Davis LLP brasse des affaires sur…Second Life!

L'équipe Droit-Inc
2007-10-29 14:16:00
Il s’agit de Davis LLP, qui possède des bureaux un peu partout au Canada - dont un à Montréal - ainsi qu’au Japon, et depuis peu sur Second Life (SL), créé en 2003.
Pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler de Second Life, il faut savoir que ce n’est pas tout à fait un jeu. Il y circule une monnaie : l’argent Linden, convertible en argent réel.
Et qui dit argent, dit conflits d’intérêts potentiels, et possible nécessité d’un avocat...
Les sources de conflit sur SL sont pléthores : protection du patrimoine, propriété intellectuelle, fiscalité des transactions, fraude aux enchères, droit du crédit, liberté d’expression...
Les litiges sur SL ne se sont pas faits attendre, surtout lorsque l’avatar n’est autre qu’un vrai avocat en chair et en os.
Marc Bragg, un avocat de Pennsylvanie, a attaqué l’éditeur de Second Life, Linden Lab, devant les tribunaux américains, pour cause d’expropriation de terrains virtuels. Linden Lab avait en effet gelé le compte de l’avocat procédurier, pour cause d’escroquerie... L’avocat avait trouvé une faille de sécurité dans le système d’enchères, et en avait alors profité pour revendre les terrains avec une plus grande plus-value.
SL, une source d’enrichissement sans cause ? Linden Lab a vite compris qu’il fallait créer son propre tribunal virtuel, pour éviter de perdre de l’argent dans des procédures coûteuses devant de "vrais" juges. SL vient alors de créer une procédure de résolution des conflits, pour tous les litiges d’un montant inférieur à 10 000 dollars US... D’où un terrain de plus en plus favorable aux avocats.
Plus de huit millions de dollars auraient été échangés en mars 2007... Au-delà de ce chiffre prometteur, il n’est point étonnant de remarquer que les premiers cabinets d’avocats ayant créé leur avatar ne sont autres que des cabinets spécialisés en NTIC ou en Propriété Intellectuelle.
Le bureau virtuel du cabinet Greenberg & Lieberman aurait gagné 20 000 dollars l’année dernière. Un chiffre d’affaires, certes très dérisoire pour le monde réel, mais impressionnant pour un bureau dont le local ne coûte rien...
Pour autant, le cabinet Field Fisher Waterhouse, qui s’est lancé dans l’aventure cette année, est étiqueté "full service", et n’est donc pas spécialement dédié aux nouvelles technologies. Du reste, cette initiative provient d’un de ses associés spécialisés en PI, David Naylor.
D’après cet avocat, créer son bureau virtuel sur SL revient à prouver à ses clients que l’on comprend l’univers virtuel dans lequel évolue leur marché. Découvrons alors avec lui le potentiel marketing de SL...
SL, une nouvelle manne marketing ?
D’après une étude de CB News de 2007, les marques présentes sur SL sont perçues positivement. Ainsi, SL permettrait de renforcer le côté innovant des marques et créer de la proximité virtuelle. Mais si cela est vrai pour Nestlé, l’est-il aussi pour les avocats ? Difficile d’en juger sans tenir compte de la clientèle des avocats...
SL reste néanmoins un moyen facile de tester un nouveau logo, d’organiser un évènementiel original, de s’offrir une publicité raisonnable...
Mais, certains cabinets ayant réfléchi à l’implantation d’un bureau virtuel, ont abandonné le projet, car d’après eux, SL n’a pas encore tout à fait prouvé sa valeur ajoutée par rapport à un simple blog.
En effet, les outils virtuels et interactifs sont aujourd’hui nombreux. Ainsi, chaque cabinet peut avoir une stratégie "on line", sans pour autant aller se téléporter sur une île de SL.
Pour visiter le bureau virtuel du cabinet Davis LLP : http://slurl.com/secondlife/zurich%20City/99/240/27
Pour visiter le bureau virtuel du cabinet Fiels Fisher Waterhouse : http://slurl.com/secondlife/depo%20business%20hub/212/178/35/
Le blog du cabinet Davis LLP : http://www.davis.ca/en/blog/Video-G
Anonyme
il y a 17 ansJe suis heureuse de constater qu'il existe effectivement (alors que personellement j'avais un peu perdu espoir, mea maxima culpa...) au sein de grands cabinets montréalais des avocats qui ont l'audace et l'imagination nécessaires de vivre dans leur temps et le cabinet pour les soutenir! Voici l'exemple d'un cabinet crédible et créatif. Comme quoi, pour être crédible, il n'est pas (ou plus) forcement nécessaire d'être mortellement ennuyant et rébarbatif.Bravissimo et en plus c'est drôlement bien fait.
Amélia salehabadi