De l’aide pour les jurés traumatisés !
Radio -Canada
2017-02-01 14:00:00
Le Procureur général de l'Ontario, Yasir Naqvi, avait choisi le tribunal de Hamilton pour y faire son annonce, en expliquant que cet établissement avait servi à instruire le procès des meurtriers notoires Dellen Millard et Mark Smich le printemps dernier.
L'aide de la province consistera en huit séances gratuites d'une heure de consultation.
Elle sera rétroactive pour les jurés qui ont déjà siégé dans un procès criminel ou civil ou une enquête du coroner ces dernières années. Une ligne téléphonique donne déjà depuis novembre des informations à ceux qui s'interrogent sur leur état de santé à la suite de leur expérience.
Les citoyens qui seront désormais appelés à servir dans un procès obtiendront enfin une trousse de renseignements pour contacter des ressources appropriées près de chez eux.
« Ce programme nous permettra aussi d'évaluer les besoins en santé mentale de nos jurés, parce qu'il existe encore peu de données à ce sujet », dit Yasir Naqvi.
Les tribunaux n'étaient pas autorisés jusqu'à présent à octroyer un soutien psychologique à moins qu'un juge ne l'ordonne. Seuls les juges, les procureurs, les avocats de la défense, les registraires et les sténographes avaient droit à un soutien ponctuel de la province.
Le ministre Naqvi dit avoir été touché par l'histoire de Mark Farrant qui a siégé en 2014 au procès d'un individu qui avait égorgé sa conjointe à Toronto. Le Torontois de 44 ans avait présenté des symptômes de stress post-traumatique après le verdict de culpabilité.
« Je me sentais de plus en plus mal, je ne pouvais en parler à personne et cela pesait lourd dans mes relations de travail et en famille », se souvient-il.
M. Farrant affirme aujourd'hui qu'il n'est plus l'homme qu'il était lorsqu'il avait été appelé à être juré à l'époque.
« Je n'ai plus à me soucier des coûts de ma thérapie et cette aide personnalisée de la province m'aide à faire le deuil d'une expérience traumatisante », dit Mark Farrant.
Un budget initial de 30 000 à 55 000 $ avait déjà été annoncé par la province l'automne dernier, mais ce montant pourrait être revu à la hausse en fonction du succès du programme. Le ministre Naqvi dit qu'il s'est inspiré de ce que l'Alberta offre déjà dans ce genre de services spécialisés accordés à d'anciens jurés. « S'il faut modifier le programme, nous serons disposés à le faire », a-t-il conclu.