Portrait

L’avocate top-modèle

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Daphnée Hacker-B.

2013-02-19 15:45:00

À 23 ans, elle a déjà entamé deux carrières ; celle de mannequin et d'avocate. Rencontre avec une jeune femme qui tient surtout à garder sa belle tête sur ses épaules…
Rares sont les étudiantes en droit qui, entre deux cours, posent comme mannequin pour les shampoings Garnier ou se rendent en finale de Miss Canada Universe.

C’est pourtant le cas de Me Andréanne De Lasalle-Couture, qui a été assermentée en novembre dernier. Celle qui a joint l’équipe lavalloise du cabinet Deveau, Bourgeois, Gagné, Hébert et associés se penche sur des dossiers de litige civil et de droit municipal.

Si la jeune avocate raconte avec plaisir ses diverses expériences dans le monde du mannequinat, elle avoue ne jamais avoir voulu mettre l’accent sur cette « autre carrière ».

Pour Andréanne De Lasalle-Couture, c'était plus important de se faire connaître pour ses idées que pour sa plastique
Pour Andréanne De Lasalle-Couture, c'était plus important de se faire connaître pour ses idées que pour sa plastique
« En tant que jeune professionnelle, c’est très important pour moi de me faire connaître pour mes idées et ce que j’ai dans la tête », déclare-t-elle.

Incertaine à savoir si un travail en droit peut s’arrimer à celui d’un mannequin sans risquer sa crédibilité, Me De Lasalle a décidé de mettre sur la glace ses aspirations de top-modèle.

De toute façon, explique-t-elle, la carrière de mannequin, ça ne dure pas très longtemps.

« Il faut commencer à 13 ou 14 ans, vers 19-20 ans, on doit songer à la retraite ! dit-elle en riant. Il y a toujours moyen de continuer dans la catégorie des 25 ans et plus, qui alimente les publicités de « femmes d’âge mûr. »

Un monde sans pitié

Bien que sa décision d’arrêter complètement le mannequinat ne soit pas définitive, ce qui est certain, c’est qu’elle n’y consacrera jamais tout son temps, ni son énergie.

« C’est un monde très difficile, il y a peu de débouchés et il faut faire attention de ne pas devenir obsédée par son poids », raconte celle qui prêche pour un mode de vie équilibré, mais qui refuse les diètes inutiles.

Elle a d’ailleurs refusé de perdre du poids lorsqu’elle avait été recrutée par l’une des plus grandes agences de mannequins au pays, Elmer Olsen. En discutant avec un assistant de l’agence, celui-ci lui a alors suggéré de poursuivre ses études en droit, une profession plus sûre.

En paix avec ce choix, Me De Lasalle se remémore son parcours dans l’univers de la beauté, surtout lors du concours Miss Universe Canada.

Miss Universe à la Cour

Alors qu’elle est en deuxième année en droit, sa sœur l’inscrit au concours à son insu. Le jury retient sa candidature parmi les quelque 700 Québécoises inscrites. « J’ai été très surprise, puis j’ai décidée de tenter l’aventure! »

Il n'y a que peu de débouchés dans le monde du mannequinat et il faut faire constamment attention à soin poids, confie la jeune avocate
Il n'y a que peu de débouchés dans le monde du mannequinat et il faut faire constamment attention à soin poids, confie la jeune avocate
Alors âgée de 21 ans, elle se taille une place parmi les 13 finalistes provinciales et se rend l’été suivant à Toronto pour participer au concours Miss Universe Canada 2011.

Comme tout concours de beauté, elle doit présenter des allocutions devant plus de 2000 personnes, passer des entrevues, défiler en bikini, en robe de soirée… Ce qui l’a marqué ? « J’avais beaucoup de préjugés sur ce genre d’organisation, mais j’ai rencontré des femmes très cultivées et articulées qui ont complètement changé ma perception. »

Elle n’a pas remporté le grand concours, mais garde un très bon souvenir de cette expérience glamour.

Selon elle, c’est son mode de vie saine qui lui a permis de se rendre aussi loin dans la compétition. Malgré ses études, Me De Lasalle a toujours réussi à demeurer active, en amalgamant sports, implications scolaires, travail au refuge d’animaux familial et pour le service de police de Montréal, en plus de ses nombreux voyages.

Aujourd’hui, la juriste compte bien préserver une vie bien balancée, mais il faut prendre le temps de se familiariser avec son nouvel univers.

« J’ai très hâte d’avoir l’occasion de plaider, et aussi de pouvoir offrir des services pro-bono, cela devra attendre un peu, j’ai beaucoup à apprendre », dit-elle sur un ton serein.

Elle ne défilera peut-être plus sous les projecteurs, mais qui sait, peut-être qu’elle réussira à faire tourner les têtes de ses adversaires à la Cour…
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