Le Barreau a besoin des jeunes

C’est ce soir que les prix Les Leaders de Demain seront remis par l’AJBM afin de souligner la réussite professionnelle et l’engagement social et communautaire de jeunes avocats membres de l’AJBM.

À titre de premier conseiller et de bâtonnier du Barreau de Montréal, j’ai eu le privilège de côtoyer plusieurs jeunes de la relève au cours des dernières années. Si leur enthousiasme et leur passion envers la profession les honorent, il n’en demeure pas moins que leur réalité est parfois ingrate et que plusieurs d’entre eux sont en recherche d’emploi ou envisagent une transition de carrière. Je crois que le Barreau du Québec se doit d’intervenir afin de soutenir la nouvelle génération.

D’abord, une meilleure communication avec les diverses facultés de droit des universités permettrait aux étudiants d’être mieux informés sur la réalité du marché de l’emploi actuel.

Dans les faits, plus de 1250 nouveaux avocats ont été assermentés, à Montréal seulement, au cours des deux dernières années, alors que le nombre de départs à la retraite est nettement inférieur, en raison notamment de la morosité de la situation économique.

Il est fondamental que les étudiants en droit soient sensibilisés au fait que la pratique traditionnelle du droit est présentement limitée et que la profession est en constante mouvance.

Ensuite, je suis d’avis le Barreau pourrait aménager sa vision de l’inspection professionnelle en fonction des jeunes avocats qui démarrent leur cabinet. Ces derniers bénéficient du soutien de l’AJBM avec la trousse de départ mais le Barreau pourrait également contribuer en créant des visites préventives et formatives, non pas dans un but de répression mais plutôt avec l’objectif d’orienter les jeunes avocats dans la bonne direction.

Par ailleurs, les règles actuelles exigent dix ans de pratique préalable afin de siéger sur un comité statutaire du Barreau du Québec, notamment le comité de discipline. Je crois qu’il serait utile qu’un des trois postes de ces comités puisse être occupé par un jeune avocat, qui pourrait y apporter sa perspective et sa vision personnelle.

Dans le contexte où un avocat de moins de dix ans de pratique peut défendre seul un accusé passible de l’emprisonnement à perpétuité, nous aurions tort de sous-estimer l’apport des jeunes au sein de ces comités. J’ai moi-même appuyé cette proposition de modification en cours de mandat et elle demeure une priorité pour moi, que j’entends bien continuer à soutenir.

Enfin, si la tendance se maintient, deux jeunes avocats siégeront au nouveau conseil d’administration du Barreau du Québec, l’instance décisionnelle, alors que trois siégeront à l’instance consultative, le nouveau conseil des sections. Ces entités bénéficieront assurément du précieux apport de notre relève.

Les jeunes avocats portent le flambeau de l’avenir de notre profession et ils sont incontournables à l’amélioration de son image. Je m’engage donc à leur offrir mon plein appui et à travailler main dans la main avec eux.