Procès Delisle : l’experte en projection de sang défend bec et ongle sa théorie
Agence Qmi
2012-05-22 15:30:00
Lors de son témoignage, la semaine dernière, l’experte avait dit s’être basée sur les rétroprojections de sang qui émanaient de la plaie à la tête de la dame pour évaluer la position de cette dernière, au moment où le coup avait été tiré. Selon elle, Marie-Nicole Rainville avait la tête tournée vers le sofa.
Me Jacques Larochelle a toutefois tenté de savoir mardi matin s’il n’y avait pas présence d’expectoration, soit du sang qui aurait pu provenir d’une « toux naturelle » de la dame, qui aurait pu survenir, selon ses hypothèses, quelques instants après qu’elle ait reçu la balle ou lors des manœuvres de réanimation.
Mais l’experte est restée campée sur sa position. Pour elle, l’absence de sang dilué, de bulles d’air et de « ponts » entre les gouttes, en plus de la présence de matière organique dans les projections confirme qu’il s’agissait bien de sang qui provenait de la plaie, et de rien d’autre.
Les questions et les commentaires de Me Jacques Larochelle ont fait l’objet de nombreuses objections de la part du procureur de la Couronne, Me Steve Magnan, qui a accusé la défense d’émettre de fausses hypothèses et de se livrer à un second contre-interrogatoire, plutôt qu’à un complément de ce dernier. « C’est assez sévère comme contre-interrogatoire », aura même laissé échapper le témoin.
Questionnée de manière incisive sur l’absence de sang sur la main de la dame et sur l’arme – alors que sa théorie avançait qu’il aurait dû y en avoir –, Jacynthe Prévost a encore une fois tenu sa ligne, confrontant même Me Larochelle.
« Pourquoi est-ce que vous me parlez comme ça? Est-ce qu’on se chicane ou on parle des faits? », lui a-t-elle demandé. Ce à quoi le juge Claude Gagnon a répondu, avec humour : « un peu des deux ».
Jacynthe Prévost étant finalement libérée, la Couronne devait poursuivre la présentation de sa preuve, avec son 20e témoin, un expert en balistique originaire de Marseille, en France.