Les avocates, victimes de sexisme?
Theodora Navarro
2016-08-12 14:40:00
Récemment, aidée par les témoignages de ses lectrices ou de lecteurs témoins de scènes humiliantes, elle est revenue sur les comportements très genrés auxquels ont fait face des avocates. En voici quelques-uns.
«Avocate dans un petit cabinet, j’allaite mon enfant. Le traitement qui m’était réservé n’était déjà pas fabuleux mais il est bien pire depuis que j’ai eu un enfant. Sachant que je tire mon lait lors de pauses au travail, des collègues n’hésitent pas à me demander… si je n’ai pas besoin d’un petit coup de main.»
«Alors que j’expliquais à mon supérieur que j’envisageais de postuler dans des firmes pratiquant dans un marché plus important, je lui ai demandé ce qui devrait me motiver à continuer à travailler dans une plus petite firme, en étant payée moins. Je pensais qu’il allait me parler culture d’entreprise, ambiance ou autonomie… Il m’a répondu que c’était peut-être un salaire moindre mais que cela restait un excellent salaire secondaire pour un couple.»
«Je pratique depuis 5 ans comme avocate dans un petit cabinet. Lorsque je travaille en équipe avec l’avocat senior, et alors que je fais la majorité du travail de recherche, que je m’occupe de toute la correspondance et des appels et que nos deux noms sont apposés sur chaque document, la partie adverse fait souvent comme si je n’existais pas. Les courriels, adressés par moi avec copie à l’avocat senior, obtiennent des réponses introduites par un Monsieur - Nom de l’avocat senior, envoyées à lui seul. Non seulement c’est dégradant mais cela pose de véritables problèmes car je passe à côté de certaines demandes urgentes.»
«Durant une réunion de 8h avec un juge, j’ai dû prendre deux fois une courte pause pour aller à la salle de bains tirer mon lait car j’allaite mon bébé. Je m’en suis bien sûre excusée. Le juge s’est énervé et a refusé de continuer à s’adresser à moi. Il s’est tourné vers mon collègue, m’ignorant. Alors que je suis l’avocate en charge sur cette affaire.»
Et vous, avez-vous vécu ou été témoin de situations similaires?
Anonyme
il y a 8 ansEn tant qu'avocat de sexe masculin et membre du Barreau du Québec, je ne peux plus entendre parler de la victimisation de la femme avocate dans le milieu de travail. Soyons réaliste. La femme avocate au Québec est bien impliquée dans la communauté juridique, occupe des postes au sein de la magistrature et commence à même dépasser l'avocat de sexe masculin dans la profession. Abordons d'autres sujets plus urgents pour la communauté juridique. Merci.
anonyme
il y a 8 ansFaut-il être ignorant pour prétendre que le sexisme se résume à des inégalités dans les fonctions occupées. De toute évidence, l'utilisation du vocable "victimisation" pour désigner un tel fléau social en dit long sur votre compréhension de la situation.
Vous souhaitez vous impliquer dans d'autres causes liées à l'exercice de la profession juridique, j'en suis fort heureuse. Mon petit doigt me dit que cette contribution sera certainement plus utile que cette maladroite tentative de clore un débat via un argumentaire aussi simpliste.
Anonyme
il y a 8 ansEn tant qu'avocat de sexe féminin et membre du Barreau du Québec, la journée où il y aura parité entre les hommes et les femmes dans la profession, surtout au niveau des salaires, nous pourrons sans doute aborder d'autres sujets. Merci.
Anonyme
il y a 8 ans...en temps que féministe, en tant que femme, en temps qu'être doté de sensibilité, et en tant que diplomée de l'UQAM, j'exige rien de moins que l'à-plat-ventrisme total des hommes (et des femmes qui ont une identité de genre masculine).
ça va faire l'exploitation, bon !
Anonyme
il y a 8 ansLes femmes subissent encore de la discrimination dans cette profession. Pouvez-vous imaginer la discrimination chez les avocats membres des minorités visibles tout sexe confondu? On parle malheureusement d'une discrimination systémique dans leur cas dans ce pays et particulièrement au Québec. Que fait le Barreau du Québec? Que fait l'ABJM? Rien de concret pour changer les choses.
Anonyme
il y a 8 ansEn tant que jeune avocate, je ne suis certainement pas la seule s'étant fait désigner d'"adjointe", d'"assistante" ou autres qualificatifs de cet acabit... en plus de se faire traiter comme telle par certains clients (pour ma part, exclusivement de sexe masculin)visiblement incapables de concevoir que nous puissions être compétentes et donc capables de leur apporter notre aide autrement qu'en faisant des photocopies (comme certains semblent le croire).