué des rôles de « conseillers en amour ».
« Je tentais de lui faire comprendre comment les gars agissent en relation et en échange elle tentait de m’éclairer sur les femmes… à ce sujet, je commence à peine à comprendre quelque chose », lâche Maxime Arcand, avec un sourire complice.
Leur amitié a finalement pris une autre forme, et c’est après une longue réflexion qu’ils ont officialisé leur union. Connaissant bien l’adage « ne jamais mélanger le travail et le plaisir », les deux juristes ont dû faire face à des choix difficiles, vaut-il mieux arrêter tout de suite, ou, au contraire, vivre pleinement l’expérience?
Ils ont misé sur la seconde option, qui s’est révélée être la bonne. Après trois ans de vie commune et une petite puce de 18 mois nommée Laurence, ils ne regrettent pas leur choix.
Avocat pour le meilleur et pour le pire
Est-ce difficile de travailler ensemble? « En fait, nous travaillons au même endroit, mais nous ne sommes pas appelés à traiter les mêmes dossiers. » Ceci leur facilite grandement les choses, expliquent-ils.
Me Arcand, 32 ans, axe sa pratique sur des dossiers de droit du travail et de droit civil et passe beaucoup de temps en Cour, alors que Me Peltier, 29 ans, s’occupe plutôt de la rédaction d’opinion juridique et de plan d’argumentation exclusivement en droit du travail.
Un avantage de pratiquer dans le même secteur : ils comprennent en quoi consistent leurs tâches, peuvent en discuter et se conseiller. Le plus important est de ne pas « s’ingérer» dans le travail de l’autre.
Parvenir à établir une frontière entre le travail et la maison, c’est le défi auquel est soumis le couple qui partage le même univers jour et nuit.
« Il est parfois difficile de décrocher complètement du travail, on a tendance à se parler beaucoup de nos dossiers… on l’a fait le weekend dernier alors que nous étions dans un spa! » raconte M. Arcand.
En revanche, explique Mme Peltier, il est agréable d’avoir un conjoint qui comprend notre réalité et qui peut nous soutenir lors des moments professionnels plus stressants.
Comme tous bons avocats, ils ont beaucoup de points communs, ajoute-t-elle. Les mêmes diplômes, des centres d’intérêts communs et… l’art de la parole!
« Maxime est un excellent négociateur en Cour, mais aussi à la maison. Il nous arrive de plaider nos causes très, très longtemps ! » lance Me Peltier.
Un monde propice aux rencontres
Tomber en amour avec un collègue de travail est l’un des scénarios les plus classiques d’une relation.
Le milieu du droit est très propice à ce genre de rencontre, avance le couple. Chacun y fait attention à soi, se montre sous son meilleur jour.
« Les journées sont longues et il arrive souvent que les collègues passent énormément de temps ensemble, des synergies se créent », dit Me Peltier.
En plus des heures au bureau, beaucoup d’avocats aiment décompresser autour d’un verre, et se retrouvent souvent en compagnie de leurs collègues de bureau. Cela fait en sorte que la ligne entre travail et socialisation est plus floue.
Lorsqu’ils ont officialisé leur union, les deux avocats redoutaient un peu la réaction de la direction, qui s’est avérée être positive. « La nouvelle a été bien accueillie », précise Maxime Arcand, qui croit que la clé du succès amour-travail réside dans la capacité d’un couple à savoir rester discret sur sa relation et de garder une ambiance propice au travail.
Décidément épanouis et heureux, les deux amoureux reconnaissent toutefois que l’amour au bureau n’est pas sans risque. Seulement voilà, le propre de l’amour est qu’il tombe sur vous sans crier gare.
Alors... joyeuse Saint-Valentin!