Élections : une candidate a les larmes aux yeux
Céline Gobert
2015-05-05 14:15:00
Au coeur de ce contexte, Me Maria Giustina Corsi, candidate au poste d’administratrice au Barreau du Québec, s’est excusée la semaine dernière après un envoi massif de courriels aux avocats, une « erreur humaine », a-t-elle précisé, qui l’a complètement « dévastée. »
« L’envoi était déjà en marche avant l’intervention du Bâtonnier et j’ai oublié d’utiliser la fonction CM, Copier Masquer », explique à Droit-inc la candidate indépendante et « seule manager de sa campagne. »
Dans un courriel intitulé « Mille excuses », cette membre du Barreau du Québec depuis 1990 et également Procureur des poursuites criminels et pénales a tenu à s’excuser auprès des 25 000 membres.
Le courriel d’un confrère, qu’elle ne connaît pas lui a même fait monter « les larmes aux yeux ». « Il m’a écrit que ce qui était “ désastreux” était ce qui se passait en Syrie ou au Népal, et que ce que j’avais fait n’était qu’une erreur humaine. »
Équilibrer les débats
Me Corsi ne soutient ni Me Lu Chan Khuong, ni Me Luc Deshaies qu’elle « admire » et « respecte » tous les deux. « Il me ferait plaisir de travailler avec l’un ou l’autre », dit-elle, ajoutant que des possibles désaccords avec le futur Bâtonnier viendrait « équilibrer » les débats.
Une équipe déjà toute faite à l’instar de celle de Me Deshaies pourrait provoquer « une inquiétude » chez les membres envers une certaine uniformité de la pensée. « Tout le monde va penser pareil ! », dit celle qui siège actuellement au comité sur la Diversité Éthno-culturelle,
Ce qu’elle veut, c’est faire « changer et bouger les choses » dans un délai de deux ans qu’elle juge « essentiel et nécessaire ». Sur la question des cotisations, par exemple, elle se positionne en faveur de la baisse. « Il n’est parfois pas facile de se faire payer des clients, dit-elle, ou les clients n’ont pas de gros montants à mettre en fidéicommis », déclare celle qui s’estime « proche des réalités de ceux qui sont en pratique privée ».
Les jeunes, les minorités, les technologies
Avec le candidat Deshaies, elle partage la volonté de redorer l’image de la profession de l’avocat. Me Corsi souhaite notamment améliorer les stages offerts aux jeunes. « ll ne s’agit pas seulement de main-d’œuvre bon marché mais bien d’un apprentissage, ce qui leur donnera une image positive de la profession qui se reflétera vers la société », affirme son programme.
Elle souhaite également que chaque comité soit formé d’un minimum de deux jeunes membres du Barreau ayant 10 ans et moins de pratique, soit un francophone et un anglophone et, dans la mesure du possible, qu’un de ces deux jeunes membres provienne également d’un groupe minoritaire.