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Enivrante course aux stages

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Alexandre Vanasse

2010-03-08 11:15:00

Alexandre Vanasse a fait sa course au stage l’an dernier. Notre chroniqueur étudiant de l’université Laval raconte et prend du recul par rapport à l’évènement.
« Course aux stages ». Une expression bénigne pour les nouveaux étudiants en droit, mais qui murmurée aux oreilles d’un étudiant de 2e année provoque les expressions faciales qui vont du rictus nerveux à la crise de spasmophilie. Aïe, aïe, aïe.

D’accord, la pression est compréhensible : sur près de trois-cents étudiants en droit de 2e année à l’Université Laval, un peu plus d’une centaine enverront leur package « Course aux stages » aux cabinets de Québec et de Montréal. Parmi eux, seulement une trentaine décrochera un stage.

Certains pourront critiquer mon jugement, mais je n’ai pas l’impression que tous ceux restés sur le carreau ou s’étant volontairement exclus de la course, en sont de moins bonnes personnes pour autant…

Faire croire à la personne idéale

Le monde est ce qu’il est et les cabinets doivent choisir. Ce n’est pas ici le mérite personnel qui est évalué, mais notre capacité à laisser transparaître qu’on sera un bon stagiaire. Les qualités recherchées (et cela est très subjectif et change d’un bureau à un autre) sont, principalement, une forte capacité de travail, de l’assiduité et, idéalement, une certaine dose d’autonomie, sans verser dans le leadership démesuré du style : « Je reçois d’ordres de personne ! »

Je vois en ce moment mes collègues se préparer avec ferveur au processus. Le torse gonflé à bloc d’un puissant désir de performer, d’être celui ou celle après qui tous les bureaux courront. Chez certains, disons-le, cela prend d’ailleurs nettement trop de place ! Dans leur tête, quelque part, se cache l’idée un peu saugrenue que le matin du 8 mars sera marqué par un téléphone qui ne dérougit pas… pourtant la réalité est souvent bien autre.


Quand la réalité rattrape la fiction

Tant de personnes aux qualités innombrables se retrouvent, ce matin même, avec un goût amer sur la langue. Elles avaient envoyé un dossier parfait. Et pourtant, aucune réponse. Les lettres de refus prennent toujours plus de temps à voyager par la poste… les mauvaises nouvelles seraient-elles plus lourdes?

Alors c’est l’heure des remises en question : « Pourtant on m’avait dit qu’avec 3.5, je n’aurais pas de problème …», « pourtant, j’ai travaillé à plein d’endroits intéressants …»… et la très cruelle réflexion « si au moins ils me rencontraient en personne, ils sauraient… ». Voilà, les torses gonflés se crèvent et le doute s’installe: « Et, si je n’étais pas fait pour le droit ? »

Ma course à moi

Je suis bien mal placé pour parler, car mon histoire s’est soldée par une belle surprise.

Qu’est-ce que je retiens aujourd’hui du processus et qu’est-ce que je peux tirer de ce que j’aperçois dans les couloirs de la Faculté ?

Que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ? Que les recruteurs sont aveugles aux vraies qualités de ce monde ? Non. Je dirais plutôt que tout vient à point à qui sait attendre et que si ce n’est pas maintenant, ce sera une autre année, dans un autre contexte.
Au bout du compte tout le processus relève, du moins pour une certaine partie, de la chance. Le processus de recrutement n’est pas une science exacte. Bravo à ceux qui parviennent à tenir en haleine un recruteur pendant 1800 secondes d’extase.

Pour tous les autres, ne devraient-ils pas plutôt se dire que ce n’est pas eux en tant que personne qu’on rejette? L’idéal du stagiaire en or est un concept auquel certains ne collent pas.
Au bout du compte, la course aux stages, c’est aussi un concours de circonstances, vaguement comme en amour (février n’est pas si loin?). Il faut être la bonne personne au bon moment.

Bonne chance à tous, jouez fair et gardez la tête haute peu importe ce qui se passe !


Profil étudiant

Alexandre Vanasse est finissant en droit et après 4 ans à la Faculté de droit de l'Université Laval, c'est bien le temps! Entre les cours, il apprécie le théâtre, où il s'amuse à faire de la mise-en-scène, et s'implique dans différents comités, tels Avocats sans Frontières, le Verdict (Journal Étudiant) et les quelques concours oratoires et concours de plaidoirie qui existent, où il aura pu apprendre toute sorte de choses, utiles ou inutiles. Futur stagiaire chez Lavery, à Québec, il hésite encore entre le droit commercial et l'écriture... l'une de ces deux activités lui semblant plus réaliste que l'autre.

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