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Ce procès qui fascine les Français

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Sonia Semere

2024-10-02 14:15:29

Gisèle Pelicot. Source : Sud Ouest
Gisèle Pelicot. Source : Sud Ouest
Un procès outre atlantique fascine nos amis français. Au menu, viol en série, drogue et avocates déchaînées sur les réseaux sociaux...


Depuis le 2 septembre dernier, les yeux du monde entier sont rivés sur ceux de Gisèle Pelicot.

Devenue une véritable héroïne du féminisme, celle-ci est au cœur d’un procès d’envergure qui se tiendra jusqu’au mois de décembre dans le sud de la France, à Avignon.

49 hommes sont accusés de l’avoir violée entre le 23 juillet 2011 et le 23 octobre 2020, alors qu’elle était droguée à son insu par son mari, Dominique Pélicot, également mis en cause.

L’affaire Gisèle Pelicot interroge, indigne et suscite le débat. Outre les questions de consentement et du crime systémique qu’est le viol, ce dossier sucite églement des questionnements sur la justice, de manière plus globale.

Car pour permettre de médiatiser l’affaire et ainsi « faire changer la honte de camp » comme le martelait Me Stéphane Babonneau, Gisèle Pelicot a ouvertement demandé que le procès n’ait pas lieu à huis clos.

Cette médiatisation met aujourd’hui en lumière une défense jugée problématique par de nombreux commentateurs.

Le comportement de Me Nadia El Bouroumi a notamment suscité la polémique. La pénaliste qui défend deux des accusés se met régulièrement en scène sur les réseaux sociaux et son attitude qualifiée d’outrancière provoque l’indignation.


Peut-on tout dire sur les réseaux sociaux?

Il faut dire qu’au Québec, le débat est également vif sur ce sujet : quelles sont les obligations déontologiques des avocats sur les réseaux sociaux? Peut-on tout dire sur la toile?

Sur son compte Instagram, Me El Bouroumi raconte les coulisses des audiences du procès.


« Les experts nous ont dit que Gisèle Pelicot prenait son médicament et que deux heures après elle était K.-O., eh ben non ! Finalement, la soumission chimique ne met pas K.-O. », balance-t-elle à ses cinquante mille abonnés.

Me Nadia El Bouroumi. Source : La Provence
Me Nadia El Bouroumi. Source : La Provence
Le lendemain, cible des critiques, elle répond par une nouvelle vidéo dans laquelle on la voit danser sur la musique de Wham !, Wake Me Up Before You Go-Go, qui se traduit par « Réveille-moi avant que tu t’en ailles ».

Pour certains, l’allusion à l’état dans lequel se trouvait Gisèle Pelicot durant les viols est très claire.

« Il n’y a pas d’indécence. J’explique qu’il faut se lever tôt pour faire mon métier. On a le droit dans une démocratie d’être avocat de la défense », s’est-elle défendue sur son compte Instagram.

Sa virulence au tribunal d’Avignon choque également. Faisant référence à la publicité des débats que Gisèle Pelicot a demandé, celle-ci lui a rétorqué « Vous êtes en colère, mais vous êtes aussi responsable de cette diffusion ! ».

Sur LinkedIn, une autre avocate de la défense, Me Isabelle Crépin-Dehaene ironise sur la cagnotte de soutien à Gisèle Pelicot lancée puis fermée par Nabilla Benattia Vergara.


Dans un autre post, celle-ci dénonce la « manifestation foireuse », d’une vingtaine « de pseudo-féministes avec des banderoles ».

Saisi à plusieurs reprises sur le comportement de certains avocats de la défense, le bâtonnier du barreau d’Avignon, Philippe Cano, s’est exprimé via un communiqué.

Celui-ci assure que « tous les avocats doivent constamment se conformer à leurs règles déontologiques », avant d’ajouter qu’il n’appartient pas au bâtonnier « de se prononcer publiquement sur les communications d’un confrère, et le traitement qui en sera peut-être fait ».

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