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Course aux stages : de moins en moins de candidatures à Québec

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Florence Tison

2020-02-28 15:00:00

La plupart des cabinets remarquent une diminution des stagiaires intéressés par la pratique privée dans la capitale nationale. Pourquoi?
Mes Karine Dubois, Audrey Gagnon, Jean-Raphaël Champagne et Jean-François Côté. Photos : Courtoisie
Mes Karine Dubois, Audrey Gagnon, Jean-Raphaël Champagne et Jean-François Côté. Photos : Courtoisie
Les bureaux d’avocats et cabinets de Québec qui participent à la course aux stages ont pour la plupart remarqué une « bonne baisse » du nombre de candidatures reçues depuis quelques années.

C’est un phénomène que Me Karine Dubois, de Beauvais Truchon, observe depuis « cinq ans facilement » et qui ne se limite pas à son cabinet, puisqu’elle dénombre au moins « quatre cabinets qui vivent la même chose ».

Même son de cloche du côté de Fasken à Québec, où Me Audrey Gagnon est associée. « Il y a une petite diminution à travers les années, si je compare sur une dizaine d’années » estime l’avocate, qui participe à l’organisation de la course aux stages de Fasken depuis 2007.

Quant à savoir à quoi cette diminution est due, les avocats de Québec se l’expliquent mal, quoique certains aient des théories qui se concentrent surtout autour de la pratique privée.

« Les étudiants viennent quand même s’informer de la pratique dans les grands bureaux, participent à nos activités, mais force est de constater qu’ils y en a moins qui posent leur candidature et font la course aux stages », expose Me Jean-Raphaël Champagne, de Fasken à Québec.

« Probablement parce qu’ils ont accès à plus d’information, ils voient qu'il existe autre chose à part des grands cabinets », poursuit l’avocat.

« La pratique privée est différente dans plusieurs bureaux, souligne quant à lui Me Jean-François Côté, de Beauvais Truchon. Les étudiants sont peut-être aux prises avec des gens qui la décrivent selon leur réalité à eux, mais qui ne représente pas l’ensemble des réalités. »

Il n’est effectivement pas rare d’entendre parler du nombre d’heures effarant que les employés de grands cabinets doivent travailler. On parle parfois de 75, de 80 heures par semaine, et même plus.

« Il y a de grands bureaux de Montréal où c’est de commune renommée qu’on demande 2 000 heures facturables! s’exclame Me Côté. Chez nous, ce n’est pas la réalité. »

Les cabinets de Québec sont souvent plus petits et fonctionnent davantage comme les petits bureaux : plus de flexibilité, plus d’horizontalité, plus de tâches intéressantes pour le stagiaire… et au final, moins d’heures.

« Tout le monde ici a une vie à l’extérieur du travail et on en est conscients », précise Me Dubois.

Surtout des candidats de Québec et de Sherbrooke

Heureusement, les cabinets de Québec trouvent encore et toujours d’excellents dossiers de candidature et font bon an mal an le même nombre d’entrevues avec les futurs stagiaires. La qualité des candidats n’a pas changé, et ça va même « très bien », se réjouit Me Dubois.

La plupart des dossiers proviennent de l’Université Laval, suivie de l’Université de Sherbrooke, puis de toutes les universités de la ville de Montréal, et celle d’Ottawa.

« En moyenne, il doit y avoir 85 % des CV qui sont issus de Québec, même 90 %, estime Me Jean-François Côté. Je pense qu’il y a des gens qui gardent en tête “On est à Montréal, on reste à Montréal, et on veut être dans des grands cabinets à Montréal”. Il ne faut surtout pas essayer d’amener du monde de Montréal à Québec si ces gens-là ne sont pas heureux à Québec, et vice versa. »

L’avocat lui-même est originaire de Montréal et a fait sa carrière à Québec. Sa vie est ici, maintenant. Même chose pour Audrey Gagnon, de Fasken, qui a eu « un gros coup de coeur » pour l’équipe du cabinet à Québec.

« Au bout de la ligne, ça revient souvent une décision du coeur », conclut Jean-Raphaël Champagne.
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