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Stage : Le bonheur dans un petit bureau

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Nicholas Teasdale

2010-07-06 15:00:00

C’est l’été, les stagiaires travaillent dur dans les grands cabinets. Tous? Non, Xavier Pouts a choisi un stage dans un bureau plus petit. Et il ne s’en plaint pas!
Xavier Pouts voulait vivre l’expérience la plus complète possible pour son stage du Barreau. Il est bien tombé : à sa première journée de travail, on lui a remis un calepin de notes, on l’a fait assister à une entrevue avec un client et on lui a remis un dossier, dont il a désormais la responsabilité!

Chez Alain Mongeau, un cabinet d’avocats de taille modeste de Montréal spécialisé en litiges immobiliers, Xavier Pouts semble avoir trouvé une avenue prometteuse.

« J’ai une personnalité qui convient bien au litige, j’ai toujours eu un côté contestataire et j’aime débattre, souligne le jeune homme de 26 ans formé à l’université de Montréal. Le cabinet a un créneau particulier, ce qui est intéressant. Les gens qui m’entourent connaissent la pratique et je ne suis pas laissé à moi-même. Pour moi, c’est parfait. » Il estime en outre avoir été très bien accueilli par le personnel du bureau, toutes des femmes à l’exception du grand patron.

Selon lui, la plus grande différence entre un stage dans un grand ou petit bureau consiste dans les tâches à accomplir.

« Dans un grand bureau, c’est plus rare que les stagiaires fassent eux-mêmes les représentations. Dans un petit bureau, nous avons aussi à remplir nos feuilles de temps et à rédiger nos communications. Je pense que tout cela nous donne une bonne vue d’ensemble de la profession. »

Le contact avec le client n’est pas non plus le même. « Le client veut savoir ce qu’il arrive dans son dossier et nous sommes directement en contact avec eux. Quand il y a de la pression, elle vient de l’extérieur, des clients, pas d’une compétition à l’interne.»

Du vrai travail tout de suite!

Si les tâches sont différentes, la charge de travail, elle, est semblable. « On dit souvent que dans les petits bureaux, les heures sont moins longues. En ce qui me concerne, j’arrive tôt le matin et je termine tard le soir. Je travaille autant que si j’étais dans un grand bureau. Nous faisons beaucoup de volume et le travail ne manque pas », explique Xavier Pouts.

Son expérience la plus marquante, jusqu’à maintenant, c’est d’avoir négocié un règlement hors-cour. « J’ai reçu les frontières de notre client et j’ai pu négocier directement avec la partie adverse. Nous avons conclu l’entente le jour du procès. »

Il a aussi préparé seul des représentations pour un dossier non-contentieux qui a été contesté au dernier moment. C’est donc loin du stage photocopie.

D’après le finissant de l’école du Barreau, le droit en milieu de travail diffère de celui qu’on enseigne à l’université.

« D’abord, la gestion du temps n’est pas abordée dans les cours, mais c’est un apprentissage essentiel. Ensuite, certains détails de procédure sont différents. Enfin, il y a un fossé entre le cours de droit des biens et la pratique du litige immobilier. Ce que je fais, on ne l’a pas vu à l’université. Je sais que certains de mes collègues vivent une désillusion dans leur stage, parce que la pratique ne reflète pas les études, mais c’est loin d’être mon cas. Je suis bien tombé et j’espère que c’est le début d’une belle carrière », conclut Xavier Pouts.
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39 commentaires
  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    Un expérience différente
    Je tiens à félicité monsieur Pouts pour avoir déniché un stage qui lui convienne.
    Le stage dans un plus petit cabinet n'est pas nécessairenment bénéfique pour tous. Et ce aussi bon maître de stage que peut être Alain Mongeau, ce type de stage n'est pas pour tous. (Plusieurs avocats sont passé par ce cabinet, certains ont eu des carrières fructueuse, certains sont même juge, mais d'autres ont quitté la pratique.)

