La revanche des calèches

Kerwin Myler
2010-06-21 11:15:00
Oui, vous m'avez bien lu.
Ainsi, avec mes premiers colocataires, on avait chacun sa tablette dans le frigo, et chacun faisait sa part de tâches domestiques, en fonction d’un programme affiché sur le babillard du bureau.
Dans la rue, à ma grande surprise, les gens faisaient la queue pour prendre le bus. Avant cela, j'avais seulement expérimenté la cohue dans les transports en commun à St. John's et à Lyon en France.
Ce n’est que quand j’ai eu à conduire que j’ai du revoir mes premières impressions et voilà qu’aujourd’hui mon comportement au volant a changé également.
Hier je me suis surpris à mettre mes clignotants une fois mon virage entamé, et en tant que piéton à Montréal, j’admets que cela fait longtemps que je traverse au feu rouge.
Réflexion faisant, j’ai lu avec beaucoup d’intérêt l’Éloge du piéton faite par Lysiane Gagnon dans La Presse.
La chroniqueuse y avoue avoir “bien plus peur” des cyclistes que des automobilistes à Montréal.
Et, bien moi, je défendrais pour cette chronique la cause adverse.
N’est-ce pas là le devoir de l’avocat que d'épouser les causes difficiles?
Le vélo n'est pas dangereux
Il y a certes à vélo des gens qui se comportent de façon irresponsable.
Mais, de grâce, ne jetons pas le bébé avec l'eau de bain.
Et j'irai plus loin encore, allons chercher dans les comportements soi-disant illégaux des accros du vélo les bases nécessaires à un assouplissement ou même à une refonte du Code de la route.
Légiférons pour améliorer la vie des cyclistes.
Mais en attendant, modérons le café et tous, cyclistes, automobilistes et piétons, calmons nous et réfléchissons un peu.
Je m'explique : au départ le Code de la route, en ce qui attrait au vélo du moins, repose sur une fausse assimilation.
Malgré des différences de vitesse, de puissance, de poids et de taille pour le moins meurtrières, on assujettit, à quelques exceptions près, le vélo aux règles applicables aux automobiles.
Pourtant, un vélo ne représente pas le même danger pour les piétons que la voiture.
Le risque de blessure grave pour autrui pouvant être causé par un cycliste est infiniment plus petit que celui pouvant être causé par un automobiliste.
Il n'y a pas de comparaison possible.
Même les pires cyclistes d'ailleurs : ceux qui roulent sur le trottoir, voire à contresens, qui glissent leurs arrêts aux stops ... sont peu dangereux pour les piétons.
Et ils le sont toujours moins que les propriétaires de chiens, dont les nobles bêtes, toujours autorisées à se promener sur le trottoir, tuent entre trois à cinq personnes au Québec chaque année.
Dans le monde entier, il n'y a pas plus d’une ou deux personnes qui se font tuer dans des collisions vélos-piétons chaque année.
Avait-elle ce constat en tête ?
En tous cas, pour ce qui est des déplacements à vélo à contresens, la Ville de Montréal a trouvé sage de les permettre officiellement dans certaines rues en ville, près de l'Université McGill, par exemple.
A condition que la largeur de la rue le permette et que la circulation soit raisonnable pourquoi ne pas le partout?
Accomodons le vélo
Pourquoi ne pas accommoder ce moyen de transport écologique, efficace, silencieux et bon pour la santé pour ceux qui s'en servent?
Finalement, pour ce qui est des arrêts dits “roulants” aux stops et au feu rouge, il faut tenir compte de l'avantage technologique du vélo: c'est qu'un cycliste bien réglé peut faire un arrêt ultra-rapide si cela s'avère nécessaire.
Et, oui, même si j'applaudis encore la décision de Montréal de ne pas emboîter le pas à d'autres villes qui autorisent le virage à droite au feu rouge –cette décision rend une promenade à pied à Montréal oh combien plus agréable et plus sécuritaire qu'ailleurs, c'est incontestable.
Mais, on devrait réserver ce privilège aux cyclistes parce que, justement, un vélo, ce n'est pas un char et ce n'est pas logique d'appliquer à ce mode de transport le même standard.
Évidemment, il y a un véritable changement de meurs et de comportement qui doit s'opérer.
Peu importe le moyen de transport, c’est l'égoïsme qu’il faut mettre au banc des accusés.
