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Début du procès de «Matricule 728»

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Agence Qmi

2015-10-28 09:51:00

Le procès de Stéfanie Trudeau, «Matricule 728», s’est ouvert mardi au palais de justice de Montréal avec des images de son intervention du 2 octobre 2012…
Début du procès de «Matricule 728»
Début du procès de «Matricule 728»
Le juge Daniel Bédard a d’abord causé une certaine surprise en décidant d’entendre la preuve de la Couronne dans cette affaire de voie de fait, estimant que la requête en arrêt des procédures présentée par la défense ne serait tranchée qu’à la toute fin du procès.

La poursuite a débuté en montrant cinq enregistrements audio-vidéo de l’intervention controversée de la policière du Service de police de la Ville de Montréal, qui s’est déroulée au 4381, rue Papineau, sur le Plateau Mont-Royal.

Il s’agit de vidéos tournés par des témoins de la scène avec leur téléphone cellulaire, dont la présumée victime, Serge Lavoie.

Lavoie avait reconnu la policière qui était en train d’appréhender son ami, Rudi Ochietti, sous prétexte qu’il avait bu une bière dans la rue et qu’il résistait à son arrestation. Il l’a interpellée par son numéro de matricule — déjà bien connu après son intervention au poivre de Cayenne durant la crise étudiante au printemps de la même année — avant de la traiter de « grosse niaiseuse ».

Le tribunal a ainsi pu voir et entendre « Matricule 728 » donner des ordres sur un ton menaçant, parfois en hurlant et en sacrant. Après avoir menotté Ochietti le visage contre le sol, la policière s’est ruée sur Lavoie au moment où celui-ci entrait dans l’appartement d’un ami.

La scène filmée sous différents angles permet de voir l’agente Trudeau agripper Lavoie par le cou, le traîner jusqu’en bas d’un escalier et l’immobiliser en l’écrasant de tout son poids pendant de longues secondes.

« Tu m’entraves et t’es en état d’arrestation. M’as-tu compris? Si tu “fight” encore, je te fais une encolure pis tu vas perdre conscience. Tu vas perdre. As-tu compris ? », lance-t-elle à Lavoie, en criant aux témoins de « dégager ».

« Pouvez-vous essayer de ne pas le tuer, svp ? Vous êtes en train de l’étouffer », lui dit notamment l’un des témoins, Simon Pagé, chez qui la policière était entrée « sans mandat » pour mettre la main au collet de Lavoie.

Assise près de son avocat, Stéfanie Trudeau n’a montré aucune réaction lors du visionnement des vidéos.

« Mon tab...! »

Rudi Ochietti a ensuite témoigné que Stéfanie Trudeau l’avait apostrophé en lui disant: « Heille toé ! Ton permis de conduire et tes assurances ! », après l’avoir vu avec une bière à la main en face de l’atelier d’artistes où il se trouvait, rue Papineau.

« J’ai répondu: “Pourquoi ?” Elle m’a dit: “Tu refuses de t’identifier? Veux-tu que je te crisse en-dedans, mon tabarnac?”. Puis, elle m’a couché sur le trottoir en déchirant mes vêtements. J’avais très peur », a-t-il dit en réponse aux questions posées par le procureur de la Couronne, Me Jean-Simon Larouche.

Durant toute l’intervention, Ochietti jure qu’il s’est « laissé faire » et qu’il n’a pas résisté à son arrestation.

« Elle faisait semblant que je ne voulais pas faire ce qu’elle me demandait. Quand je me suis ramassé la face dans le béton, elle m’a donné des coups de coude, de poing et de genou.»

Rudi Ochietti, un artiste peintre, dit avoir passé plus d’une heure menotté à l’arrière d’une autopatrouille, seul, à endurer la chaleur et la musique « heavy métal » qui jouait dans les hauts parleurs.

Le témoin a aussi déclaré que « amais » l’accusée ne l’a informé des motifs pour lesquels elle le plaçait en état d’arrestation.

« Je l’ai su en sortant du poste de police, quand d’autres policiers m’ont remis un constat d’infraction de 146 dollars pour avoir consommé de l’alcool sur la voie publique et une promesse de comparaître pour intimidation et entrave au travail d’un agent.»

Arrestations sans motif

Me Larouche a d’ailleurs informé le juge Bédard que l’accusée n’avait « pas de motif » pour procéder à ces arrestations et qu’elle a fait un «usage déraisonnable» de la force durant son intervention.

La défense, assurée par Me Jean-Pierre Rancourt, a réclamé l’abandon pur et simple de l’accusation portée en accusant la Couronne d’avoir abusé de son pouvoir par du « marchandage » avec des témoins. Des accusations avaient été portées contre quatre personnes à la suite de l’intervention de la policière Trudeau mais ces accusations ont été retirées en échange de leurs déclarations incriminantes, qui ont servi à faire inculper « Matricule 728 ».

La durée prévue du procès est de cinq jours. Le tribunal siégera vendredi avant d’ajourner le procès jusqu’aux 18, 19 et 20 novembre.
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1 commentaire
  1. waleed
    waleed
    il y a 9 ans
    Abus de pouoir
    C'est évident qu'on est face à un abus de pouvoirm ce qui s'est produits est une image calqué de ce que se produisait dans des pays a régime policier qui s'est soldé par une révolte populaire qui a remis les choses en place, au Québec l'abus de pouvoir policier est flagrant et condamnable, aussi bien que le gouvernement ne créera pas un organisme indépendant et neutre qui jouera le rôle de police des polices comme dans les pays d'europe ces agissement vont infecter la société Québécoise et va sans doute avoir des répercussions négatives.

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