Bastarache

Bastarache: les libéraux disent qu'il faut attendre avant de juger

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La Presse Canadienne

2010-08-26 11:28:00

Les libéraux de Jean Charest serraient les rangs derrière leur chef, jeudi, à la suite des déclarations embarrassantes de Marc Bellemare, devant la commission Bastarache, mardi et mercredi.
Leur mot d'ordre: les travaux de la commission ne font que commencer, attendons de voir la suite.

Lors d'un bref point de presse, jeudi matin, en marge d'un caucus de ses députés, le premier ministre Jean Charest a rappelé qu'il allait donner sa version des faits, lors de son témoignage devant la commission. La date n'est pas encore connue.

"Je veux laisser la commission faire son travail", a dit M. Charest, avant d'aller rejoindre ses députés, qui lui ont réservé une ovation.

Il a rappelé qu'il n'avait pas l'intention de commenter tous les jours les témoignages entendus, mais qu'il se réservait le privilège d'intervenir publiquement durant les travaux, "si les circonstances le justifient", comme il a fait mardi, au terme de la première journée du témoignage de son ancien ministre de la Justice, Marc Bellemare.

Pourtant, le président de la commission chargée d'examiner le processus de nomination des juges, le juge Michel Bastarache, avait été très clair, lorsqu'il a lancé les travaux, le 14 juin, en exhortant les intervenants à ne pas "discuter la preuve ou la crédibilité des témoins en dehors de la salle d'audience avant le dépôt du rapport".

Dans ce contexte, M. Charest n'a pas voulu justifier sa sortie de mardi, même s'il a été invité à le faire.

Fidèle à son habitude, M. Charest n'a pas non plus voulu commenter le dernier sondage, qui semble indiquer que la population est davantage encline

à croire le témoin-vedette de la commission, M. Bellemare, que lui.

Le sondage internet Léger Marketing, réalisé mercredi, indique que 69 pour cent des 1020 répondants jugent que M. Bellemare a dit la vérité, contre seulement 13 pour cent qui pensent la même chose de M. Charest.

Le premier ministre n'a pas voulu non plus s'étendre sur les commentaires faits par Georges Lalande, un des sous-ministres de M. Bellemare, à l'époque où il était ministre de la Justice.

M. Lalande, lors d'un entretien avec l'animateur de radio Benoît Dutrizac, a corroboré les affirmations faites par M. Bellemare quant à l'influence marquée sur la classe politique du collecteur de fonds du parti libéral, Franco Fava.

"M. Lalande aura l'occasion de témoigner sous serment" devant la commission, s'est contenté de dire M. Charest.

Durant son témoignage, M. Bellemare a affirmé sous serment que M. Charest lui avait dit de nommer les candidats à la magistrature désignés par M. Fava.

De son côté, le whip du gouvernement, Pierre Moreau, a dit qu'il restait encore une quarantaine de témoins à entendre à la commission et qu'il valait mieux attendre avant de se faire une opinion.

"Se faire un jugement immédiatement, d'une part, c'est prématuré, d'autre part, c'est pas fondé", a commenté M. Moreau, rappelant que le contre-interrogatoire de M. Bellemare n'avait pas débuté.

"Audi alteram partem", a-t-il ajouté, en reprenant une expression latine chère à l'ex-premier ministre Bernard Landry, pour signifier qu'il fallait écouter ce qu'avait à dire l'autre partie avant de se faire une opinion.

Le caucus libéral vise à permettre aux députés de préparer la prochaine session parlementaire, qui débute le 21 septembre.

"Il ne fait aucun doute que M. Bellemare est dans l'erreur", a dit quant à lui le député d'Argenteuil, David Whissell.

Le ministre du Développement économique, Clément Gignac, a dit lui aussi que la perception des gens pouvait changer avec le temps.

"On a vu la commission Gomery, comment les gens percevaient (le premier ministre) M. Chrétien au début, et à la fin c'était différent", a-t-il commenté.
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1 commentaire
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    De son côté, le peuple dit
    Libérez Barabas !

    (à 88%, selon le dernier sondage)

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