Un couple perd contre l'avocat Julius Grey
Theodora Navarro
2016-04-28 13:15:00
Dans le litige qui les a ensuite opposé, le juge Gary D.D. Morrison n’a pas retenu de fautes professionnelles, notant au sujet de Me Julius Grey que si sa stratégie « n'avait pas réussi », ce n'était pas « ce qui était en jeu ici », apprend-t-on dans La Presse.
Pour rappel, Me Julius Grey, Barreau 1974, est associé principal au sein du cabinet Grey Casgrain. Il est également professeur spécialisé dans les questions de libertés individuelles. Diplômée des universités McGill et Oxford, il a plaidé une pluralité de dossiers importants.
Quels faits lui étaient reprochés?
Le couple alléguait que Me Grey avait commis des fautes professionnelles en menant cette cause, selon le journal. L’avocat aurait ainsi, selon eux, dû les prévenir qu’ils risquaient de perdre le procès. Les Rosenstein-Artinian ont par ailleurs indiqué avoir eu l’impression que l’avocat croyait en une cause solide alors que celui-ci assure leur avoir indiqué qu’il était contre le fait d’intenter une telle poursuite.
Ils affirment également ne pas avoir été tenus au courant de l’arrangement conclu avec l’école et l’institutrice et que, lorsque l’avocat avait évoqué l’idée de confidentialité, le couple avait pensé qu’il parlait des 5000 dollars et non de l’affaire elle-même et qu’ils pouvaient donc s’exprimer face aux journalistes.
Enfin, ils lui reprochaient de ne pas s’être penché sur le dossier du divorce de l’institutrice, arguant que celui-ci aurait pu prouver qu’elle avait des prédispositions à la dépression. Me Grey soutient qu’il les avait averti qu’il n’irait pas dans ce dossier et que, selon lui, beaucoup de facteurs militaient contre « le lien de causalité » de ses clients.
L’histoire:
En 2005, les Rosenstein-Artinian intentent une poursuite contre Mary Kanavaros, institutrice, car son attitude envers leur fils leur déplaît. Le directeur de l’école et la Commission scolaire English-Montréal sont également poursuivis. 155 000 dollars sont réclamés à l’institutrice.
Avant le procès, en 2008, les parties concluent un accord, les parents recevant 5000 dollars sans admission de responsabilité de leur vis-à-vis. Mais voilà que dans les couloirs du tribunal, les parents font quelques déclarations à la presse.
L’enseignante réplique aussitôt avec une poursuite en diffamation, qu’elle gagne en 2010 et qu’elle ponctue d’une autre demande, l’accusation portée par le couple l’ayant empêchée, dit-elle, de reprendre son travail. La Cour supérieure lui octroie alors 1,12 million de dollars.