Il faut en finir avec les gestes qui font honte à la société.
Pour les automobilistes, par exemple, il faut arrêter de klaxonner comme des débiles, de passer au feu rouge comme si de ne rien était, et de couper les coins en faisant des virages.
Pour les gens en vélo, il faut arrêter de faire des imbécilités et se rappeler sa vulnérabilité.
Oui, Mme Gagnon, vous avez tout-à-fait raison, ce n'est pas normal que quelqu'un suspende une dizaine de sacs d'épicerie à son guidon.
Et que l'on passe une loi au plus vite pour imposer le port du casque pour tous.
Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux?
Soit la popularité du vélo va baisser de 15 à 20 pour cent, soit les pharmacies vont vendre de 15 à 20 pour cent de gel coiffant de plus par année.
Finalement, en bon étudiant de droit, je propose une hiérarchie de valeurs, une pyramide de droits et responsabilités basée sur des valeurs écociviques et la notion de vulnérabilité des citoyens, pyramide qui a le piéton à son sommet, le vélo au milieu, et l'automobile à sa base.
S'il est vrai qu'au moment de la révolution automobile les chars ont chassé les calèches des rues du Québec et des autres villes du monde, en 2010 les automobilistes doivent composer avec une nouvelle révolution.
Bikes are here and they're not going anywhere.

RIP
il y a 14 ansBon les chiens sont dangereux maintenant... banissons les chiens et les chats des villes pour le velo ecolo et faisons payer les citoyens pour amenager des pistes cyclables pour qu'une gagne de tata habilles avec des cuissards et des T-shirts stretch aux couleurs fluo puissent se sentir important et different.
Le gros bon sens
il y a 14 ansLes automobiliste doivent composer avec une nouvelle révolution? Effectivement, celle où les cycliste se croient propriétaire de la route. Combien de fois ai-je vu des voitures obligées d'empiéter sur la voie de gauche parce qu'un cycliste décidait de rouler 'plus large'? Combien de fois ai-je vu des hurluberlus rouler en plein milieu de l'hivers dant le traffic avec les bicycles équippées de pneus 'non- adéquat' pour ne pas dire autre chose. Monsieur l'auteur veux légiférer? D'abord on légifère dans le but de protèger la majorité de la population et non pas la minorité (les accomodements déraisonnable sont un exemple flagrant de cet écart). Alros tant qu'à mettre des lois dans le décors, pourquoi pas interdir au cycliste de circulier sur la voie publique, les voitures ne peuvent aller sur les pistes cyclable, alors pk pas l'inverse?
Me
il y a 14 ansEt quoi penser des cyclistes morts en montérégie? En toute conscience de cause ils ont refusé la piste cyclable. Ils ont privilégié la performance au détriment de la sécurité.
duh!
il y a 14 ansL'inverse est aussi vrai : les voitures qui dépassent les vélos et qui tournent, sans même s'assurer de ne pas écrabouiller le/la cycliste, les portières qui s'ouvrent sans un seul regard dans le rétroviseur (un 10 roues dans une porte, ça fait plus mal qu'un vélo! pensez-y!)
La réglementation est désuète, la mentalité de bien des automobilistes aussi, apparemment... Chacun se comporte en égoiste bien souvent de toute façon!
Par contre, je pense sincèrement que les automobilistes ont une responsabilité plus élevée envers les piétons et les cyclistes, qui sont beaucoup plus vulnérables... (la pyramide!! oui oui!!)
> Les automobiliste doivent composer avec une nouvelle révolution? Effectivement, celle où les cycliste se croient propriétaire de la route. Combien de fois ai-je vu des voitures obligées d'empiéter sur la voie de gauche parce qu'un cycliste décidait de rouler 'plus large'? Combien de fois ai-je vu des hurluberlus rouler en plein milieu de l'hivers dant le traffic avec les bicycles équippées de pneus 'non- adéquat' pour ne pas dire autre chose. Monsieur l'auteur veux légiférer? D'abord on légifère dans le but de protèger la majorité de la population et non pas la minorité (les accomodements déraisonnable sont un exemple flagrant de cet écart). Alros tant qu'à mettre des lois dans le décors, pourquoi pas interdir au cycliste de circulier sur la voie publique, les voitures ne peuvent aller sur les pistes cyclable, alors pk pas l'inverse?