    L'encadrement est différent, les moyens sont différents. Dans un petit cabinet on apprend à la dure, il n'y a pas d'équipe de soutien complète, de techniciens pour régler les problèmes informatiques, de bibliothécaires, de service de photocopie. Ce type de stage permet d'effectuer toutes les tâches dans un cabinet.
    Dans le cas de ce cabinet, le créneau est hyperspécialisé et le stage ne permet pas de toucher à différent domaine et type de clientèle.
    Il ne fait pas non plus se faire d'illusion, un petit bureau n'est pas nécessairement gage de moins de travail. En effet, la rentabilité de l'employé à une grande importance puisqu'il y a moins de membre pour amortire le coût du salaire individuel.
    Ce type de stage n'est ni moins bon, ni meilleur.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    Salaire
    'Je travaille autant que si j’étais dans un grand bureau' mais il reçoit la 1/3 du salaire d'un stagiaire dans un grand cabinet

  3. Me
    Me
    >>>>> 'Je travaille autant que si j’étais dans un grand bureau' mais il reçoit la 1/3 du salaire d'un stagiaire dans un grand cabinet

    Peut-être, mais il plaide certainement sur le fond et sert peu de notaire de luxe comme un stagiaire (ou un junior) dans un grand bureau. Bref, il fait du vrai droit en prenant des vraies décisions.

  4. Me
    Me
    >>>>>>> J’ai une personnalité qui convient bien au litige, j’ai toujours eu un côté contestataire et j’aime débattre

    Pathétique. Croire qu'on est destiné au litige à cause d'une personnalité contestataire c'est à la fois ne rien piger au litige et afficher une attitude plutôt, ma foi... dangereuse.

  5. Meaucarré
    Meaucarré
    il y a 14 ans
    Le bonheur
    Vraiment, ça se sent sur la photo!

  6. Cynik
    Cynik
    Il est totalement faux de penser que "un stagiaire qui fait son stage dans un petit bureau ne travaille pas vraiment" - bien au contraire.

    Il est très ( très très très ) facile de se monter une semaine de 65 heures dans un petit bureau: l'absence d'équipe de soutien augmente la complexité et l'ampleur des tâches à accomplir et force le développement de l'autonomie. Un avocat qui a effectué son stage dans un petit bureau sera ( règle générale, bien sûr ) beaucoup plus débrouillard qu'un avocat qui a fait son stage dans une des immenses tour du centre-ville.

    C'est une chose de passer son temps à remplir des requêtes, à plaider des remises et à faire des mémos sans trop savoir pourquoi, et c'en est une autre que de suivre un dossier du début à la fin, de comprendre l'application pratique du du droit et d'avoir un ancrange dans la réalité du client. Il n'est pas toujours vrai de dire que "petit bureau = tout de suite dans l'action" - ceci dit, on pourrait plus adéquatement dire "plus proche de l'action".

    Aussi, autre élément à écarter: ce n'est pas non plus vrai que les "petits bureaux" ne font que du litige local de petite envergure ( comme des divorces de BS, des trucs d'immigration illégale, du droit criminel de bas niveau, etc... ) et ce n'est pas vrai ( à des années-lumières de là ) de penser que "aucun petit bureau n'a ne serait-ce que l'ombre d'une chance contre un grand cabinet".

    Mais, les stéréotypes ont la vie dure... c'est vraiment très triste de constater que une très forte part du subconscient collectif de la profession considère comme "insignifiant" un stage dans un petit bureau. Ce genre d'expérience vaut même généralement plus que celle obtenue dans un grand cabinet - à moins d'avoir un poste précisément dans le même cabinet ( mais là le stage n'était pas une période d'apprentissage, mais une période d'intégration à la structure ).

    Certes, le salaire est totalement dérisoire - et ça c'est incontestable: systématiquement en dessous du salaire minimum. Un stagiaire de petit bureau doit renoncer à tout idéal de richesse pendant son stage et doit s'attendre à faire autant d'heures que s'il travaillait dans un grand cabinet - mais l'expérience qu'il en retirera en vaudra largement la peine.

    Après-tout, fait-on son stage pour s'enrichir ou pour apprendre ?

    Et il faut pas perdre de vue que, alors que les grands cabinets font les dédaigneux sur à peu près tout ce qui n'est pas un "A+ student" boursier du millénaire ( ou un membre de la famille d'un des associés.... ) , les petits cabinets ne laissent pas passer ces opportunitées.

    Et pourtant... à voir les stagiaires en petit bureau... on n'a pas du tout l'impression que ceux qui les ont recruté se sont "contentés du fond du baril"...



