Décès du cofondateur d'un cabinet
Didier Bert
2023-11-08 15:00:00
Me Longtin pratiquait en litige civil et commercial, en droit disciplinaire et en droit administratif. Il a œuvré comme avocat principal dans des dossiers multidisciplinaires complexes, impliquant des ministères, des organismes publics, des municipalités, des commissions scolaires et des entreprises privées. Il a agi devant tous les tribunaux judiciaires, incluant la Cour suprême.
Jean-Francois Longtin détenait un baccalauréat en droit obtenu en 1975 à l'Université de Montréal.
Mais c’est en 1984 qu’il a été admis au barreau, après avoir exercé comme notaire au début de sa carrière professionnelle. Jean-François Longtin a d’abord exercé au bureau du contentieux civil du ministère de la Justice.
Un duo fondateur
En 1991, Jean-François Longtin rejoint le cabinet Langlois Robert, qui deviendra Langlois. C’est là qu’il rencontre Me Pierre Bélanger, avec qui il formera dix ans plus tard le duo fondateur du cabinet Bélanger Longtin.
« C'est notre vieille amitié qui nous a fait nous rejoindre », explique Me Pierre Bélanger. Nous avions tous les deux des clientèles complémentaires, et une bonne complicité! Il faisait des litiges complexes, du droit disciplinaire et règlementaire, donc un volet du droit que je connaissais moins. Mon point fort était le litige en responsabilité professionnelle et en construction. »
Me Bélanger rend hommage aux talents d’avocat de son associé. « Jean-François était un des meilleurs avocats de litige au Québec au cours des 30 dernières années, salue Me Bélanger. C'était un plaideur accompli, qui avait une connaissance fine du droit, et une expérience peu commune devant les tribunaux. »
Me Bélanger salue aussi celui qui était son ami. « Jean-François a vécu par le litige, mais il est probablement une des personnes les plus pacifiques que j'ai connu. Je ne me souviens pas de l'avoir vu fâché. Il était un conciliateur né », affirme l’avocat.
Nuance et bon caractère
Au moment d’expliquer la recette du succès de leur duo qui aura duré plus de vingt ans, Me Pierre Bélanger souligne que Jean-François Longtin « avait les qualités de nuance et de bon caractère que je n’avais pas toujours… Donc, on se complétait! » Avant d’ajouter: « le premier jour où nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes chicanés, et on s’est toujours chicané! »
Me Patrice Guay, l’avocat en chef de la Ville de Montréal, garde lui aussi des souvenirs marquants de Jean-François Longtin. « C’est en 1989 que que j'ai eu le plaisir de voir Jean-François Longtin plaider pour la première fois. J'étais alors stagiaire. Il était adversaire de la position que nous représentions, se rappelle-t-il. J'avais été fortement impressionné par la qualité de son esprit et de ses propos. »
Les deux hommes se retrouveront plus tard, Jean-François Longtin représentant la Ville de Laval et la Ville de Montréal, alors que Patrice Guay a été successivement directeur du service des affaires juridiques des deux villes.
« Il a été un des avocats marquants de ma carrière, salue Me Guay. Il m'a donné matière à réflexion sur la façon d'aborder les problèmes juridiques. »
L’avocat de chef de la ville de Montréal loue l'attitude de Me Longtin dans la gestion des affaires. « Il a toujours mis au premier plan la mission publique de l'organisation qu'il représentait. »
C'est aussi l'homme qu’était Jean-François Longtin qui aura marqué Patrice Guay. « Quiconque a connu Jean-François se souvient de son sens de l'humour rafraîchissant, du regard qu'il portait sur la vie. Il était toujours agréable de discuter avec lui, que ce soit dans un contexte professionnel ou autre. Je m'ennuie déjà des opportunités de discuter avec lui. »
Jean-François Longtin laisse dans le deuil ses enfants et ses petits-enfants.