Une future avocate... à Cannes!
Céline Gobert
2013-05-15 15:00:00
Il faut dire que cela commence plutôt bien pour cette étudiante en droit, passionnée par l’art, la technologie, le droit du divertissement, la science et le cinéma…
Car, avant même d’endosser sa robe d’avocate, Amy Khoury se fait déjà remarquer par la communauté juridique en tant que directrice de casting et productrice pour un court-métrage signé Félix Lajeunesse et Paul Raphaël.
« Certains avocats me disent que cela fait un mélange ‘bizarre’ mais d’autres font ‘ Wow ! Join the club !’ Tu seras correcte’. Je pense qu’il faut sortir du moule, le domaine juridique c’est super artistique mais ce n’est pas perçu comme cela.»
Le film The Sparkling River suit sur près de vingt minutes, l’histoire d’un groupe de chinois mystérieusement téléporté dans une ferme au Canada.
« C’est du cinéma contemplatif, du ‘SF drama’, sans fusil ni avion, ce qui est plutôt rare pour un film en 3D», explique la future avocate, bientôt sous les palmiers azuréens.
« Je n’ai jamais été aussi épanouie intellectuellement de ma vie que depuis que je suis en droit ! Je sais que je vais trouver ma place… Et apparaître dans Droit-Inc… c’est un honneur pour moi ! » dit celle qui travaille dans le cinéma depuis huit ans.
Des avocats l’inspirent
Me Shahir Guindi, chez Osler, et Me Naïm-Alexandre Antaki, chez Gowlings, l’ont « inspirée», dit-elle. Les deux sont des avocats en droit des affaires, mais spécialisés dans le domaine des technologies.
«Leurs parcours réaffirment pour moi la versatilité que l’on retrouve dans le droit des affaires et qui permet de toucher à différents domaines de pratique.»
Elle a eu la « chance de les rencontrer», déclare la jeune femme et a pu leur « poser des questions».
Déjà titulaire d’un baccalauréat en sciences politiques, de deux mineures en études italiennes et de théâtre et d’une expérience significative dans le domaine culturel, Amy Khoury n’est pas une débutante en développement d’affaires et networking.
« J’ai acquis beaucoup d’outils que l’on acquière pas sur les bancs de l’école, dit-elle. Il y a une déconnexion entre la pratique et la théorie. Je sais comment m’amuser avec la matière, je m’amuse à apprendre, à faire des ponts entre plusieurs domaines.»
Amy Khoury ne sait pas encore où la mènera sa carrière en droit, mais une chose est certaine quand on l’écoute parler: elle semble plus que déterminée à bousculer un peu les mentalités étriquées qu’elle y croisera.
The rise of the creative class ?
« Certains vont penser, cette fille-là est une folle mais moi jusqu’à maintenant c’est ce que je vois. Aujourd’hui, un artiste n’est pas unidimentionnel. Tu te dois d’être entrepreunarial, de multiplier ton coffre à outils. C’est la même chose dans le domaine juridique »
Elle, en tout cas, trouve dans le droit tout ce qui lui plaît : la psychologie, le social, les contrats, « tous les outils qui me manquent dans mon propre domaine.»
« De plus en plus, le moule se casse…ajoute Amy Khoury. Quand on est artiste, qu’on arrive avec son jean et ses Converse dans le monde juridique… Pour moi, porter un ‘suit’ en entrevue, c’était bizarre… Bon, bien sûr tu ne peux pas t’habiller n’importe comment non plus… Mais c’est différent d’il y a 10 ans, il y a de gros changements, … ce phénomène ‘ The rise of the creative class ‘.»