    Cyniquement vôtre

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 14 ans
      Re : Cynik


      No comment!. Everything you said is right on. This is the truth and nothing else but the truth.



      > Il est totalement faux de penser que "un stagiaire qui fait son stage dans un petit bureau ne travaille pas vraiment" - bien au contraire.
      >
      > Il est très ( très très très ) facile de se monter une semaine de 65 heures dans un petit bureau: l'absence d'équipe de soutien augmente la complexité et l'ampleur des tâches à accomplir et force le développement de l'autonomie. Un avocat qui a effectué son stage dans un petit bureau sera ( règle générale, bien sûr ) beaucoup plus débrouillard qu'un avocat qui a fait son stage dans une des immenses tour du centre-ville.
      >
      > C'est une chose de passer son temps à remplir des requêtes, à plaider des remises et à faire des mémos sans trop savoir pourquoi, et c'en est une autre que de suivre un dossier du début à la fin, de comprendre l'application pratique du du droit et d'avoir un ancrange dans la réalité du client. Il n'est pas toujours vrai de dire que "petit bureau = tout de suite dans l'action" - ceci dit, on pourrait plus adéquatement dire "plus proche de l'action".
      >
      > Aussi, autre élément à écarter: ce n'est pas non plus vrai que les "petits bureaux" ne font que du litige local de petite envergure ( comme des divorces de BS, des trucs d'immigration illégale, du droit criminel de bas niveau, etc... ) et ce n'est pas vrai ( à des années-lumières de là ) de penser que "aucun petit bureau n'a ne serait-ce que l'ombre d'une chance contre un grand cabinet".
      >
      > Mais, les stéréotypes ont la vie dure... c'est vraiment très triste de constater que une très forte part du subconscient collectif de la profession considère comme "insignifiant" un stage dans un petit bureau. Ce genre d'expérience vaut même généralement plus que celle obtenue dans un grand cabinet - à moins d'avoir un poste précisément dans le même cabinet ( mais là le stage n'était pas une période d'apprentissage, mais une période d'intégration à la structure ).
      >
      > Certes, le salaire est totalement dérisoire - et ça c'est incontestable: systématiquement en dessous du salaire minimum. Un stagiaire de petit bureau doit renoncer à tout idéal de richesse pendant son stage et doit s'attendre à faire autant d'heures que s'il travaillait dans un grand cabinet - mais l'expérience qu'il en retirera en vaudra largement la peine.
      >
      > Après-tout, fait-on son stage pour s'enrichir ou pour apprendre ?
      >
      > Et il faut pas perdre de vue que, alors que les grands cabinets font les dédaigneux sur à peu près tout ce qui n'est pas un "A+ student" boursier du millénaire ( ou un membre de la famille d'un des associés.... ) , les petits cabinets ne laissent pas passer ces opportunitées.
      >
      > Et pourtant... à voir les stagiaires en petit bureau... on n'a pas du tout l'impression que ceux qui les ont recruté se sont "contentés du fond du baril"...
      >
      >
      >
      > Cyniquement vôtre

  7. bob
    Gros sous
    "Je travaille autant que si j’étais dans un grand bureau' mais il reçoit la 1/3 du salaire d'un stagiaire dans un grand cabinet"

    Exact, il ne faut pas oublier par contre que le grand cabinet mettra 7 ans pour amortir le salaire de son stagiaire si celui-c tient la route.
    C'est donc certes attirant un $80 000 (c'est ici d'ailleurs que réside la manoeuvre) pour le jeune qui débute mais il faut pas oublier que c'est un salaire un peu fictif.

  8. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    L'individu et non la structure
    L'expérience au sein d'un petit bureau, d'un grand ou d'un contentieux peut dégoûter ou stimuler l'avocat en devenir. Un stagiaire qui est heureux, qui prend son travail au sérieux et qui s'y applique, sera certainement un bon avocat, peu importe la structure dans laquelle il a débuté.

