Qui sont les avocats de l’entente environnementale ?
André Giroux
2010-05-21 14:00:00
Les avocats provenaient tous de Toronto, de Vancouver et de Seattle, Washington !
L’entente couvre 72 millions d’hectares de forêts boréales publiques, dont 16 millions au Québec.
Elle permettra entre autres de développer des plans de conservation du caribou forestier. En échange, Canopée, ForestEthics et Greenpeace suspendent leur campagne de boycottage.
« J'ai été le seul avocat impliqué dans l’équipe de direction de la négociation », dit Me Aran O'Carroll, avocat au barreau de Toronto et directeur national des affaires juridiques et réglementaires de la Société pour la nature et les parcs du Canada.
Me Dan Johnston, avocat de Vancouver, a animé les rencontres de négociations.
« Plusieurs autres avocats ont contribué à différents niveaux, selon leur expertise, ajoute Me O,Carroll. Mentionnons particulièrement, Me Larry Innes, directeur exécutif de l'Initiative boréale canadienne et un avocat-conseil associé à Olthuis, Kleer et Townsend à Toronto, et MeJennifer Dike, procureur de The Nature Conservacy, et Me Stephen Kallick, représentant de Pew Environment Group, tous deux basés à Seattle, Washington. »
Bien qu’il ne soit pas juridiquement contraignant, l’accord prévoit la suspension de l’exploitation forestière sur près de 29 millions d’hectares de forêt boréale, dont 8.5 millions au Québec.
« On ne répétera jamais assez l’importance de cette entente », affirme Avrim Lazar, président et chef de la direction de l’Association des produits forestiers du Canada.
Le vieux paradigme dans lequel évoluaient les sociétés membres de l’APFC et les ONG en environnement a été complètement réinventé. »
Tâche délicate, on s’en doute.
« La plus grande difficulté dans la négociation fut de surmonter l'animosité historique et le manque de confiance entre les parties », dit Me O’Carroll.
Comment résoudre cette difficulté ?
« Le temps et l'engagement personnel des négociateurs furent les clés pour établir un climat de confiance, répond Me O’Carroll.
L’ouverture et la volonté des parties de s'engager dans des discussions franches et fondées sur les intérêts communs ont aussi joué un rôle, de même que la créativité des négociateurs. »
Dès hier, l’entente a provoqué les passions. Le chansonnier Richard Desjardins, réalisateur de l’Erreur boréale (1999) et cofondateur de l’Action boréale en Abitibi-Témiscamingue, un organisme de 2000 membres, s’est fait cinglant dans La Presse : « La négociation s’est faite sans la consultation des autochtones, des groupes locaux et du gouvernement provincial, a-t-il dénoncé au journaliste Charles Côté. Nous avons été gardés dans l’ignorance de ces tractations, tenues par des groupes internationaux devenus des genres de Walmart écologiques. »
« S’ils pensent qu’il y aura un moratoire dans notre lutte, ils se trompent », prévient le chanteur.
L’entente ne lie que les membres de l’APFC. Or, Domtar, l’un des grands joueurs de l’industrie au Québec, n’en fait pas partie. Elle approvisionne Abitibi-Bowater, membre de l’APFC.
Le Grand conseil des cris demande aux deux entreprises de respecter la lettre et l’esprit de l’accord et de cesser les travaux de coupe et de construction de routes dans le secteur de la rivière Broadback, secteur que couvre l’accord et où l’on compte un solide troupeau de caribous des bois.
Manifestement, la lune de miel entre une partie de l’industrie forestière et certains groupes environnementaux ne met pas fin à la vigilance ni aux débats.
Pour une version abrégée de l’entente, cliquez-ici.
Photo : Aran O'Carroll
Anonyme
il y a 14 ansOn va se réveiller ou va-ton se laisser bouffer tout cru ?
Anonyme
il y a 14 ansAmélia,
Je vous propose une chronique : comme vous l'avez fait pour les juges, trouvez au Québec les avocats qui auraient été capables de travailler sur cette entente historique?
Anonyme
il y a 14 ansJ'en peux plus de rire et nos avocats environnementalistes québécois qui sont tout juste bon à faire des conférences.
Mais, quand il s'agit de faire de la business, là ça se passe entre grands.
Anonyme
il y a 14 ansZ'étaient pas là pour faire la job. Mais il leur reste toujours la possibilité de commenter l'entente. Pas sûr par contre que la job d'experts-bla bla paie autant !
> J'en peux plus de rire et nos avocats environnementalistes québécois qui sont tout juste bon à faire des conférences.
> Mais, quand il s'agit de faire de la business, là ça se passe entre grands.
Anonyme
il y a 14 ansEntente historique sans les québécois.
C'est la vie maintenant l'histoire s'écrit sans le Québec.