Fatigue ou manque de temps oblige, la pizza est devenue l'amie des fins de semaine. Quel vin peut-on alors accorder avec la célèbre galette italienne? Notre chroniqueur suggère de faire simple en optant pour un vin non dénué de complexité...
Le congé des fêtes est déjà loin derrière. À cette époque de l’année s’amorce souvent un marathon de boulot au cours duquel on travaille sans compter les heures.
Des requêtes ou autres documents à préparer, des procès à mettre sur les rails, des témoins à interroger ou à préparer. Ça n’arrête jamais.
Et souvent donc, trop, on mange sur le pouce et on sollicite pour une énième fois notre petite pizzéria de quartier préférée et son livreur.
Mais ce n’est pas parce qu’on mange rapidement un repas d’un si grande simplicité qu’on ne peut pas dignement l’accompagner d’un bon petit coup de rouge!
C’est alors qu’il est impératif d’avoir en réserve quelques bouteilles pour ces occasions. C’est beau, des vieux bourgognes, dans votre cave. Mais en pareille situation, ils vous seront de la plus grande inutilité!
Je vous suggère donc cette semaine un agréable et original petit espagnol qui tonifiera ces moments de simplicité!
La maison Vina Ijalba, en Rioja, se fait un point d’honneur de produire des vins issus de cépages locaux de la Rioja. Ici, peu ou pas de vins dont les assemblages comportent les éternels cabernet sauvignon ou merlot. Le tempranillo est roi en rouge, le viura en blanc.
Mais cette cuvée est encore plus particulière, car issue à 100 % du cépage graciano, un cépage autochtone de la Rioja comptant pour environ 0,8 % de la superficie du vignoble de cette appellation. Et à ma connaissance, il n’existe pas d’autre vin issu à 100 % de ce cépage sur notre marché.
Le nez est assez singulier. Très épicé. Du poivre notamment. En s’aérant, le cassis ressort, ainsi que des parfums d’herbes fraîches, de boîte à cigares et de torréfaction.
La bouche est tout aussi déroutante, très herbacée et épicée, avec des saveurs de chair de poivron rouge mariné et de fruits noirs acidulés. Les tanins sont soutenus mais sans rugosité, et une remarquable acidité marque l’ensemble. Un rouge de soif certes, loin des colosses que l’on rencontre parfois en cette région, mais doté d’une agréable complexité.
Et à ce prix, après les excès des fêtes, on s’en régalera avec une bonne pointe de pizza aux saveurs de tomates et d’olives!
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