Bissonnette : la poursuite réclame 150 ans de prison
![Main image](https://gvm.nyc3.digitaloceanspaces.com/store/uploads/public/di/article/22747__Alexandre%20Bissonnette.jpg)
Radio -Canada
2018-06-19 16:45:00
![Alexandre Bissonnette](https://gvm.nyc3.digitaloceanspaces.com/store/uploads/public/di/article/22747__Alexandre_Bissonnette.jpg)
« Ses gestes constituent une fracture du tissu sociale, du vivre ensemble », s'est exclamé Me Thomas Jacques, au sujet de la fusillade qui a fait six morts à la mosquée de Québec, en janvier 2017.
Le représentant du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a rappelé un à un les noms des victimes abattus froidement par Bissonnette.
Le meurtrier, qui montre habituellement peu de réactions, a éclaté en sanglots alors que Me Jacques détaillait les blessures mortelles des fidèles.
Au-delà des morts, le procureur a rappelé les blessures subies par cinq hommes qui ont survécu, mais qui conserveront des séquelles physiques.
C'est sans compter les séquelles psychologiques très lourdes vécues par les autres personnes présentes, dont quatre enfants n'a pas manqué de souligner l'avocat.
Des veuves et des proches des victimes n'ont pu retenir leurs larmes dans la salle d'audience lorsque Me Jacques a parlé d'exécutions « d'une cruauté sans bornes ».
« Ce déferlement de haine a causé des dommages dont nous ne sommes pas en mesure d’évaluer la pleine portée à l’heure actuelle », a avancé le procureur.
Planification
L'avocat de la poursuite soutient que Bissonnette a commencé à « caresser » le projet d'une tuerie de masse dès 2015.
« Il voulait plus d’armes, plus de munitions, plus de chargeurs », a-t-il indiqué Me Thomas Jacques, avocat de la poursuite.
Si Bissonnette a exprimé des regrets après avoir plaidé coupable tout en affirmant qu'il n'était pas islamophobe, l'avocat de la poursuite ne le croit pas.
Me Jacques a soulevé que le tueur a menti à plusieurs occasions et qu'il avait choisi le lieu de la fusillade avec soin.
« Il s’agit là d’une violation sans précédent d’un lieu de culte, d'un lieu saint, d’un lieu sacré », a répété le procureur de la poursuite.
Défense
Avant de laisser le plancher à la poursuite, les avocats de Bissonnette ont terminé de passer en revue d'autres causes impliquant des meurtres multiples où la Couronne a réclamé des peines consécutives.
Selon les avocats de la défense, ces crimes se distinguent de la tuerie à la mosquée.
« C'est assez difficile de classifier l'horreur, quand on compare une situation d'horreur à une autre », a résumé le juge François Huot.
Les avocats de l'aide juridique demandent que Bissonnette passe 25 ans en prison avant qu'il puisse demander une libération conditionnelle.
« Les personnes qui commettent des crimes dans leur jeunesse se retrouvent privées d’espoir », a dénoncé Me Charles-Olivier Gosselin au sujet des peines consécutives.