Quels sont les leaders du marché F&A ?
Jean-Francois Parent
2016-10-12 11:15:00
Pour les neuf premiers mois de 2016, Osler, avec 182, 4 milliards $ de transactions en préparation, se hisse au 11e rang mondial des cabinets d’avocats.
Stikeman Elliott affiche quant à lui pour 131 milliards $ de transactions en cours, ce qui place le cabinet montréalais au 20e rang mondial.
Aucune des deux firmes n’est cependant présente dans le palmarès mondial des transactions complétées.
« Ça prouve que notre modèle d’affaire fonctionne, affirme Me André Roy, associé directeur de Stikeman à Montréal. Des sociétés étrangères viennent nous voir pour réaliser des acquisitions au Canada, mais il y a aussi des canadiennes qui font appel à nous pour leurs transactions à l’étranger, notamment parce qu’on est à l’aise avec la fiscalité internationale. »
Stikeman conseille ainsi des sociétés européennes pour des transactions en cours d’une une valeur annoncée de 69 milliards $, dont des sociétés allemandes et espagnoles.
Le cabinet Osler quant à lui tire parti de l’appétit des sociétés américaines (pour une valeur annoncée de 77,5 milliards $) et canadiennes (69 milliards $) pour les transactions transfrontalières.
« Je dirais cependant que 90 % de notre activité consiste à aider les sociétés étrangères à faire des acquisitions au Canada », explique le montréalais Me Robert Yalden, associé et co-président du groupe Fusion et acquisitions chez Osler. La valeur annoncée des transactions du cabinet pour le compte de société européennes s’élève à 63 milliards pour la période allant du 1er janvier au 30 septembre 2016, selon les données Thomson Reuters.
Transactions complétées dans le monde
C’est cependant Blakes qui se démarque, sur la scène mondiale, quant à la valeur des fusions et acquisitions menées à terme. Ainsi, le cabinet affiche une valeur totale de 114,7 milliards répartie dans 24 transactions.
« C’est notre capacité à nous adapter rapidement et à gérer des gros dossiers d’envergure internationale qui nous donne une avantage concurrentiel. Notre stratégie, c’est d’accompagner nos clients canadiens partout dans le monde, en restant spécialisés dans le droit canadien », relate Me Howard Levine, associé chez Blakes à Montréal spécialisé dans les fusions et acquisitions.
L’essentiel des ces transactions concernent des sociétés publiques, cotées en bourse.
La firme la plus proche concurrente de Blakes quant à la valeur des fusions et acquisitions complétées, sur la scène internationale, est surtout active dans la région Asie-Pacifique : Osler agit ainsi dans 4 transactions, pour une valeur totale de 51 milliards.
Guerre de tranchées canadienne
La lutte que se livrent les cabinets canadiens est cependant beaucoup plus serrée dans leurs terres natales. En termes de valeur des transactions finalisées, Osler, qui a complété 52 transactions pour une valeur totale de 39 milliards $, surclasse tout juste Blakes pour la première position.
Blakes occupe le second échelon du classement avec 53 transactions, lesquelles s’élèvent à 36,5 milliards $.
Les deux études sont talonnées par les américaines Simpson Thatcher (43,5 milliards $), Sullivan & Cromwell et White & case (30 milliards chacune).
Stikeman suit de loin, au 8e rang de ce classement, ayant négocié 93 transactions pour une valeur totale de 21,8 milliards.
C’est dans la catégorie de la valeur des transactions en préparation qu’un quatrième larron se faufile, alors que McCarthy Tétrault arrive en 3e place. Le cabinet agit sur 63 dossiers, pour une valeur de 65 milliards $.
« La croissance est difficile pour tous les cabinets, surtout que les fusions et acquisitions, c’est un marché en dents de scie », explique Me Cameron Belsher, le nouveau chef du groupe Fusions et acquisitions et président du conseil chez McCarthy Tétrault. Pour tirer son épingle du jeu, Me Belsher mise sur la spécialisation, et la proximité avec les clients. « On se concentre sur nos forces et on délaisse les secteurs où on est plus faibles », conclut-il.