Une fois sur deux, il constate que ses clients payent trop d’impôts. Rencontre avec cet expert fiscal qui aide les PME à gagner la bataille contre la surimposition.
Le slogan des autorités fiscales, Michel Babeu le connaît par cœur ; « chaque contribuable doit payer sa juste part d’impôts ».
« Chacun ne devrait payer que sa juste part, pas un cinq cents de plus! » lance-t-il, faisant allusion à la disparition éventuelle des fameuses pièces d’un cent.
Bien ancré dans son siège, le comptable de 51 ans est aussi bien ancré dans la réalité de ses clients, les PME, pour qui il dispense une panoplie de conseils fiscaux sur les gels successoraux en passant par la transmission d’entreprises ou encore l’acquisition et la vente.
L’importance de confronter ses clients
Son rôle, Michel Babeu le perçoit comme celui d’un conseiller qui ne doit pas hésiter à déstabiliser et « challenger » ses clients. Ayant une connaissance pointue des lois fiscales, il se rend bien compte que ses clients, même les mieux informés, ne sont pas toujours au courant de tous les aspects qu’ils doivent tenir en compte lors d’une transaction, par exemple.
Pour Michel Babeu, l’entrepreneuriat a été une expérience professionnelle des plus formatrices« En tant que fiscaliste, il faut faire bien attention de ne pas agir comme un simple "accessoire" en réalisant les souhaits de notre client. Il faut le confronter à ses choix, vérifier qu’il prend les meilleurs moyens pour atteindre ses objectifs. »
Par manque de connaissance, trop d’entrepreneurs perdent de l’argent à l’impôt, explique-t-il. Il est d’autant plus important d’éduquer ses clients, pour éviter des erreurs et instaurer une bonne philosophie dans l’organisation.
Ayant été lui-même entrepreneur, il saisit bien les dilemmes qui habitent ses clients.
Comprendre entrepreneuriat
C’est après avoir travaillé quelque temps dans les firmes comptables telles que Raymond Chabot Thornton, que M. Babeu a décidé de fonder un cabinet avec deux collègues en 1991.
Âgé d’à peine 30 ans, il découvre l’entrepreneuriat, une expérience professionnelle des plus formatrices. « Il n’y a pas de meilleur moyen de comprendre quels sont les défis et les meilleures attitudes à avoir que lorsqu’on se lance dans l’aventure », indique-t-il.
Une aventure qui s’est poursuivie, mais sans ses partenaires. De 1995 à 2002, le père de trois enfants travaille ainsi à son compte, à titre de fiscaliste expert auprès d’entrepreneurs de divers domaines.
Il se fait finalement approcher par le cabinet Chamberland Hodge, où il met en place une équipe fiscale, qui sera intégrée à la firme RSM Richter, à l’occasion de la fusion des deux cabinets.
Repenser les PME avec les avocats
Le parcours de 25 ans dans le monde fiscal des entreprises québécoises permet à Michel Babeu de mettre sa vaste expertise au profit de compagnies ayant des chiffres d’affaires variant de 5 à 50 millions de dollars.
Ses clients œuvrant tant dans le milieu manufacturier, la technologie, le transport, l’agriculture et le service funéraire, le fiscaliste a eu l’occasion de découvrir une multitude d’univers.
Le travail avec les avocats est toujours instructif selon Michel Babeu« J’ai un grand amour pour les PME, elles sont un moteur économique et social indispensable pour notre province », souligne-t-il.
Lorsqu’il est appelé à faire les états financiers d’une compagnie, il arrive très souvent que M. Babeu repense la structure fiscale, une réorganisation dans laquelle le rôle des avocats est incontournable.
« C’est toujours très instructif de travailler étroitement avec les avocats, ils me permettent de mieux comprendre les nuances légales. Comme ça, je suis surtout mieux préparé pour challenger les avocats sur d’autres dossiers! » lâche-t-il avec un sourire.
Celui qui aime confronter autant ses partenaires que les vérificateurs d’impôts dit surtout aimer le travail bien fait. C’est valorisant d’aider les entreprises à sauver de l’argent, à mieux gérer leur finance, conclut-il.
Et pour cet entrepreneur dans l’âme, c’est particulièrement le cas avec les plus petites compagnies. La raison est simple : « Plus le chiffre d’affaires est petit, plus les économies à faire sont importantes! »
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