Un avocat québécois à Vegas
Agnès Rossignol
2014-08-04 15:00:00
Avant de réussir dans l'industrie du jeu, l'homme d'affaires dont la fortune personnelle est estimée à 200 millions de dollars américains a embrassé une carrière d'avocat.
Membre du Barreau du Québec depuis 1990, Me Garber a commencé au sein du cabinet Lazarus Charbonneau à Montréal où il a pratiqué dans plusieurs domaines, tels que le droit corporatif et de la famille.
En 1992, la rencontre avec le propriétaire de Las Vegas Sands, une grande compagnie américaine de casinos représentera un tournant dans sa carrière: il se lance alors dans une pratique toute nouvelle aux côtés de Me Cookie Lazarus, en droit des casinos. « J’ai pensé qu'il s'agissait d'un domaine intéressant compte tenu de l’augmentation du nombre de casinos aux États-Unis et au Canada à l’époque. »
L’avocat commence à conseiller des fournisseurs américains de machines à sous en vue de leur implantation au casino de Montréal et les groupes Caesars et Hilton pour l'obtention du permis de construire du casino de Windsor en Ontario.
« Plus de talent pour diriger que pour être avocat »
En 1999, c’est le début des jeux sur Internet et l’avocat comprend très vite le potentiel de cette évolution. « Je m'intéressais au commerce électronique, au traitement par carte de crédit et j’aimais le challenge des acquisitions. »
À 35 ans, il quitte alors la pratique privée pour être vice-président exécutif de la société SureFire Commerce, devenue par la suite Optimal Payment dont il sera le PDG. « J'aime les affaires et je pensais que j'avais plus de talent à diriger une entreprise qu’à être avocat. J’ai toujours su que je pouvais le faire, j’ai donc essayé. »
Après un séjour de deux ans à Londres où il occupera les fonctions de PDG de la société de jeux en ligne PartyGaming, il revient à Montréal en 2008 avec sa famille. Sa femme, Me Anne-Marie Boucher, qu’il a rencontrée sur les bancs de l'École du Barreau, est l’un des membres fondateurs de BCF, spécialisée en droit fiscal.
Lorsqu’il est approché en 2009 pour devenir PDG de CAC, il conditionne son embauche à l’établissement du siège social de la compagnie au Québec. Outre la volonté de vivre dans la métropole francophone, cela lui permet de voyager facilement à Las Vegas et en Israël pour les affaires.
Un autre regard sur les affaires
Depuis Montréal, il dirige l’entreprise, côtée au Nasdaq, qui compte 8000 employés et qui génère un chiffre d’affaires de 5 milliards de dollars dont 2 milliards proviennent de son activité de jeux de casinos en ligne, ce qui fait d’elle l'un des leaders mondiaux dans ce domaine.
Parmi les bons coups à comptabiliser à l’actif de l’avocat, il y a l’acquisition de Playtika, un concepteur israélien de jeux en ligne, Buffalo Studios en Californie qui a développé le jeu pour mobiles Bingo Blitz ou encore Pacific Interactive en Israël en début d’année.
« Mon expérience en tant qu'avocat m'aide beaucoup dans l’acquisition des sociétés en Amérique du Nord, en Israël et en Ukraine. Je peux m'appuyer sur mes connaissances juridiques en négociation et rédaction de contrats, affirme-t-il. J'ai une façon différente de regarder les affaires par rapport aux autres dirigeants qui ont souvent une formation en comptabilité ou un MBA. »
L'entreprise dispose d'une équipe juridique de dix avocats basés à Las Vegas qui interviennent essentiellement sur des dossiers de conformité réglementaire et d'obtention de permis et de licences. « L’activité des jeux de casinos est la plus réglementée au monde », explique Mitch Garber.
Dans la métropole québécoise, il fait appel à l'associé Sid Horn de Stikeman Elliott pour ses projets d'acquisitions souvent très complexes.
Faire évoluer le droit
Depuis 2008, l’avocat indique que le paysage de l’industrie des jeux de casinos est en grande évolution et que la réglementation doit s’adapter. « Les habitudes des joueurs ont changé. Ils passent plus temps sur Internet et au téléphone. 70% des revenus générés par les hôtels-casinos de Las Vegas proviennent de boutiques, de sites en ligne, de bars, de salles de spectacles et de restaurants. Seulement 30% des activités de jeux. Avant, c’était l’inverse. »
Il est membre de l'International Masters of Gaming Law, un réseau international regroupant des avocats qui représentent les casinos, des dirigeants et des professionnels qui travaillent sur la réglementation du secteur des jeux de casinos. « Je donne des conférences et j'interviens auprès des législateurs. L’objectif est de faire connaître ce qui existe et réfléchir à de nouvelles lois pour réglementer l'activité. »
L'entrepreneur ne troquerait pas sa vie d’homme d’affaires des hôtels-casinos qu’il trouve « très excitante » contre celle d'avocat. Celui qui compte parmi son cercle d’amis, Céline Dion, René Angelil - avec qui il joue au golf- et Guy Laliberté n'envisage donc pas de revenir au droit. « Je manque de connaissances et de pratique après 15 ans dans les affaires. Je laisse la place à ceux qui sont plus compétents que moi dans le domaine », conclut-il.
DSG
il y a 10 ansSo tacky to divulge that information. Just goes to show that you can't buy class.
Anonymous
il y a 10 ansScent of jealousy ?
DSG
il y a 10 ansYou don't know me or how much money I have. In fact, nobody knows how much money I have except for me and my accountant. Nor do I have to make myself feel better by bragging to people that I play golf with Celine and her perverted old husband. And that's because I'm a well rounded individual making my own marks in life.
Anonyme
il y a 10 ansNo, but I'll bet that you don't have 200M$. That and of course you don't play golf with Celine....
Btw, the taxman knows how you have!
Anonyme
il y a 10 ansÉtant un jeune avocat qui désire se lancer en affaires, c'est un parcours inspirant. C'est rafraîchissant.