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Delisle en colère lorsque la police voulait fouiller son appartement

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La Presse Canadienne

2012-05-10 11:15:00

Deux enquêteurs ont été surpris par la réaction de colère du juge retraité Jacques Delisle, lorsqu'il a appris que les policiers allaient expertiser son appartement à la suite du décès de son épouse.
Josée Lajeunesse, sergent-détective à la police de Québec, a affirmé jeudi devant la Cour supérieure qu'elle avait constaté que M. Delisle était en colère en apprenant que les policiers voulaient expertiser davantage son appartement.

"Il s'est comme fâché, a-t-elle dit aux jurés. Il a monté le ton."

Selon la policière, le juge à la retraite, qui subit actuellement un procès pour meurtre prémédité, a aussitôt affirmé aux enquêteurs qu'il n'avait pas tué sa femme.

"Il nous a dit: 'Je sais ce que vous pensez mais je l'ai pas tuée"', a rapporté Mme Lajeunesse.

Dans son témoignage devant le tribunal, Mme Lajeunesse a déclaré qu'elle a été "sidérée" par de ces propos puisque pareille pensée ne lui avait pas effleuré l'esprit.

Arrivé à son tour à la barre des témoins, le sergent-détective Yves Simard, avec qui Mme Lajeunesse faisait équipe, a quant à lui déclaré qu'il avait été "très surpris des paroles qui ont été dites".

"Personne n'avait fait mention de quoi que ce soit", a-t-il dit.

Juste avant de se disculper, M. Delisle avait réagi vivement lorsque M. Simard l'a avisé qu'il n'aurait pas accès à son appartement en raison d'une expertise du service de l'identité judiciaire, qui souhaitait saisir des objets et prendre des photos des lieux, où son épouse a été retrouvée morte.

Selon le sergent-détective, M. Delisle a affirmé, sur un ton "assez directif": "Il n'y a personne qui va m'empêcher de rentrer chez moi. Il n'y a personne qui va entrer chez moi pour faire une expertise en mon absence."

Dans son témoignage, Mme Lajeunesse a expliqué qu'elle avait senti le besoin d'intervenir dans la conversation menée par son collègue, constatant que M. Delisle tentait de prendre le contrôle.

"Je lui a dit qu'il pourrait être arrêté pour entrave s'il entrait sur les lieux", a-t-elle dit.

L'avocat de l'accusé, Jacques Larochelle, a ensuite suggéré, en contre-interrogatoire, que son client pouvait surtout être pressé de rentrer chez lui.

M. Larochelle a souligné qu'après cet éclat, son client avait rappelé les enquêteurs pour les autoriser à aller chez lui, tout en réclamant d'être présent avec eux.

Dans leur témoignage, les deux enquêteurs ont raconté que cette conversation s'était déroulée dans le salon d'un hôpital, où ils s'étaient rendus après avoir visité l'appartement où Marie-Nicole Rainville a été retrouvée morte par son mari, le matin du 12 novembre 2009.

Les policiers, appelés à intervenir sur ce qui leur avait été présenté comme un suicide par arme à feu, ont ensuite vu le corps de Mme Rainville à l'hôpital.

Un technicien en scènes de crime a attiré leur attention sur ce qui semblait être une tache de poudre noire, dans la paume gauche de Mme Rainville, attribuée à la décharge du pistolet.

M. Simard a déclaré dans son témoignage que l'origine de cette tache était inexpliquée, mais qu'il la reliait au fait que Mme Rainville s'était enlevé la vie.

En fin d'après-midi, ce même jour, l'enquête était transférée à l'unité des crimes majeurs de la police de Québec.

Par ailleurs, au palais de justice de Québec, jeudi, les jurés ont entendu le témoignage d'une thérapeute en réadaptation physique, Danielle Marceau, qui a exposé les difficultés physiques de Mme Rainville, à demi paralysée à la suite d'un accident vasculaire-cérébral.

Mme Marceau a déclaré que ses mouvements se trouvaient encore plus limités à la suite d'une fracture de la hanche qui avait nécessité deux opérations.
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