Des Canadiens de Montréal… à Fasken!
éric Martel
2018-09-24 15:00:00
Ces trois éléments constituent généralement le rêve des jeunes avocats.
Le cas de Me Olivier Fortier est différent. Récemment embauché chez Fasken à Québec après avoir complété son stage, l’ancien joueur de hockey professionnel de 29 ans chérissait le rêve de devenir un joueur de la LNH.
Dominant en possession d’une rondelle dès son jeune âge, le centre est recruté au troisième tour par le Canadien de Montréal au repêchage de 2007. Au cours des années qui suivent sa sélection, il participe à plusieurs rencontres préparatoires.
« L’ambiance lors des parties au Centre Bell est indescriptible. Ce fut un véritable privilège pour moi d’évoluer dans une organisation si prestigieuse. »
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Changement d’aspiration
Six ans plus tard, après avoir passé la majeure partie de sa carrière professionnelle au sein des Bulldogs de Hamilton, club affilié au Tricolore, Fortier accroche ses patins.
« Il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus dans la LNH. J’ai toujours été un travailleur acharné et j’ai tout fait pour m’y rendre. Je n’ai aucun regret. »
Cette décision venait de son plein gré. L’attaquant reconnu pour ses habiletés défensives a laissé sur la table des offres en provenance de la Ligue américaine, de l’Allemagne, de la Norvège et du Danemark pour prioriser ses études.
« Mentalement, j’étais prêt à mettre fin à ma carrière. Reste qu’il n’est jamais facile d’arrêter le hockey lorsqu’on s'entraine, qu’on sue sur la glace pour atteindre la LNH depuis sa jeunesse. »
Une transition en douceur
Plusieurs athlètes professionnels trouvent le passage à la retraite difficile. Habitués d’avoir un horaire rodé au quart de tour depuis leur jeunesse, ils se retrouvent sans emploi du temps d’un jour à l’autre, sans objectif précis.
Le bachelier de l’Université Laval avait bien préparé son après-carrière afin de ne pas se retrouver dans cette situation. Il a accepté le poste qui lui était offert au sein de l’Agence Momentum par son propre agent, Christian Daigle.
Il occupait donc le rôle d’agent parallèlement à ses études en droit.
« Je pensais postuler en médecine au départ. Après avoir lu sur le droit, j’ai compris que ça allait m’ouvrir beaucoup de portes, en plus de me permettre de demeurer dans le monde du hockey en tant qu’agent de joueurs. »
Après avoir patiné aux flancs de super vedettes telles que Steven Stamkos, John Tavares et Drew Doughty dans des compétitions internationales, Olivier Fortier se retrouve désormais à assurer le développement de jeunes espoirs souhaitant atteindre leur statut.
« Je les accompagne dans toutes les étapes qui les amènent vers la LNH. Les essais physiques, les entrevues avec les équipes, le repêchage, la signature d’un premier contrat et les compétitions internationales. J’adore aider les jeunes à traverser ces chapitres importants dans leur carrière. »
Après avoir déjà traversé ces étapes charnières de la carrière d’un hockeyeur, Fortier sent qu’il possède l’expérience nécessaire afin d’exercer un impact dans l’avenir de ces jeunes.
Un alliage parfait
Grosso modo, Olivier Fortier porte donc présentement deux chapeaux: celui d’agent de joueurs ainsi que d’avocat en droit des affaires chez Fasken. Le principal intéressé assure que la conciliation de ses deux emplois s’effectue à merveille.
« Il ne faut pas oublier que l’action dans le monde du hockey se déroule surtout le soir et les fins de semaine, lors des matchs. »
Au contraire, miser sur des connaissances en droit des affaires acquises au travail et à l’Université permet à l’agent de joueur d’exercer ses fonctions avec plus de facilité.
« Les domaines sont vraiment liés. Lorsque tu comprends les rouages d’une convention collective et d’un contrat, tu as un avantage sur les autres. »
Pour l’instant, l’agent gère notamment la carrière des joueurs de la LNH Antoine Roussel, Louis Domingue, Cédrick Paquette et Michaël Bournival.
Au fil des prochaines années, son objectif personnel sera d’ajouter de nouveaux talents à son écurie…