  9. Me
    Me
    >>>> Nous avons conclu l’entente le jour du procès.

    C'est cheap. Moi je refuse toujours de faire ça et je le dis au client: je ne négocierai jamais à moins de 48 heures du procès. Le client sait qu'il doit me quitter si ça ne lui tente pas. La partie adverse est aussi avertie. Je conclus des ententes bien avant, jamais à la dernière heure. C'est plus professionnel et ça enlève du stress. La partie adverse sait que si elle m'appelle le soir avant le procès, il n'y a plus aucune entente possible.

  10. Me
    Me
    >>>>> Mais, les stéréotypes ont la vie dure... c'est vraiment très triste de constater que une très forte part du subconscient collectif de la profession considère comme "insignifiant" un stage dans un petit bureau.

    La faute est aux responsables des bureaux de placement facultaires ainsi qu'aux étudiants responsables des associations estudiantines. Ensemble, et subjugués par la pluie de commandites, ils peignent pour le bénéfice des étudiants une image entièrement fausse et trompeuse du marché du travail.

  11. Me
    Me
    >>>>>> Certes, le salaire est totalement dérisoire - et ça c'est incontestable: systématiquement en dessous du salaire minimum.

    C'est pas toujours vrai. Un salaire de 400-500 par semaine est assez fréquent et pas tellement dérisoire. Si ça fait du 7-8 $ à l'heure c'est déjà respectable.

    Les avocats solo qui engrangent 200 000 à 300 000 $ brut par année et qui refusent de donner plus que 100-200 par sem. à un stagiaire font honte à la profession. Ils pullulent sur la section des annonces de l'École du Barreau. Leur facturation n'est pas un secret; le stagiaire la voit passer sous son nez.

    À bien y penser, l'École du Barreau devrait se faire un devoir de ne pas les publier au nom d'une saine dignité. Si on veut une profession digne, on ne peut pas occulter la dignité chez nos stagiaires. Que ceux qui veulent y aller qu'ils les trouvent par eux-mêmes, sans l'aide de l'École. C'est mon humble avis.

  12. Cynik
    Re : Me
    Je ne peux qu'être en total accord avec vos commentaires et ajouts, mon cher Me!

    > >>>>>> Certes, le salaire est totalement dérisoire - et ça c'est incontestable: systématiquement en dessous du salaire minimum.
    >
    > C'est pas toujours vrai. Un salaire de 400-500 par semaine est assez fréquent et pas tellement dérisoire. Si ça fait du 7-8 $ à l'heure c'est déjà respectable.
    >
    > Les avocats solo qui engrangent 200 000 à 300 000 $ brut par année et qui refusent de donner plus que 100-200 par sem. à un stagiaire font honte à la profession. Ils pullulent sur la section des annonces de l'École du Barreau. Leur facturation n'est pas un secret; le stagiaire la voit passer sous son nez.
    >
    > À bien y penser, l'École du Barreau devrait se faire un devoir de ne pas les publier au nom d'une saine dignité. Si on veut une profession digne, on ne peut pas occulter la dignité chez nos stagiaires. Que ceux qui veulent y aller qu'ils les trouvent par eux-mêmes, sans l'aide de l'École. C'est mon humble avis.

  13. Me
    Me
    >>>>> > Après-tout, fait-on son stage pour s'enrichir ou pour apprendre ?

    Le stage est du travail au bénéfice du maître de stage. Du travail honnête ça se rémunère dignement. L'argument "je ne te paie pas parce que je t'enseigne des choses" est honteux.

  14. GBS
    GBS
    >Le stage est du travail au bénéfice du maître de stage. Du travail honnête ça se rémunère dignement. L'argument "je ne te paie pas parce que je t'enseigne des choses" est honteux.

    Amen.

    Je me demande cependant si on peut imposer un revenu minimum décent pour les stagiaires, en présumant qu'il y aurait plus d'offre (de stagiaires) que de demande (pour un stagiaire)...

  15. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    Re : Me
    > >>>>>> http://www.ecoledubarreau.qc.ca/stages/offre.php?id=3900&PHPSESSID=62415ca399b92600e87ece51c85fd3a1db8f072a
    >
    > 100 par semaine.
    > Dans une "étude légale"...

    Le pire dans le 100$/ semaine c'est qu'il n'y a pas d'emploi prévu à la fin du stage. Si au moins il y en avait un ça voudrait peut-être la peine mais là !!!

    En plus il faut s'habiller, donc il ne reste plus beaucoup d'argent après.

