Mêlez-vous de vos affaires…étrangères!

Lundi soir dernier, Stephen Harper, Justin Trudeau et Tom Mulcair se sont donné rendez-vous, à Toronto, pour présenter leur position sur les enjeux internationaux qui touchent le Canada, dans le cadre du débat Munk.

Rappelons que ce débat, le premier consacré entièrement à la politique étrangère depuis que des chefs de parti se livrent à ce type d'exercice, a failli ne pas avoir lieu, en raison de son format initial, qui n’était pas bilingue.

Les chefs ont notamment précisé leur position quant à l'intervention canadienne contre l'État islamique (l’EI), la crise des réfugiés syriens, la lutte contre les changements climatiques, l'état des relations canado-américaines, la souveraineté de l'Arctique, et quant aux accords de libre-échange.

Fait intéressant, le débat Munk a été, sans l’ombre d’un doute, le premier de la présente campagne qui aura permis à l’électorat de mettre autant en lumière les divergences profondes entre les visions respectives des trois principaux partis. Certes, le débat a donné lieu à quelques altercations verbales divertissantes, mais l’exercice en a surtout été un de fond.

Revenons donc sur les remarques des trois chefs quant aux différents enjeux abordés lors de ce dernier débat. Comme vous le verrez, dans le cas du premier ministre sortant, celui-ci a parfois davantage cherché à défendre son bilan qu’à proposer de nouvelles idées. MM. Trudeau et Mulcair ont, pour leur part, souvent privilégié la critique des actions passées du gouvernement conservateur à la mise de l’avant des positions que prendrait un gouvernement mené par leur propre parti.

Pour l’occasion, je vous offre le tableau ci-dessous, qui résume les prises de position des trois principaux partis sur les différents enjeux abordés lors du débat :




Il est vrai que, par le passé, les affaires étrangères ont rarement eu un impact significatif sur le résultat final des élections fédérales. Or, avec la crise des réfugiés et le port du niqab qui sont devenus de véritables « wedge issues » (des questions qui divisent la population), on peut s’attendre, minimalement, à ce que plusieurs des réponses formulées par les chefs lundi soir servent de clips sonores pour les dernières publicités négatives qui circuleront d’ici le 19 octobre.