Doc Mailloux pourra pratiquer pendant deux semaines

Agence Qmi
2014-11-06 13:15:00

La saga du Doc Mailloux contre le Collège des médecins (CMQ), qui perdure depuis près de 15 ans, se poursuit donc.
Rappelons que depuis le 25 septembre dernier, le psychiatre avait été radié trois mois pour avoir dénigré une psychologue dans un rapport d’expertise.
Dans le jugement, il avait aussi eu 20 000 $ d’amende, notamment pour des propos tenus à l’égard des Noirs à l’émission Tout le monde en parle, en 2005. Il avait alors cité une étude soulignant que le « quotient intellectuel moyen des Noirs et des Amérindiens est nettement inférieur à 100 ».
Le 28 octobre dernier, le médecin de 65 ans s’est présenté en Cour supérieure pour déposer une requête en sursis, soit pour suspendre temporairement le jugement jusqu’à la révision judiciaire, en février prochain.
Toutefois, l’audience ne s’est pas déroulée comme prévu, puisque le syndic du Collège au dossier, Mario Deschênes, ne pouvait pas y être.
Ainsi, l’audience a été reportée au 11 novembre prochain. Or, le juge Marc St- Pierre a suspendu le jugement, dont la radiation, et a redonné le droit de pratiquer au Doc Mailloux jusqu’à cette date, soit pour deux semaines.
« Je suis supposé être un danger pour le public, mais seulement quand ça fait leur affaire (au Collège). La décision du juge m’ouvre la porte pour la suite », souligne le psychiatre, très heureux de la décision.
Mesure « exceptionnelle »
Selon le Collège, la suspension de la radiation du Doc Mailloux est une première.
« Dans ce contexte précis, c’est exceptionnel, dit Leslie Labranche, responsable des communications du CMQ. À notre connaissance, c’est la première fois qu’on voit ça.»
Ainsi, le Doc Mailloux a recommencé à voir des patients dès le lendemain, soit le 29 octobre dernier. À noter que ce dernier travaille auprès de gens lourdement atteints de schizophrénie.
Cruel pour les patients
« Je ne veux pas être un martyr, mais je dois vivre avec la pression de ma clientèle et me défendre en même temps. C’est cruel pour mes patients et ma réputation », avoue celui qui estime avoir perdu des millions de dollars en raison des poursuites du CMQ.
D’ailleurs, le psychiatre déplore que le Collège ne le remplace pas auprès de sa clientèle durant sa radiation.
« Je suis le seul psychiatre de tout le comté de Maskinongé. Je trouve ça terrible sur le plan humain pour mes patients, confie-t-il. Ils ont le droit de me radier, mais ils n’ont pas le droit de ne pas me remplacer.»
Le président du Collège, le Dr Charles Bernard, n’a pas souhaité commenter le dossier durant les procédures.