    S'il vous plaît futur stagiaire, respectez-vous et n'allez pas dans ce genre d'étude.

    D.R.

  16. Zumo de naranja
    Zumo de naranja
    il y a 14 ans
    Re : Me
    > La faute est aux responsables des bureaux de placement facultaires ainsi qu'aux étudiants responsables des associations estudiantines. Ensemble, et subjugués par la pluie de commandites, ils peignent pour le bénéfice des étudiants une image entièrement fausse et trompeuse du marché du travail.

    Ce n'était donc pas qu'une impression alors. Le bureau de placement de l'UdeM par exemple semble être si obnubilé par son taux de placement en grands bureaux (plus peut-être encore depuis la création du classement McLean) qu'il est impossible d'obtenir une info potable sur la pratique en petit bureau. Voici ce que la conseillère me répond quand je lui demande des infos sur la pratique en petit bureau: tu trouveras des offres de stage au cours de l'école du Barreau. Rien de plus! Alors que nous sommes harcelés par les infos (et les logos d'assiettes de sushis de toutes sortes ou encore de personnes qui lisent sur leur scooter) on n'a strictement aucune info sur la vraie pratique.
    Ma conclusion après 3 ans de fac de droit est que les bureaux de placement facultaire ne voient pas plus loin que l'effet marketing mis en place par les gros bureaux. Quant à une véritable ANALYSE CRITIQUE il ne faut pas y compter. Il faut supposer qu'il est beaucoup plus important d'organiser des dîners et des 4 à 7 (ou chacun, dont l'organisateur, peut se péter la panse et accroître son petit carnet d'adresses) plutôt que de collecter des informations utiles pour les 80% d'étudiants qui effectueront leur pratique en petite structure.

  17. anonyme
    anonyme
    il y a 14 ans
    Bien dit !!
    > Il est totalement faux de penser que "un stagiaire qui fait son stage dans un petit bureau ne travaille pas vraiment" - bien au contraire.
    >
    > Il est très ( très très très ) facile de se monter une semaine de 65 heures dans un petit bureau: l'absence d'équipe de soutien augmente la complexité et l'ampleur des tâches à accomplir et force le développement de l'autonomie. Un avocat qui a effectué son stage dans un petit bureau sera ( règle générale, bien sûr ) beaucoup plus débrouillard qu'un avocat qui a fait son stage dans une des immenses tour du centre-ville.
    >
    > C'est une chose de passer son temps à remplir des requêtes, à plaider des remises et à faire des mémos sans trop savoir pourquoi, et c'en est une autre que de suivre un dossier du début à la fin, de comprendre l'application pratique du du droit et d'avoir un ancrange dans la réalité du client. Il n'est pas toujours vrai de dire que "petit bureau = tout de suite dans l'action" - ceci dit, on pourrait plus adéquatement dire "plus proche de l'action".
    >
    > Aussi, autre élément à écarter: ce n'est pas non plus vrai que les "petits bureaux" ne font que du litige local de petite envergure ( comme des divorces de BS, des trucs d'immigration illégale, du droit criminel de bas niveau, etc... ) et ce n'est pas vrai ( à des années-lumières de là ) de penser que "aucun petit bureau n'a ne serait-ce que l'ombre d'une chance contre un grand cabinet".
    >
    > Mais, les stéréotypes ont la vie dure... c'est vraiment très triste de constater que une très forte part du subconscient collectif de la profession considère comme "insignifiant" un stage dans un petit bureau. Ce genre d'expérience vaut même généralement plus que celle obtenue dans un grand cabinet - à moins d'avoir un poste précisément dans le même cabinet ( mais là le stage n'était pas une période d'apprentissage, mais une période d'intégration à la structure ).
    >
    > Certes, le salaire est totalement dérisoire - et ça c'est incontestable: systématiquement en dessous du salaire minimum. Un stagiaire de petit bureau doit renoncer à tout idéal de richesse pendant son stage et doit s'attendre à faire autant d'heures que s'il travaillait dans un grand cabinet - mais l'expérience qu'il en retirera en vaudra largement la peine.
    >
    > Après-tout, fait-on son stage pour s'enrichir ou pour apprendre ?
    >
    > Et il faut pas perdre de vue que, alors que les grands cabinets font les dédaigneux sur à peu près tout ce qui n'est pas un "A+ student" boursier du millénaire ( ou un membre de la famille d'un des associés.... ) , les petits cabinets ne laissent pas passer ces opportunitées.
    >
    Je suis totalement en accord avec ce propos !!!


