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Coup de projecteur sur le droit de l’immigration

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Sophie Ginoux

2025-03-18 13:15:30

L'Association québécoise des avocats et avocates en droit de l'immigration (AQAADI).
L'Association québécoise des avocats et avocates en droit de l'immigration (AQAADI).
Aussi présent dans l’actualité que dans nos juridictions, le droit de l’immigration québécois dispose d’une solide association professionnelle. Entretien avec sa coprésidente…

En 1996, quand Me Stéphanie Valois a commencé sa carrière en droit de l’immigration, on ne parlait presque jamais de ce sujet dans les médias.

« Et on était alors moins de 50 dans l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l'immigration (AQAADI), ajoute-t-elle. Alors que maintenant, on dépasse les 500. En fait, chaque année, on a un nouveau record de membres ! »

Il faut dire que l’immigration occupe une place de plus en plus importante au sein de notre société, et plus encore dans notre sphère juridique. « Oui, c’est un sujet à l’avant-scène depuis quelques années, avec beaucoup de ramifications, de questionnements, et qui évolue à une vitesse très rapide », corrobore l’avocate.

Me Valois est d’ailleurs spécialisée en droit de l’immigration, des réfugiés et des demandes humanitaires. Certains de ses collègues s’occupent plutôt d’immigration temporaire, d’autres de demandes de résidences permanentes ou de citoyenneté, et d’autres encore de dossiers d’inadmissibilité. Les avocats dans cette branche ne manquent par conséquent ni de niches, ni de dossiers.

Former et informer

La mission première de l’AQAADI, avant même son volet représentatif auprès du Barreau et de différentes instances politiques ou judiciaires, est de fournir des services d’information et de formation à ses membres.

« Il est difficile de suivre l’effervescence juridique et légale qui règne en droit de l’immigration -- des nouveautés législatives et jurisprudentielles émergent chaque semaine, surtout quand on est un solopreneur, ce qui est le cas de beaucoup d’entre nous, explique Me Valois. L’association vient donc nous épauler. »

L’AQAADI organise ainsi, au fil de l’année, beaucoup de formations en ligne sur une multitude de sujets pratiques, en français et en anglais : déontologie, facturation à l’aide juridique, demandes de permis de travail, interdictions de territoire, reports au renvoi et sursis à la cour fédérale, usurpation d’identité à l’immigration, etc.

L’association ayant pour but de créer des liens et de nourrir les discussions entre ses membres, plusieurs activités de réseautage comme des réunions, des cocktails, ainsi que des événements dédiés à la relève sont également mises sur pied sur une base régulière. « Les membres peuvent aussi s’écrire par courriel, de manière à se poser des questions ou à partager leurs préoccupations. Nous encourageons ces échanges », ajoute l’avocate.

Enfin, un colloque annuel de deux jours très touffu, comprenant des plénières, des conférences, des ateliers, des plages de réseautage et une soirée de gala est au programme chaque automne.

La représentation de grands enjeux en immigration

Les problématiques qui touchent l’immigration ne manquent pas au Québec. Délais d’obtention de permis de travail, accès à des garderies pour les réfugiés, critique des anges gardiens de la pandémie, faux avocats ou intervenants en immigration… Tous ces dossiers, et bien d’autres, provoquent des remous au sein de notre société et de nos juridictions.

« L’AQAADI se positionne sur plusieurs sujets à travers des interventions dans les médias, des lettres ouvertes et des mémoires, dont un sur les seuils d’immigration présenté à l’Assemblée nationale, par exemple, indique Me Stéphanie Valois. Mais nous pouvons également plaider, ou demander à des avocats externes de le faire, sur de grands enjeux. »

C’est le cas notamment, en ce moment, des délais de traitement de parrainage de conjoints, plus longs au Québec que dans les autres provinces canadiennes. L’association, qui s’est placée en tant que partie demanderesse, a déposé récemment un mandamus à la Cour fédérale dans l’espoir de réduire ces délais, en plaidant que ce champ de compétences ne devrait pas revenir au gouvernement québécois, mais canadien.

L’engagement collectif des membres de l’AQAADI est porté par un conseil d’administration de 13 personnes dévouées. « Nous sommes tous impliqués dans différentes causes qui nous tiennent à cœur. Si ce n’était pas dans cette association, ce serait ailleurs, nous le savons. C’est dans notre ADN », conclut Me Valois.

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