Confidentialité des sources: des journalistes réclament une loi fédérale

La Presse Canadienne
2016-11-17 07:00:00

Ils ont exhorté le gouvernement à déposer un projet de loi pour protéger les sources, à revoir la façon dont les mandats de surveillance sont accordés et à abroger des éléments d'une loi fédérale sur la cyberintimidation qui abaisse le seuil de la preuve requise pour l'obtention de mandats.
Ils estiment aussi qu'une enquête publique fédérale s'impose afin de déterminer si la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) ont épié des journalistes au cours des dernières années.
Car selon le chroniqueur Patrick Lagacé, qui a récemment appris avoir été espionné pendant des mois par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), en 2014 et en 2016, il est « improbable » que les organisations fédérales n'aient pas eu recours aux mêmes tactiques.
Les libéraux ne semblent pas avoir l'intention d'emprunter la voie législative.
En mêlée de presse, mercredi, le secrétaire parlementaire du ministre de la Sécurité publique, Michel Picard, a lâché que « pour l'instant il y a pas lieu d'adresser ce problème-là qui n'existe pas chez nous ».
Par ailleurs, selon lui, le gouvernement « agit » déjà « dans la mesure où premièrement d'un côté il est clair que le travail des journalistes et la liberté d'expression et le travail d'enquête des journalistes est une valeur qu'on n'a pas envie de toucher ».
Au Nouveau Parti démocratique (NPD), on appuie l'idée de légiférer pour assurer une protection des sources confidentielles des journalistes, a indiqué mercredi le porte-parole du parti en matière de sécurité publique, Matthew Dubé.
La formation politique avait déjà réclamé une enquête publique en mai dernier, lorsqu'on a appris que des enquêteurs de la GRC ont pris en filature les journalistes Joël-Denis Bellavance et Gilles Toupin, du quotidien montréalais La Presse, pendant neuf jours en août 2007.