    > Et pourtant... à voir les stagiaires en petit bureau... on n'a pas du tout l'impression que ceux qui les ont recruté se sont "contentés du fond du baril"...

  18. Me
    Me
    Il faut être d'une imbécilité classe pour citer 45 lignes aux fins d'en rajouter une seule pour dire qu'on est d'accord. Le français meurt chez la nouvelle génération. J'espérais qu'à tout le moins ses membres possèdent des notions de netiquette. Visiblement ça aussi c'est méconnu.

  19. MeD
    Re : Me
    En adoptant une telle attitude, ça risque de nuire à vos clients plutôt que le contraire. En négociant une entente la veille du procès, vous évitez les surprises de dernière minute dans un procès et éliminez le risque que le juge ne vous trouve pas sympathique ou que votre témoin principal témoigne mal, ce qui sera défavorable à votre client. Une entente, même dernière minute, vaut mieux qu'un procès...

    > >>>> Nous avons conclu l’entente le jour du procès.
    >
    > C'est cheap. Moi je refuse toujours de faire ça et je le dis au client: je ne négocierai jamais à moins de 48 heures du procès. Le client sait qu'il doit me quitter si ça ne lui tente pas. La partie adverse est aussi avertie. Je conclus des ententes bien avant, jamais à la dernière heure. C'est plus professionnel et ça enlève du stress. La partie adverse sait que si elle m'appelle le soir avant le procès, il n'y a plus aucune entente possible.

  20. Me
    Me
    >>>>>>>>> En adoptant une telle attitude, ça risque de nuire à vos clients plutôt que le contraire. En négociant une entente la veille du procès, vous évitez les surprises de dernière minute dans un procès et éliminez le risque que le juge ne vous trouve pas sympathique ou que votre témoin principal témoigne mal, ce qui sera défavorable à votre client. Une entente, même dernière minute, vaut mieux qu'un procès...

    Ça, je m'en fous.
    Ce que vous dites et vrai, mais plus que toute autre considération ce qui est infiniment plus important c'est mon bien-être et l'élimination du stress. Je fais cela que pour cela. J'ai la décence de bien informer mes clients. Si je leur nuis, je ne sais pas... la réalité est qu'aucun ne se fâche pour partir. Je crois même que ça a un effet positif: la partie adverse est davantage pressée à régler 72h avant la présence en Cour.

    C'est ma méthode. Si je me retrouve au chômage comme conséquence de celle-ci, je la réviserai. Jusque là, aucune raison de ne pas opérer ainsi; ça m'est bénéfique.

  21. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    Anonyme
    Me a raison. 72h avant le procès, la partie adverse a toutes les infos pour considérer un reglement. Ne pas le faire 72h avant et le faire le jour du procès... entre les deux il y a seulement une différence de mauvaise foi. c'est bien de sortir un peu le fouet et de discipliner les parties...

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 14 ans
      Re : Anonyme
      > Me a raison. 72h avant le procès, la partie adverse a toutes les infos pour considérer un reglement. Ne pas le faire 72h avant et le faire le jour du procès... entre les deux il y a seulement une différence de mauvaise foi. c'est bien de sortir un peu le fouet et de discipliner les parties...

      C'est peut-être de la mauvaise foi mais il ne faut pas oublier l'article 3.02.10 du code de déontologie des avocats qui oblige l'avocat à « soumettre au client toute offre de règlement qu'il reçoit dans le cadre de la prestation des services professionnels qu'il lui fournit» donc Me peut bluffer et dire qu'il n'accepte pas de règlement 72 hrs avant un procès mais ne peut surtout pas le faire en ignorant l'article 3.02.10. Je serais curieux de savoir à combien de reprise Me n'a pas fait part d'offre de règlement à ses clients.

      D.R.

  22. anonyme
    anonyme
    il y a 14 ans
    RE: Me
    ME, tu as choisi la mauvaise profession si tu voulais eviter le stress !!!
    Vas te recycler ailleurs avant de porter prejudice a d'autres clients et de les forcer au proces !!


