Jeunes procureurs du DPCP : quelques conseils
Julien Vailles
2016-07-15 13:15:00
Professionnalisme
D'abord, il faut bien connaître toutes les directives du Directeur des poursuites criminelles et pénales. Il est également important de savoir faire preuve d'objectivité et d'esprit critique à l'égard de la preuve, au moment de porter des accusations et tout au long des procédures, incluant l’appel.
Par ailleurs, un procureur du DPCP doit agir avec respect envers tous les intervenants du système judiciaire, sans exception. En fait, il est essentiel d'agir avec dignité en tout temps, en étant conscient de la fonction quasi-judiciaire que l’on occupe.
L'avocat qui œuvre comme procureur aux poursuites criminelles et pénales doit traiter ses vis-à-vis de la défense comme des acteurs essentiels du système judiciaire, et non pas comme des obstacles. Il doit aussi apprendre à adapter ses communications à ses différents interlocuteurs : magistrature, confrères, policiers, personnes victimes ou témoins, mais également auprès des représentants des médias et du public.
Pour les mêmes raisons, il faut s’assurer d'incarner au quotidien les valeurs du DPCP, soit la compétence, le respect et l'intégrité. Mais un procureur doit aussi porter attention à la dimension humaine des dossiers, au-delà de la dimension juridique.
Développement de carrière
Surtout, il ne faut pas hésiter à s’inscrire au programme de mentorat mis en place par le DPCP. Ce programme permet aux jeunes procureurs de bénéficier des conseils et du soutien de procureurs expérimentés.
Le DPCP encourage les procureurs à participer à toutes les formations offertes par l'organisme, dont l’École des poursuivants, afin de développer leurs connaissances et leurs compétences.
De manière plus globale, faire preuve de curiosité sur tous les sujets du droit criminel, avoir le goût d'apprendre et maintenir à jour ses connaissances sont des gages de succès. Il est d'ailleurs de mise de profiter de toutes les occasions offertes pour échanger et partager ses expériences avec ses collègues.
Anonyme
il y a 8 ansParmi les conseils, on pourrait indiquer le fait de ne pas faire partie des minorités visibles. Ce groupe de personne est quasi-inexistant au sein des 500 procureurs de la Couronne.
Défense
il y a 8 ansIl a oublié les points les plus importants
1. Soyez prêts à vivre avec des contrats renouvelés au mois.
2. Soyez prêt à ne recevoir aucune reconnaissance de votre employeur
3. Soyez prêts à faire la guerre a vos collègues pour les miettes de pains (postes) qui seront disponibles.
4. Pour l'intégrité, vous la perdrez anyway en restant à cet endroit...
Bonne chance
Joëlle Gaudreault
il y a 8 ansC'est vraiment cool ton article Jean-Pascal! Bonne idée!
Parlons franchement
il y a 8 ansLe DPCP n'offre aucune sécurité d'emploi pour ses plus jeunes, souvent très talentueux et passionnés par le droit criminel ou pénal statutaire ainsi que le travail d'un poursuivant public. Par sécurité, j'entends également "stabilité géographique": les jeunes procureurs sont mutés d'une région à une autre, à chaque année ou presque, sans égard au domicile. Ces décisions sont prises sur la base de statistiques et de théories de gestion complètement inadaptées à la pratique du droit criminel dans un rôle de poursuivant public. Ai-je raison de croire que le rapport Dicaire a bouleversé l'excellence et la stabilité historiques de la Couronne, avec un C majuscule ? Les contractuels sont surchargés, car ils ne peuvent refuser de travail, demeurant sans cesse dans l'espoir d'être "récompensés" par un poste régulier après plusieurs années. Pendant ce temps, des séniors ou autres "amis" des patrons sont protégés et mènent la belle vie avec une charge de travail normale et tout à fait convenable eu égard à leur expérience. Des bureaux spécialisés ont été créés en jeunesse et en pénal statutaire; ils détiennent une armée de procureurs, autant en ville qu'en région, et leur charge de travail, bien que volumineuse, n'est pas assez diversifiée ni assez stimulante. Ceux-ci sont condamnés à pratiquer dans un champ d'expertise bien trop pointu et de gravité objective moindre jusqu'au jour où les bureaux seront décimés, ce qui fera en sorte que l'expertise et la force de la couronne en souffriront, sans compter le stress que ces procureurs subiront. Le DPCP a décidé d'investir dans la "gestion" et "l'administratif". Je n'ai rien contre les professionnels ou les procureurs retirés de la pratique active et "nommés/récompensés" afin de "gérer", mais n'en demeure pas moins qu'il appert de l'organigramme de cette organisation qu'on prône à tort la multiplication des postes de chefs et l'isolement créé par les bureaux spécialisés. Le DPCP a été créé par le gouvernement dans l'espoir de rassurer le public, lequel pourrait compter sur une organisation indépendante et autonome dans ses décisions. La couronne ne s'en remettra pas, car son statut d'organisme parapublic a eu pour effet de confier sa gestion entre les mains de gestionnaires amateurs et dorénavant irrespectueux de la qualité de vie dont ils ont auparavant bénéficié en tant que procureur. Bonne chance à tous les jeunes procureurs actuellement à l'emploi et à ceux qui rêvent de devenir procureurs !
Anonyme
il y a 8 ansEt c'est sans compter les roulements de la gestion !
Les big boss sont la pour maximum 4 ans, le temps d'être nommés juge. Pour les autres, ils mettent tout sans dessus dessous pour prendre leur retraite dans 3-4 ans. Résultat, des manières de faire qui changent sans arrêt.
Et les nouveaux avocats pris dans des politiques de plus en plus ferme qui ne tient pas compte de la jurisprudence qui allonge els délais judiciaires de plus en plus...
DPCP
il y a 8 ansIl y a une grosse remise en question à faire là-dessus de la part de la direction.