Délocalisation des services juridiques
L'équipe Droit-Inc
2014-07-08 14:00:00
Le centre devra développer des façons plus efficaces d'effectuer ces travaux juridiques, qui pourront ensuite être réattribués aux bureaux principaux de Toronto, New York, Calgary et Montréal.
« C'est ce qui le rend différent d'un bureau externe, a déclaré Me Les Viner, associé directeur du cabinet. Ce bureau va être un vrai incubateur d'innovation. » Il est le premier laboratoire de ce type au Canada, bien qu'il en existe un similaire à Belfast, créé par le cabinet britannique Allen & Overy en 2011.
Réduire les coûts à l’interne
Alors que les entreprises tentent toujours de réduire les coûts affectés aux litiges et aux différents services juridiques, la facturation à 800 dollars de l'heure, taux pratiqué par certains associés seniors, est souvent remise en cause.
Certaines firmes d'avocats sous-traitent à des compagnies canadiennes quelques tâches, comme l'examen des piles de documents ou de courriers électroniques en vue de la préparation d'un litige.
D'autres, comme Torys, ont tenté d’externaliser en Inde une partie de leur travail juridique. « Nous avons exploré et testé cette voie. Elle ne fonctionne pas pour nous, a confié Me Viner. Nous allons donc procéder par nous-mêmes avec une solution made-in Canada ».
Pour lui, délocaliser à Halifax permettra de réduire les coûts du cabinet relatifs aux salaires et au loyer, avec une touche d'innovation en plus : dès le début, le centre facturera seulement des honoraires fixes avec un taux horaire peu élevé , une petite révolution pour une firme de cette envergure.
De plus, contrairement à une opération d'externalisation, l'antenne appartient au cabinet et sera composée d'une équipe d'avocats de Torys menée par Christopher J. Fowles, associé au bureau de Toronto.
Un concept attractif
La réduction des coûts n'est pas le seul leitmotive du choix de la ville d’'Halifax. Outre un coût de la vie peu élevé, c’est une ville fabuleuse qui peut attirer des talents de haut calibre, selon Me Viner confiant de pouvoir recruter des « Haligonians » de grandes facultés de droit.
Pour Me Fowles, avocat depuis 1994 chez Torys, « le nouveau bureau est simplement une réponse aux demandes des clients » qui souhaitent toute la transparence sur les frais qu'ils vont devoir payer.
Simon Fish, vice-président exécutif et conseiller général chez BMO|http://www.bmo.com/accueil, un client de longue date de Torys, il trouve ce concept made-in Canada attrayant.
Il parle de « nearshoring » en comparaison au « offshoring » pour expliquer la tendance des entreprises à délocaliser un travail proche de leur siège pour un contrôle de qualité plus facile.