Mon stage chez... LRMM

Le cabinet Lapointe Rosenstein Marchand Mélançon annonçait récemment la nomination de deux nouveaux avocats. Me Jean-Claude Jr Lemay, diplômé de l’UQÀM, et Me Aude Florin, de McGill, ont respectivement rejoint les équipes de litige civil et commercial et droit des assurances, et de droit des affaires du cabinet LRMM. Pour Droit-inc, ils reviennent sur leurs années de stage.

Droit-inc: Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre LRMM?

Me Jean Claude Jr Lemay : Si on retrace la genèse de mon choix, j’avais discuté avec des gens qui avaient fait la course aux stages. J’avais vraiment retenu ce cabinet car on m’avait dit qu’on y était impliqué rapidement. Il y avait une dimension humaine bien représentée, c’était exactement mon casting. J’avais regardé le site mais c’est surtout en questionnant mes pairs que j’ai pu avoir une idée de comment ça se passait vraiment. C’est un regard subjectif c’est certain, mais c’est un autre regard que celui des cabinets.

Me Aude Florin : Au début, j’avais choisi le cabinet sur le papier, notamment parce que c’était un cabinet de taille moyenne. Et puis j’ai passé les entrevues et j’ai trouvé l’ambiance très sympa. J’ai eu une longue discussion avec deux associés en droit commercial, durant laquelle on a parlé de mon parcours, de ma motivation mais aussi de l’Afrique du Sud où j’avais réalisé un projet… Il n’y a pas eu de questions pièges comme dans d’autres entrevues.

Êtes-vous assigné à un secteur en particulier ?

Me Lemay : Non, on a l’occasion d’aller taper aux plus de portes possibles et de solliciter des mandats dans tous les domaines. J’avais un vrai intérêt pour le droit des assurances, ainsi que le litige civil et commercial, mais j’ai quand même pu essayer les autres domaines.

Est-ce que vous aviez des attentes?

Me Lemay : Je voulais apprendre le plus possible!

Me Florin : Je ne crois pas avoir eu des attentes particulières mais j’ai apprécié d’avoir rapidement de l’autonomie. Et aussi de pouvoir établir facilement des relations avec les avocats. Les rapports sont assez informels. On voit vraiment une volonté de former une relève.

Avez-vous rencontré des obstacles? Eu des moments d’appréhension?

Me Lemay : Des obstacles on en rencontre forcément mais je ne crois pas en avoir connus d’assez spectaculaires pour qu’ils méritent un article (il rit). Ce que j’ai trouvé dur et sur lequel j’ai dû travailler, c’est d’adapter mon travail à l’avocat qui me l’avait confié. Chaque avocat a sa manière de faire. On ne peut pas avoir une façon de travailler systématique. Et ça, c’est un défi au quotidien.

Me Florin : C’est un peu le revers de la médaille de l’autonomie : il faut travailler très fort, avec une grosse charge de travail et du stress. Tout le monde demande quelque chose au même moment! Mais on peut compter sur beaucoup de mentors informels. Par ailleurs mon mentor officiel, Me Pierre Gérard, a toujours été un bon soutien, j’ai toujours pu aller le voir au moindre problème.

Quel genre de rythme a-t-on?

Me Florin : Au début, on fait des horaires de «bureau», du 8h30-18h ou 19h. Mais ensuite, quand on prend part à de gros dossiers, le rythme devient un peu différent (elle rit). Il m’est arrivé de partir à 2h du matin par exemple! Mais on n’est pas seuls, on ne nous laisse pas là, à travailler. Les avocats sont avec nous, c’est un rythme d’équipe.

Qu’avez trouvé de vraiment exaltant?

Me Lemay : Mon implication dans un procès de longue durée a été mon expérience numéro 1! Je suivais des avocats chevronnés, j’étais à la cour avec eux, j’étais dans le feu de l’action avec eux tous les jours. Ça a été l’expérience la plus marquante pour moi. J’ai aussi beaucoup aimé la négociation. J’ai pu négocier avec un procureur de la partie adverse, chercher de la jurisprudence sans directives avec pour consigne de la soumettre au procureur de la partie adverse. C’est une étape importante dans n’importe quel dossier, je me suis senti considéré d’avoir cette autonomie-là.

Me Florin : J’ai été impliquée sur une assez grosse transaction sur laquelle j’ai travaillé à plein temps de début mars au 20 mai. On était une grosse équipe, dans laquelle on m’a vraiment intégrée. J’ai contribué au processus de vérification diligente, j’ai fait des rapports réguliers aux clients, et c’est à moi qu’est revenue la responsabilité d’obtenir toutes les signatures de tous les acteurs du dossier à la fin. Ça a vraiment confirmé ce que je voulais faire.

Quel conseil donneriez-vous à un stagiaire qui débute?

Me Lemay : Je dirais… Il faut avoir confiance en soi, avec modération bien sûr comme dans tout. Mais c’est extrêmement facile de se laisser intimider par un juge ou par la personnalité d’un associé qui est un peu pressé et qui n’a pas pour vous «le soin d’une mère» disons. Selon moi, avoir confiance en soi est vraiment un pré-requis pour n’importe qui qui veut faire du litige.

Me Florin : De ne pas s’arrêter à ce qu’on voit ou aime à la fac. Je ne me voyais pas en droit commercial et finalement… La profession d’avocat, ce sont surtout des relations humaines. Il faut aller au-delà de ce qu’on croit savoir.