Course aux stages à l’UdeM : l’art de se différencier

Céline Gobert
2016-01-25 16:00:00

Alors que les étudiants se pressaient pour discuter avec de potentiels futurs collègues, les cabinets leur distribuaient des cadeaux : bonbons au chocolat du côté d’Irving Mitchell Kalichman, des tasses à café pour l’Association des avocats de la défense de Montréal, des stylos pour Gascon et associés ou encore … des balles anti stress pour Therrien Couture !
« Je dis toujours que c’est parce qu’on prend le stress de nos clients ! Elles sont aussi utiles pour nous que pour eux ! », s’amuse Me Patrick Daneau, venu accompagné de deux confrères.
À ses côtés, Me Carelle Boumerhi nous explique chercher une personne qui corresponde aux valeurs du cabinet, avant de nous tendre un pamphlet qui arbore les mots « Intégrité, engagement, simplicité, responsabilité et audace. » On cherche à bien former le stagiaire et à leur donner une carrière chez nous. »
Selon elle, on voit tout de suite si une rencontre va être « un fit » ou non, via ce que raconte l’étudiant de ses expériences sociales, son implication, ou d’un bac antérieur. Depuis le début de la journée, l’avocate a pris deux noms en note.
« On cherche quelqu’un qui n’est pas resté collé à la bibliothèque toute sa jeune vie et qui a des expériences de vie. Pas juste une connaissance parfaite de la doctrine juridique », confirme son collègue Me Philippe Chagnon, qui quant à lui n’a pas encore eu de coup de foudre pour un stagiaire.
Des à-côtés intéressants

C’est le cas de Nancy Mei qui, à 26 ans, a déjà fait des études en sciences, et possède une expérience professionnelle ou encore de Rosemarie Sarrazin, âgée de 21 ans, qui commence déjà à réseauter un an à l’avance ! « Je n’ai pas pu faire la Course aux stages cette année en raison de mon engagement au sein de l’équipe de rugby féminine de l’Université », explique celle qui travaille également dans une compagnie d’enquêtes, en lien avec les avocats dans des dossiers en matière de griefs en droit du travail. Très souvent, les recruteurs l’interrogent sur sa passion pour le rugby. « Ça marque ! ».

Si Sarah Ettedgui, en deuxième année de droit, préfère rester « elle-même » et « honnête », elle est aussi consciente de ses forces qui peuvent faire une différence, telles son implication de bénévolat au sein de sa communauté. « Je suis vice-présidente de l’Association des étudiants juifs en droit et ancienne présidente du Centre HILLEL de l’Université. Moi-même je me renseigne sur qui sont les avocats en tant que personne, ce qu’ils font d’autre que le droit. On travaille avec des gens, pas des robots ! »
Des profils orientés « affaires » et PI

Plus tard, on croisera l’étudiant Julien Sapinho, un français de 28 ans, parlant quatre langues et déjà titulaire d’un Master en droit des affaires. Il sait ce qu’il est venu chercher. « Les cabinets les plus prestigieux dont tout le monde connaît les noms évidemment : Fasken Martineau, BLG, Davies. Quand on commence une carrière dans un cabinet comme ça, ça donne une sécurité pour la suite. Sur un CV, c’est une ligne en or. »

Comme elle, Marie-Noëlle Goulet, 23 ans, se dit particulièrement attirée par la propriété intellectuelle. Elles s’est rapprochée du cabinet Smart & Biggar qu’elle connaissait avant de venir à la Journée Carrière. « Je ne suis pas non plus fermée à l’idée d’entrer dans un grand cabinet où il peut y avoir un petit département en PI, mais c’est plus difficile d’y accéder ». .
Le fameux « fit »

« La première impression compte aussi beaucoup, c’est sûr qu’il ne faut pas être en jogging !, explique Marie-Noëlle Goulet qui était à un cocktail de Norton Rose Fulbright la semaine passée. Il faut savoir ce que font les cabinets et démontrer un intérêt en posant des questions pertinentes, et pas des questions dont les réponses sont affichées sur le site internet ! »
C’est ce que nous confirme Me Vincent Filiatrault, avocat chez Norton Rose Fulbright. « Nous n’avons pas de types fixes, dit-il, ce qu’on cherche c’est des gens qui ont des intérêts variés. On n’est pas des robots, on engage des personnes avec qui on aimerait travailler. Il faut qu’il y ait compatibilité des deux côtés. »
Le cabinet recrutera une quinzaine de stagiaires à la fin de ces Journées carrière, indique celui qui se remémore sa propre Course aux stages en 2012. « Ce fut une question de personnalité. Ils ont peut-être apprécié mon entregent… On en revient toujours au fameux “ fit “ imperceptible. »
Étudiant
il y a 9 ansIl est quasi-impossible d'obtenir un stage dans un cabinet comme Davies. Il faut bien plus que "rester soi-même"...
Avocat
il y a 9 ansEn revanche, les cabinets eux, ne font rien pour se distinguer.
Du pareil au même, tous.
Anonyme
il y a 9 ansCOmme tous ceux qui font des commentaires au nom de "avocat".
JJ
il y a 9 ansYou forgot to mention one of Osler's rising stars which is in the fifth picture, Raphael Amram, aka "Super Raph"
Xenor
il y a 9 ansQuelle farce... je ne peux même plus compter sur les doigts de ma main les gens qui ont obtenu un stage sans être allé à un seul de ces événements de réseautage. Ce qui compte, à la fin de la journée, ce sont vos notes, les projets que vous avez mis en oeuvre et de montrer que vous avez du chien (personne ne veut d'une carpette souriante, après tout).