Peine réduite grâce à l’insalubrité d’une prison
Agence Qmi
2014-03-03 13:15:00
Le Longueuillois de 38 ans est un des rares détenus à avoir mis en preuve devant un tribunal des photos montrant l’aile C de la prison de Bordeaux infestée de rats et de moisissures, selon son avocate, Me Marie-Pier Boulet, qui ne pouvait préciser si ces clichés avaient été pris par son client ou par un autre prisonnier.
Même si la possession et l’utilisation d’un téléphone cellulaire sont interdites en milieu carcéral, ces photos ont été déclarées admissibles en preuve par la juge St-Gelais, qui les a qualifiées, le 16 décembre dernier, d’«éloquentes» illustrations de la situation décriée dans cette prison centenaire de Montréal.
À la breaking bad
Pendant six ans, Michel Vincent Jr a mené une double vie rappelant celle du personnage principal de la populaire télésérie Breaking Bad. Comme Walter White, il enseignait dans une école secondaire tout en «cuisinant» clandestinement de la drogue chimique.
Croulant sous des dettes de 300 000 $ liées à l’achat d’un restaurant et à un problème de jeu compulsif, l’ex-professeur de mathématiques à l’école André-Laurendeau importait de Chine et d’Israël les produits destinés à fabriquer du GHB, communément appelé «drogue du viol».
Il a finalement été dénoncé aux policiers par son ex-conjointe, qui craignait pour la sécurité de son enfant. Arrêté en octobre 2012, Vincent était en possession de 52 litres de GHB, soit plus de 50 000 doses d’une valeur de 250 000 $ au marché noir. Il s’est reconnu coupable de production et de possession de GHB à des fins de trafic.
La contrebande de téléphones cellulaires est un phénomène grandissant à l’intérieur des prisons québécoises. Rien qu’à Bordeaux, les gardiens en ont saisi 562 depuis 2007, dont 180 entre avril 2012 et mars 2013. Michel Vincent Jr a d’ailleurs dû passer cinq jours au «trou» en guise de sanction disciplinaire pour cette infraction, a noté la juge au passage.
La Couronne, qui réclamait l’imposition d’une peine totalisant cinq ans d’incarcération, a porté l’affaire devant la Cour d’appel.