    "Ça, je m'en fous.
    Ce que vous dites et vrai, mais plus que toute autre considération ce qui est infiniment plus important c'est mon bien-être et l'élimination du stress. Je fais cela que pour cela. "

  23. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    Re : Me
    > Il faut être d'une imbécilité classe pour citer 45 lignes aux fins d'en rajouter une seule pour dire qu'on est d'accord. Le français meurt chez la nouvelle génération. J'espérais qu'à tout le moins ses membres possèdent des notions de netiquette. Visiblement ça aussi c'est méc

    loool, je pensais exactement la même chose.

  24. Zumo de naranja
    Zumo de naranja
    il y a 14 ans
    Re : Me
    > Il faut être d'une imbécilité classe pour citer 45 lignes aux fins d'en rajouter une seule

    Je pense que vous vouliez dire "imbécilité crasse" Me Perron

  25. Me
    Me
    >>>>>> C'est peut-être de la mauvaise foi mais il ne faut pas oublier l'article 3.02.10 du code de déontologie des avocats qui oblige l'avocat à « soumettre au client toute offre de règlement qu'il reçoit dans le cadre de la prestation des services professionnels qu'il lui fournit.

    De quoi vous parlez? Quand est-ce que j'ai dit que je ne soumets pas les offres?

    Je les soumets, mêmes celles le jour de l'audience. Mais mes clients ont été préalablement avertis par écrit (et ils ont signé) que je refuse de participer aux négociations et qu'ils ont seulement le choix de me mandater pour le procès prévu ou de quitter. Je ne les coince donc pas avec des "conditions injustes" puisqu'ils le savent quelques mois à l'avance.

    Ils peuvent, bien-sûr, mandater quelq'un d'autre pour négocier, mais ils savent fort bien que le risque de prendre un avocat qui n'est pas au fait du dossier est trop risqué.

    En général, je trouve qu'on est très gagnants lorsqu'on arrête de faire le doormat et qu'on discipline un peu le client.

  26. Me
    Me
    >>>> ME, tu as choisi la mauvaise profession si tu voulais eviter le stress !!!

    Le stress ne me fait pas peur. Je l'aime. J'en mange. C'est le stress qui découle de l'imbécilité ou de la mauvaise foi que j'essaie de couper. Or, une offre le jour du procès donne lieu à un tel stress.

  27. Me
    Me
    Je soumets les offres, mais ils savent très bien que jamais je ne signerai de transaction dans les 48 heures précédant l'audition et que je refuserai de les conseiller sur toute question relative à l'offre. Je ne l'évalue pas, je ne ré-évalue pas les chances du procès à la lumière à l'offre reçue, bref, je ne fais rien. Tout ça c'est par écrit.

    C'est ma méthode et je dois dire que je n'ai eu que des choses positives à cause de cela, notamment des règlements signés 72h avant l'audition, dans la paix et la sérénité.

  28. Me
    Me
    Le Cda vous oblige à communiquer l'offre au client. Il ne vous oblige aucunement à la traiter, à l'analyser, à lui recommander de l'accepter ou de la refuser, etc. Avant de sauter dans une discussion avec le Cda, peut-être faudrait-il que vous le compreniez.

  29. Anonyme
    Anonyme
    il y a 14 ans
    Re : Me
    Consultez vous vos associés?

    > Je soumets les offres, mais ils savent très bien que jamais je ne signerai de transaction dans les 48 heures précédant l'audition et que je refuserai de les conseiller sur toute question relative à l'offre. Je ne l'évalue pas, je ne ré-évalue pas les chances du procès à la lumière à l'offre reçue, bref, je ne fais rien. Tout ça c'est par écrit.
    >
    > C'est ma méthode et je dois dire que je n'ai eu que des choses positives à cause de cela, notamment des règlements signés 72h avant l'audition, dans la paix et la sérénité.

  30. Me
    Me
    >>>> Consultez vous vos associés?

    Non. J'ai le plein contrôle, sauf pour certains dossiers où nous sommes plusieurs dont un associé, ce qui doit représenter 10-15% de ma pratique. Et même là, on me laisse m'exprimer librement.

