Ottawa : Rénovations « urgentes » pour l'édifice de la Cour suprême
Radio -Canada
2017-01-16 10:01:00
Services publics et Approvisionnement Canada cherche un emplacement pour installer temporairement les juges et les bureaux de la Cour suprême. L'ensemble de l'édifice, qui n'a presque pas été rafraîchi depuis sa construction il y a environ 80 ans, doit être rénové, a appris CBC News.
Les installations temporaires devront être situées près du Parlement.
Le coût des rénovations et du déménagement a été caviardé dans le document obtenu par CBC News en vertu d'une demande d'accès à l'information, ce qui rend la lecture des chiffres impossible. Deux choix d'emplacement pour relocaliser la Cour suprême ont aussi été supprimés dans le document.
Un porte-parole de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) a refusé de donner plus de détails.
« Il serait prématuré, à ce stade, de spéculer sur des estimations concernant des coûts et des échéanciers », a expliqué Nicolas Boucher, en anglais. « Des inspections sont en cours et des réparations d'urgence ont débuté tandis que le cadre du projet pour ces rénovations majeures est en développement », a-t-il assuré.
« SPAC continue d'élaborer des plans d'urgence, compte tenu des conditions de la Cour suprême », a confirmé, pour sa part, le porte-parole Jean-François Letourneau.
Des travaux en 1995
Ce n'est pas la toute première fois que l'édifice de la Cour suprême sera restauré. En 1995, le revêtement en cuivre du toit a été remplacé et les systèmes mécaniques et électriques ont été modernisés. La facture des rénovations avait atteint environ 22 millions de dollars.
Des rénovations « complexes »
Le document précise, en anglais, que les travaux de rénovation seront « complexes » à réaliser, « perturbants et bruyants ».
« La structure de l'édifice et ses mécanismes sont d'origine [...] et ont largement dépassé leur cycle de vie », indique le document adressé à la ministre de la Justice et datant du 22 juin 2016.
Construit entre 1938 et 1939, l'édifice doit aussi être adapté aux normes sismiques.
On s’attend à ce que les systèmes mécaniques cessent de fonctionner d’ici 2020, que les systèmes électriques soient défaillants un an plus tard et que le toit qui abrite le stationnement s'écroule à cause des infiltrations d'eau d'ici 2018, indique un rapport interne.
On soupçonne aussi la présence d'amiante ou d'autres substances dangereuses dans les murs à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment, mais aussi dans les plafonds et le toit. Les panneaux de bois et de marbre tout comme les finitions en plâtre devront être enlevés pour effectuer des vérifications.
Réparations des édifices gouvernementaux
La plupart des bâtiments de la Cité parlementaire ont été rénovés ou vont l'être - dont l'édifice du Centre, à partir de 2018 - ce qui contraint les députés et les sénateurs à se relocaliser.
Le montant total de ces rénovations- qui exclut le projet sur 10 ans de l'édifice du Centre, où sont situés la Chambre des communes et le Sénat - est d'environ 3 milliards de dollars.
Les coûts estimés pour la réfection de l'édifice du Centre n'ont pas encore été révélés. De leur côté, les rénovations du bâtiment de la Cour suprême n'ont jamais fait partie du plan de restauration de la Cité parlementaire.
L'ensemble des constructions doivent être adaptées aux normes sismiques en cas de tremblement de terre. La sécurité doit aussi être renforcée pour éviter des attaques comme celle du 22 octobre 2014, qui a entraîné la mort du caporal Nathan Cirillo.