Armes d'épaule: déception et obligation morale d'Ottawa pour négocier

Agence Qmi
2015-03-27 14:21:00

« Les Québécois ont continué d’enregistrer leurs armes, ils ont continué d’utiliser le registre, et c’est ça qu’on ne respecte pas. Et ça me choque », a continué Mme Provost, qui fut l’une des blessées lors de la tuerie de l’École polytechnique à Montréal, en 1989.
Heidi Rathjen, elle aussi de Poly se souvient et membre de la Coalition pour le contrôle des armes à feu, n’a pas mâché ses mots à l’endroit du gouvernement conservateur.
Elle a affirmé que les conservateurs « minimisent les dangers des armes d’épaule » même après les attentats d’Ottawa du 22 octobre 2014 « qui ont paralysé la ville au complet à cause d’une arme d’épaule », a-t-elle signalé.
Marc-Antoine Cloutier, avocat à la clinique juridique Juripop, a exprimé sa déception à la suite de la décision. Il croit que le fédéral a l’obligation morale de négocier avec Québec pour le transfert des données puisque le gouvernement québécois a signifié son intention de créer son registre.
« Il y a une dissidence très forte des juges du Québec qui disent que l’on ne peut pas unilatéralement détruire un programme construit en coopération. Le gouvernement fédéral doit comprendre cet appel », a analysé M. Cloutier.
Lobby des armes
Claude Colgan, directeur au Québec de l’Association canadienne pour les armes à feu, était heureux de cette victoire pour le lobby des armes, mais il a précisé que c’est avec un mélange d’émotions qu’il a vécu la décision du plus haut tribunal du pays. Sa sœur a été tuée à Polytechnique.
« Ça fait vingt ans que la Loi canadienne sur les armes à feu a été promulguée. Mes premières pensées sont pour ma sœur aujourd’hui et mes parents », a-t-il indiqué.
« Ma sœur a été tuée par un individu mal intentionné, pas par une arme à feu », a tenu à préciser M. Colgan, qui a aussi dit que la fin du registre constitue aussi la fin d’un « fiasco financier ».
« Je n’ose pas imaginer combien de vies auraient pu être sauvées avec quatre milliards de dollars au chapitre de la santé mentale, de la prévention du suicide », a dit M. Colgan.