Quand le droit mène à Hydro-Québec...
Theodora Navarro
2016-04-20 13:30:00
« J’ai adoré ma formation en droit, se rappelle-t-il. J’ai toujours voulu diversifier ma carrière, mais ce n’était pas du tout en opposition avec la pratique privée. » En février 1996, il saisit l’opportunité au vol et rejoint l’ancien bâtonnier Serge Ménard devenu ministre d’État à la Métropole. À la fin de l’été 1997, Me Desgagné est nommé Conseiller politique, puis, plus tard, Chef du cabinet adjoint du premier ministre Lucien Bouchard.
Savoir poser les bonnes questions
« Être impliqué politiquement m’intéressait, je voulais voir de l’intérieur ce qui faisait la vie quotidienne d’un gouvernement ou d’un état, explique Me Desgagné. Ce fut une expérience remarquable! » En tant que Chef de cabinet adjoint, le dernier poste qu’il y a occupé, il suivait notamment plusieurs grands dossiers législatifs.
« La formation en droit est très utile dans ce genre de fonction, estime-t-il. Ça aide à comprendre de nombreux dossiers et à poser les bonnes questions. Ça donne aussi une solide faculté d’adaptation. » Selon lui, l’université de droit façonne aussi la façon d’écrire de ses diplômés et leur donne les clés pour s’exprimer à l’oral, deux qualités essentielles lorsqu’on occupe une fonction en politique.
Entré par les Communications d’Hydro-Québec
Lorsque le premier ministre démissionne en janvier 2001, Me Desgagné a deux mois pour se retourner. Il est au début de la trentaine et sa deuxième fille allait naître. Heureusement, la chance lui sourit : il rencontre André Caillé, alors président d’Hydro-Québec, qu’il a côtoyé lors de la crise du verglas de 1998. Il rejoint l’équipe des communications et est nommé Directeur Médias et affaires publiques en septembre 2001. Puis il gravit peu à peu les échelons.
« C’est un parcours qui m’a permis de bien connaître le domaine des Affaires corporatives, estime-t-il. C’est une magnifique école de gestion! » En 2009, on lui confie un gros mandat : l’électrification des transports. « J’ai pu ajouter une facette plus opérationnelle à mes compétences. »
En 2013, Me Desgagné est nommé Vice-Président, responsable des Affaires publiques et gouvernementales dans un premier temps, puis des Affaires corporatives depuis l’an dernier.
Le droit au quotidien
À chaque étape, de nouvelles responsabilités se sont ajoutées. « Je n’ai jamais vraiment quitté le droit car j’ai toujours eu la chance d’être lié à des dossiers d’affaires juridiques», rappelle-t-il. Cette nouvelle fonction dans sa vice-présidence le ramène ainsi une nouvelle fois au droit.
Il est désormais responsable de six secteurs d’activités : les Communications, les Affaires juridiques, les Affaires corporatives et l’environnement, les Relations avec le milieu - le milieu étant les équipes qui oeuvrent dans les neuf gros centres d’Hydro-Québec établis dans la province, les Affaires publiques et gouvernementales et enfin l'électrification des transports.
Les journées sont bien remplies. « Il n’y a pas de routine, reconnaît-il. Et on développe une compétence multiplateforme. » Me Desgagné peut ainsi commencer sa journée en se penchant sur les enjeux locaux dans le Bas-Saint-Laurent, puis sur une question concernant une borne de recharge dans l’Outaouais, avant de travailler avec l’avocat en chef sur deux dossiers litigieux et sur la période des questions à l’Assemblée Nationale.
Son nouveau poste implique aussi de grandes responsabilités. « Pour le moment le défi est très grand, mais j’ai bien l’intention de le relever en participant au développement de cette grande entreprise… » Un défi de taille qu’il tente de contenir dans des heures raisonnables.
« J’ai toujours réussi à concilier mon travail et ma vie de famille, pense-t-il, avec le recul. Les activités de mes filles et leur développement font partie de mes priorités. » Une vie en équilibre qui pourrait convaincre de jeunes diplômés en droit de se lancer dans un parcours plus atypique.