Robert Leckey: le «futur» de McGill
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Theodora Navarro
2016-06-08 15:00:00

Il prendra la suite de l’actuel doyen Daniel Jutras avec la pression que cela pourrait représenter. Mais au sein de son alma mater, dans laquelle il est devenu professeur adjoint dès 2006, puis professeur agrégé, Me Leckey est parfaitement à son aise. « C’est une faculté d’une grande richesse et une faculté que j’aime énormément », souligne-t-il.
Avec lui comme capitaine, plusieurs évolutions vont avoir lieu, ponctuant des changements déjà programmés sous la coupe de son prédécesseur. La structure des sessions sera ainsi modifiée, passant de 13 à 12 semaines. « La semaine ainsi gagnée sera consacrée à des séances exceptionnelles, des travaux de groupe, des invités, afin de promouvoir un côté plus actif et un autre type de pédagogie », justifie Me Leckey.
Certains cours seront également repensés, le droit pénal devenant justice pénale, avec une perspective autochtone plus prononcée et ce, dès la première année. « Ce n’est pas une transformation totale que l’on va mettre en oeuvre mais un renouvellement, estime le futur doyen. Les étudiants de septembre seront les partenaires de ce processus, il faut qu’on les rassure. » À ce titre, les étudiants auront la possibilité de faire des suggestions et des commentaires sur le site de la faculté, même de façon anonyme.
Pour l’assister dans sa tâche, Me Leckey aura le concours du cice-doyen académique dont le rôle dans cette évolution a été très important. « J’hérite d’une belle équipe très efficace », assure d’ailleurs Me Leckey. Une équipe qui permettra à Me Leckey une certaine stabilité jusqu’à ce que le vice-doyen académique cède également sa place en septembre à un successeur.
Le bonheur comme choix de carrière

Mais même si le français n’est pas sa langue maternelle, il s’en sort avec brio, mû par ce plaisir de l’enseignement que partagent nombre de ceux qui sont devenus doyens. « J’ai bien pratiqué en cabinet quelque temps, se rappelle-t-il. J’ai choisi d’enseigner, non par rejet du cabinet mais juste parce que là j’étais… plus heureux. »
Le bonheur comme choix de carrière. Une évidence, probablement. Comme professeur, Me Leckey se décrit pourtant plutôt comme très rigoureux. « Je suis très exigeant avec mes étudiants, assure-t-il. Mais je le suis également avec moi-même. »
À l’origine, il est plutôt un littéraire - les livres qui ponctuent son monde le montrent assez bien. C’est d’ailleurs vers des études de littérature anglaise qu’il s’était tourné à l’origine. Mais à Toronto, dont il est originaire, il côtoie aussi des juristes. « Le droit, c’était comme le juste milieu entre le concret et les idées que je recherchais, une discipline qui pouvait me permettre de changer la vie des personnes. »
Il s’intéresse notamment au droit de la famille. Une matière qui, dit-il, le touche à un niveau intime. « Chacun est membre d’une famille, chacun peut s’y identifier, constate Me Leckey. Il y a dans cette discipline un contraste entre le langage quotidien et le droit. Tout le monde a sa propre définition de la famille...» Le domaine le passionne et le nombre de publications qui l’y a consacré en atteste.
Mieux communiquer

Mieux communiquer sera désormais son maître mot. Il souhaite également repenser certains aspects organisationnels. « On peut mieux faire en termes de représentation de la population, notamment par rapport à la population autochtone, pense-t-il. La faculté de droit joue un grand rôle dans la société, elle a une forme de responsabilité sociale. »
Fort de ces constatations, Me Leckey envisage avec détermination son futur quinquennat. En attendant, il lui reste à empaqueter ses livres et à relever ses manches. De nouveaux défis l’attendent.
Une ancienne étudiante
il y a 8 ansLa faculté de droit de McGill aura une fois de plus à sa tête un juriste brillant et avant-gardiste. Ce fut un réel plaisir et un honneur de vous avoir comme professeur. Félicitations!
Me Béliveau
il y a 8 ansFélicitations pour votre nomination.
C'est une alma mater de choix qui vous est donnée de diriger et votre perspicacité à vouloir maîtriser le fait francais vous honore. U
n peu à l'image d'un rebel, vous semblez parfaitement bien cadrer avec vos prédécesseurs tels que Rod McDonald, l'honorable Morissette, etc...
Bravo!