    De la même façon que j'ai pu mettre certains clients au pas, je crois bien avoir très bien réussi à convaincre les associés que ce qui peut être perçu comme une dictature cassante apporte efficacité et, ultimement, argent pour eux. Il y en a beaucoup qui rendent les associés très riches en faisant le doormat, moi je le rend riches en étant parfois dictatorial. Ça marche pour moi et ça marche pour eux. Ils ne s'en plaignent pas. Les clients non plus. Si ils venaient à s'en plaindre, le cabinet a d'autre ressources à leur proposer. Mon étage est rempli de doormats.

  31. Me
    Me
    Intégrez-donc vos périodes de négociations dans l'écheancier. Vous verrez, vous serez gagnants. Moi je marque très souvent dans l'entente. Ça n'a aucune valeur légale au sens du "contrat juridique" qu'est une entente, j'en conviens, jamais le tribunal ne va en sanctionner le non-respect, mais je la mets là à côté de toutes les autres dates "binding" pour qu'on puisse le voir.

    Si on reste tous assis sur nos culs après une Règle 15 pendant des mois, il n'y a aucun motif de ne pas présenter une offre pendant cette période. Comme je l'ai dit: seulement la mauvaise foi (parfois doublée d'imbécilité) justifie de proposer l'offre le jour du procès ou la veille.

    Moi, je ne marche pas dans les pas d'une partie adverse lorsque les actions de celle-ci est mûe par la mauvaise foi. Point final.

  32. GBS
    GBS
    Il n'y a aucune négociation que je refuserais s'il y a une chance qu'elle soit dans l'intérêt de mon client.

    Vous, vous priorisez votre intérêt personnel, ce que je trouve déplorable. Dans l'optique de passer le message à vos confrères que vous n'acceptez pas de négocier à la dernière minute, vous risquez de sacrifier le bien-être de votre client pour celui de vos dossiers futurs.

    Je suis d'accord que négocier à la dernière minute est souvent une initiative d'avocat qui se prépare à la dernière minute; c'est extrêmement frustrant pour un avocat qui connaît bien son dossier depuis le début.

    Mais de là à en faire un principe qui pourrait nuire à votre client, c'est mal comprendre votre rôle.

  33. Me
    Me
    >>>>>> Mais de là à en faire un principe qui pourrait nuire à votre client, c'est mal comprendre votre rôle.

    J'enlève au client le droit de prétendre que cela lui nuit, puisque je l'informe des mois à l'avance et à plusieurs reprise pendant le cheminement du dossier. Ainsi à supposer que cela finissait par lui nuire, ça ne serait que la faute du client. Ils pourraient changer d'avocat en connaissant ma méthode. Ils ne le font pas, c'est un risque calculé et assumé.

    En échange d'accepter ma rigidité sur certains points, il obtiennent du lawyering de très grande qualité... qualité que je ne peux pas toujours atteindre si je fais le doormat comme certains clients le voudraient.

  34. GBS
    GBS
    >J'enlève au client le droit de prétendre que cela lui nuit, puisque je l'informe des mois à l'avance et à plusieurs reprise pendant le cheminement du dossier.

    Je comprends très bien votre point de vue. Mais il peut arriver qu'une offre de dernière minute soit à l'avantage de votre client. L'ignorer est faire preuve de rigidité au détriment de votre client.

    Je comprends que vous évacuiez toute responsabilité en informant votre client de ce fait. En acceptant de continuer avec vous, il doit accepter d'en subir les conséquences.

    Mais pour moi, l'intérêt de mon client prime.

  35. Caveat
    Caveat
    il y a 11 ans
    Avocat
    Entièrement d'accord !

  36. Avocate
    Avocate
    il y a 11 ans
    Absolument
    Je suis en parfait accord avec vos deux commentaires. Même phénomène à l'Université de Sherbrooke. J'ai adoré mon expérience sauf pour cet aspect.
    Et justement il y a quelques semaines à peine j'ai rempli un sondage et j'ai donnné ma façon de penser sur cette manière de recrutement ridicule concentrée sur les gros bureaux. Étant une avocate avec une pratique atypique (dans un bureau de finance privé) je me désole que les étudiants ne peuvent pas avoir de vrais outils pour connaître toutes les possibilités qu'ils ont à la fin de leur Barreau.

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