Budget 2018 : les avocats heureux, les notaires déçus
Delphine Jung
2018-03-28 13:15:00
Le ministre des Finances, Carlos Leitao a en effet annoncé hier un investissement de 500 millions de dollars pour la justice.
Le gouvernement Couillard a dit souhaiter faire entrer la justice dans le XXIe siècle en faisant disparaître le papier des tribunaux d’ici 2023. Il espère aussi donner un coup de barre aux délais judiciaires afin qu’aucun accusé ne puisse éviter un procès en raison des délais déraisonnables en vertu de l’arrêt Jordan.
« Avec les 500 millions de dollars consentis pour le virage informatique de la justice, il s’agit d’un grand pas en avant », déclare Me Grondin.
Le bâtonnier veut tout de même rester prudent. « Le ministère de la Justice a reçu les fonds, c’était la première partie. Maintenant il faut mettre en œuvre les projets », dit-il en rappelant que les deux priorités du moment sont l’informatisation de la justice et la réfection des palais de justice.
« Celui de Saint-Hyacinthe devrait être une priorité notamment », précise le bâtonnier.
Si les investissements de cette année apportent une bouffée d’air frais aux finances du système de justice, qu’en sera-t-il l’année prochaine et les suivantes ? La justice ne risque-t-elle pas de redevenir d’un coup le parent pauvre du gouvernement québécois ?
« On espère que non. Il faudra continuer à se faire entendre et cibler des besoins chaque année », dit Me Grondin.
Les notaires ignorés
La Chambre des notaires a elle aussi réagi par voie de communiqué de presse à l’annonce du budget provincial.
« Les montants annoncés permettront de moderniser le processus judiciaire, ce qui enfin améliorera l'accès à la justice aux citoyens », a souligné Me François Bibeau, président de la Chambre des notaires.
Cependant, le président s’est montré déçu face à « l’absence totale du notariat et de la Chambre des notaires dans la stratégie gouvernementale pour l'amélioration de l'accès à la justice », rappelant le « rôle majeur » des notaires en matière de justice civile.
De son côté, le Barreau rappelle que d’autres de ses doléances dévoilées le 1er mars doivent encore être améliorées. Le bâtonnier avait notamment demandé entre autres 23 millions de dollars pour l’accès à l’aide juridique ou encore 15 millions de dollars pour traduire les jugements.