C'est la saison des sushis, crevettes et bouillabaisse qui s'amorce et notre chroniqueur nous présente cette semaine un vin qui s'accorde parfaitement avec ces délices de la mer...
De l’Espagne, on connaît surtout ses vins puissants, virils, caractériels comme le sont ses habitants. Ce qu’on ne sait pas assez, hélas, c’est qu’il y existe aussi des vins aériens, délicats, frais, croquants...
Plusieurs de ces vins proviennent des appellations de Galice, cette région du nord-ouest située tout juste au-dessus du Portugal. La région de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Cette contrée de moyenne montagne au climat frais est bordée sur deux côtés par l’Atlantique, qui y déverse ses vents, sa pluie et son air salin.
Et cela se ressent sur ses vins souvent marqués par une vive acidité.
On y trouve des cépages autochtones des plus iconoclastes, comme la treixadura (prononcer traï-cha-dura), qui est le cépage dominant de ce vin blanc d’appellation Ribeiro produit par la maison Vina Mein.
La treixadura compose 70% de l’ensemble, avec le godello, le loureirra, le torrontés, l’albariño et le lado.
Le nez est exubérant, on y détecte un côté floral, du pamplemousse rose, de la mangue, du citron et de l’ananas. On s’attend à un vin très fruité, presque un peu sucré.
Mais non, s’il présente un léger gras, c’est sa fraîcheur, sa salinité, son côté caillouteux, qui dominent. Le fruit est là, mais tout en retenue. Voilà un très beau blanc pour les sushis, la bouillabaisse ou les crevettes de Matane, dont la saison s’amorce, dégustées dans leur plus simple appareil!
Ce vin n’est pas un vin de tous les jours. C’est l’ultime cadeau, que se fera le fou des vins de Bourgogne, que l’on offrira à un estimé confrère qui prend sa retraite, célèbre une victoire ou un anniversaire important.
Le Clos des Lambrays, vaisseau amiral du domaine du même nom, est un des plus grands vins du monde. Cette parcelle, ou climat comme on le dit en Bourgogne, est classée en grand cru.
J’ai eu la chance récemment de déguster le 2009, un grand millésime.
Le nez est envoûtant et déroutant. Ça sent le fruit noir mur, le bleuet, il y a un brin de vanille, et du poivron rouge rôti. Un parfum que je détecte rarement dans une bouteille de pinot noir.
En bouche, ce poivron est toujours présent, appuyé par une minéralité intense. On a du fruit noir, des épices, des tannins puissants et à la fois d’une suprême élégance. Complexe et d’une interminable présence en bouche. Il est cependant trop jeune, un brin fermé et austère, et il faut le laisser vieillir une dizaine d’années. Une bouteille pour la cave quoi. Et qui ravira les amateurs qui n’aiment pas leur pinot trop délicat. Vous le dégusterez sur des viandes relevées mais pas trop apprêtées pour ne pas porter ombrage au vin. Je l’ai bu avec un magret de canard bien saignant aux noix de Grenoble, pleurotes et dattes, et voilà qui était un bel accord. Il reste peu de 2009 au Québec. Il reste en revanche de nombreux 2008, qui sera différent, mais tout aussi bien réussi.
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