Affaire Provencher : l’ex-ministre Bellemare s’engage

Céline Gobert
2015-06-08 13:15:00

Au cours d’une conférence de presse, Me Bellemare s’est associé au père de la fillette disparue, Martin Provencher, à Stéphan Parent et au producteur Ugo Fredette. Il avait déjà collaboré à titre de conseiller juridique au précédent documentaire du cinéaste intitulé « Novembre 1984 », sur l’assassinat de sept enfants montréalais dans les années 80 et 90.
« Après la projection du film à Trois-Rivières en janvier dernier, explique à Droit-inc Me Bellemare, beaucoup de gens sont venus nous voir pour nous donner des éléments additionnels sur ces disparitions. » Des informations qui seront diffusées dans le film de Parent, dont la sortie est prévue fin 2016. Les indices autour d’un suspect en particulier seront révélés.
Délier des langues
Selon Me Bellemare, qui a été Procureur général du Québec en 2003-2004 et ministre responsable des lois professionnelles, le film pourrait « délier des langues », d’autant plus que beaucoup de gens ont peur de la police. Le but est de créer « un contexte favorable » pour retrouver le suspect et faire la lumière sur cette affaire classée « cold case » depuis 2013.
« Il faut faire quelque chose, lâche-t-il au bout du fil d’une voix déterminée, sept ans ce n’est pas quinze ans. »
En tant qu’avocat, il va évidemment apporter son aide au niveau légal et judiciaire : réunir les éléments d’enquête, rencontrer les témoins, obtenir des résultats et retracer l’auteur de l’enlèvement. Mais c’est aussi l’homme qui est touché par cette histoire. Un homme qui n’a cessé de travailler en lien avec des actes criminels depuis plusieurs décennies.
Un combat qui continue
Me Bellemare est ainsi intervenu dans des dossiers d’importance, souvent médiatisés, comme la responsabilisation de la conduite criminelle, l’harmonisation des régimes sociaux au Québec et le système carcéral et correctionnel, le rôle de la Couronne et sentences prononcées par les tribunaux de juridiction criminelle.
En avril 2010, il a appuyé publiquement l’idée d’une commission d’enquête sur la corruption et le financement des partis politiques au Québec. En 2012, il a présenté un mémoire au Comité sénatorial sur la justice afin d’appuyer le projet de loi C-10 visant notamment à durcir les peines pour les prédateurs sexuels et les narcotrafiquants.
En avril 2013, il a conçu et organisé le colloque La justice criminelle : l’œil des victimes. Cette rencontre a réuni à Québec plus de 120 victimes de crimes contre la personne. En décembre 2013, il a collaboré à la rédaction du manifeste Les Survivantes, un document de réflexion destiné à promouvoir les droits des femmes ayant survécu à l’assassinat de leurs enfants par leur ex-conjoint.