L’avocat de demain est-il un geek ?

Céline Gobert
2012-06-11 14:45:00
C’est par cette phrase que débute la conférence donnée par Me Louis Masson dans le cadre du Congrès du Barreau 2012.
Selon lui, en terme de communication, de qualités professionnelles, de langage clair : l’avocat doit désormais développer de hauts standards afin d’assurer l’accessibilité à la justice et aux services juridiques.

« Cela veut dire parler le même langage que nos clients, tout simplement. Il ne s’agit pas de grands textes philosophiques », explique Me Masson.
F comme Facebook, G comme Google, P comme Playstation, L comme Linux. Un nouvel alphabet pour un nouveau langage, dit-il.
Car il faut pouvoir transporter l’information, la rendre disponible, la présenter aux clients, aux juges, aux tribunaux.
« Que l’on parle de prévention, de formation, de mentorat, déclare-t-il, on n’a pas idée de comment ces technologies maximisent notre gestion du temps et de l’espace, notre efficacité et rentabilité. »
« Par l’usage des technologies, je m’achète une qualité de vie, et du temps », ajoute Catherine Morissette, avocate en droit corporatif chez Lévesque Lavoie.
Et selon eux, ce ne sont pas des rêves, mais de vrais projets, à l’instar de cette initiative de la SAQ, qui hautement impressionné Me Masson : l’automatisation de l’application de la convention collective.
À l’avenir, l’avocat va devoir se positionner dans un double univers : tant sur le plan des services conseils que des services de commodité.
« Ce serait une erreur que de s’en remettre à des consultants externes, l’avocat de demain est celui qui s’approprie les nouvelles technologies, dispense un service conseil complet et intégré, explore avec le client tous les aspects de sa problématique et fait de la gestion de risques », dit-il.
L’avocat de demain : nécessairement geek ?
« Non », répond Catherine Morissette, avocate, blogueuse, adepte de Facebook et Twitter, et grande utilisatrice des outils virtuels au sein de sa pratique.
« Mais il faut que ce soit quelqu’un d’ouvert aux nouvelles technologies, ne pas le faire peut finir par ralentir beaucoup sa pratique », dit-elle.
Le temps, selon elle, où l’on facturait trois heures pour une recherche en jurisprudence est révolu : tout est accessible d’un ordinateur, aucun déplacement n’est requis.
« Celui qui ne va pas suivre le courant va se retrouver à perdre du temps, qu’il ne pourra facturer », explique-t-elle.
Cinq business de demain, selon Louis Masson :
#Les iapps, création d’applications juridiques sur l’iPhone
#le stockage de documents virtuels conservés au Québec
#le financement de projets public sur le web, comme sur Kickstarter
#les services juridiques à la banque
#la médiation virtuelle, et l’assistance virtuelle au litige
Cinq logiciels majeurs, selon Louis Masson et Catherine Morissette :
#Numbers, logiciel comptable pour traiter de l’information financière
#Pages, traitement de textes
#Iannotate PDF, traite et repère du texte sur des milliers de pages, met des signets
#Selexion, pour se rendre disponibles et visibles sur le web par les clients
#Dropbox, hébergement virtuel de documents que l’on peut partager sur le web