Affaire Rosenstein-Artinian : Julius Grey gagne en appel
Julien Vailles
2018-02-06 16:00:00
Me Karim Renno, associé-fondateur de Renno Vathilakis, agissait pour le couple, alors que les avocats Pierre Bélanger et Laurence Massicotte, de Bélanger Longtin, ont représenté Me Grey.
Une série d’échecs
Rappelons les faits : en 2005, M. Artinian et Mme Rosenstein ont retenu les services de Me Grey afin de poursuivre en justice l’enseignante de leur fils, Mary Kanavaros, le directeur de l’école qu’il fréquentait et même la commission scolaire. Selon eux, l’enseignante aurait insulté et intimidé leur enfant alors que ni la direction, ni la commission scolaire n’auraient remédié au comportement de Mme Kanavaros.
Représentés par Me Grey, le couple en arrive à un règlement, par lequel il reçoit une somme symbolique de 5 000 $, mais sans admission de responsabilité de la part des défendeurs. Cependant, dès leur sortie de la salle d’audience, ils déclarent aux médias avoir eu gain de cause et que l’enseignante, marquée par l’affaire, ne devrait plus recommencer. Ces déclarations leur valent d’être poursuivis à leur tour par l’enseignante pour diffamation et rupture de l’entente de confidentialité.
Me Grey agit alors toujours pour le couple, mais celui-ci perd sa cause en juillet 2010 et est condamné à payer plus de 230 000 dollars de dommages compensatoires et punitifs. Le couple en appelle du jugement, mais perd sa cause. La Cour suprême du Canada refuse d’entendre un appel subséquent.
Ce n’est pas tout. Bien décidés à avoir enfin une victoire après cette série de défaites, M. Artinian et Mme Rosenstein poursuivent leur propre avocat en invoquant de multiples fautes qu’il aurait commises. Ils invoquent ne pas avoir été prévenus de l’éventualité sérieuse d’une défaite, ne pas avoir compris la nature de l’entente et reprochent à Me Grey de ne pas avoir fait enquête concernant l’historique médical de l’enseignante.
Parallèlement, Mme Kanavaros, incapable de reprendre le travail après l’âpre combat judiciaire mené, demande des dommages-intérêts additionnels et obtient du couple plus d’un million de dollars en compensation.
Cette somme est ajoutée par le couple à la demande en justice contre Me Grey.
De plus, le couple réclame également une indemnisation à son assurance-responsabilité, mais la demande est trop tardive, ce qui lui vaut encore une fois d’être mis en échec par la Cour supérieure.
La demande contre Me Grey a été rejetée par la Cour supérieure en avril 2016. Voilà que la Cour d’appel vient de confirmer cette décision.
Zéro en trois
Sous la plume des juges Marie St-Pierre, Robert M. Mainville et Suzanne Gagné, la Cour démolit les arguments du couple. D’abord, celui-ci reprochait à Me Grey de s’être placé en conflit d’intérêt en les représentant en défense lors de la poursuite en diffamation. En effet, comme celui-ci devait témoigner à l’égard de ce qu’il leur avait dit, il aurait dû s’asbtenir de les représenter, arguent M. Artinian et Mme Rosensttein.
Or, Me Grey n’a fait que suggérer à ses clients de s’adresser le moins possible aux médias; on sait que ceux-ci n’ont pas suivi ce conseil. Or, les dommages que le couple a dû verser à l’institutrice ne découlaient pas tant de la rupture de l’entente de confidentialité, mais surtout de la nature diffamatoire des propos tenus.
Ensuite, ils reprochent à Me Grey de ne pas s’être renseigné sur une possible couverture d’assurance, ce qui aurait mené à l’échec de leur réclamation tardive. Or, les juges sont d’abord avec le juge de première instance en disant que comme la faute du couple était volontaire, l’assurance ne les aurait probablement pas indemnisés de toute façon.
Enfin, quant à la question de l’enquête sur le passé médical de l’enseignante, cela participait d’une stratégie de Me Grey, qui a décidé de ne pas produire de contre-expertise. Or, une telle contre-expertise impliquait de ressasser le divorce de l’enseignante survenu longtemps avant les faits pertinents, ce que Me Grey a jugé préférable de ne pas faire; il était dans son droit.
En somme, c’est une victoire sur toute la ligne pour l’avocat. Reste à savoir si M. Artinian et Mme Rosenstein en appelleront à la Cour suprême…
Me Julius Grey n’a pas souhaité commenter.
DSG
il y a 6 ansIt's unfortunate that Julius Grey wasn't held liable but I have little sympathy for the plaintiffs. They must have known that Julius is a media freak and takes any case, as ridiculous as it may seem, just to get his name in the news. No self respecting lawyer would have taken that case. This is nickel and dime stuff and should serve as a lesson to anyone who tries to use the court system to annoy people.
Anonyme
il y a 6 ansVous êtes en forme aujourd'hui DSG!
Anonyme
il y a 6 ansWhen you represent such clients you shouldn't be surprised with the outcome...Neither Me Grey or Me Renno should have accepted this case.
As for the lawsuit against the teacher, the principal and the school board, it was ridiculous to begin with. When a client wants to push for such a petty issue, it tells you a lot about the client and you shouldn't be surprised if it backfires.
Then the couple wanting to sue Me Gray (and trust me I am far from being a fan of Me Gray who seems to change his stance on an issue all the time - i.e. such as freedom of speech)after this attempt to sue for a ridiculous issue should have been a fair warning to Me Renno. This is the type of case that gives a bad name to the profession.
In the meantime, the normal taxpaying citizen with a valid and legitimate case awaits his turn while courts have to deal with this kind of foolishness...
I was going to say something about lawyers acting like whores but I won't (well I sort of did anyway). Have some honor and have the guts to tell your client he has a bad case!
Me
il y a 6 ansI could not have said it any better.
Sedia Stercoraria
il y a 6 ansNous avons tous des clients dont on doit avoir honte. Pour Me Gray, c'est Isabelle Narayana (2015 QCCS 4636). Pour Me Renno, c'est les Artinian-Rosenstein et je suis extrêmement surpris qu'il ait pris ça comme clients.
"Reste à savoir si M. Artinian et Mme Rosenstein en appelleront à la Cour suprême…"
Vu le genre, je gagerai davantage sur une poursuite contre Me Renno. Espérons que ça ne sera pas le cas.
Anonyme
il y a 6 ans"la Cour démolit les arguments du couple"
Les arguments du couple ou de Me Reno?
Bob Morane
il y a 6 ansInsinuez-vous que la Cour ait pu démolir les arugments du jeune super plaideur ?
Me
il y a 6 ansÇa s'écrit "Renno", l'avocat. Reno, c'est la chanteuse enchanteuse...
Anonyme
il y a 6 ansMaintenat que Me Renno a perdu le dossier du couple, est-ce qu'il sera la nouvelle cible de leur prochaine croisade judiciaire ?
Me
il y a 6 ansOu Me Longtin va poursuivre Me Grey pour ses honoraires?