Finie la session d’été à l’École du Barreau
Marie-Ève Buisson
2024-12-10 15:00:53
Le retour à l’horaire classique divise les étudiants…
Dès 2025, il n'y aura plus de session d’été à l’École du Barreau… et ça ne fait pas l’unanimité!
Pour les étudiants qui souhaitaient commencer leurs études à la fin du mois de juin, leur parcours scolaire débutera plutôt le 2 septembre prochain, soit deux mois plus tard.
L’École réduit également d’une semaine et demie la période d’étude précédant l’examen de droit appliqué.
Les étudiants réagissent
La Fédération des étudiantes et étudiants en droit du Québec (FEDQ), qui regroupe plus de 5 300 membres, s’est fermement opposée à cette décision.
Dans une lettre adressée au directeur de l’École du Barreau, Guy-François Lamy, la FEDQ mentionne que plusieurs étudiants se disent anxieux et découragés par les nouvelles réalités qu’apportent ces changements.
« Les modifications logistiques apportées au prochain calendrier universitaire de l’École du Barreau contribuent à accroître le poids du stress financier, logistique, académique et professionnel qui pèse sur les épaules de notre communauté étudiante ».
Plusieurs employeurs juridiques seraient aussi pris de court par cette nouvelle. « Cela soulève plusieurs problèmes, tout particulièrement au sujet des dates de stage, celles-ci n’étant pas systématiquement modifiables ».
Pour la FEDQ, trouver un emploi pour quatre mois de manière imprévue, prolonger ou trouver un bail locatif dans un marché locatif « surchauffé » sont des exemples qui témoignent des enjeux qu’amènent le report « non-planifié » d’une session.
Rappelons aussi que les étudiants qui suivront la formation de l’École du Barreau au cours de l’année 2025-2026 auront, en moyenne, une semaine et demi de moins que leurs prédécesseurs pour étudier la même quantité de matière.
« Sachant qu’il existe déjà un sentiment généralisé d'inquiétude quant à l’approche de l’examen de droit appliqué, la suppression d’une semaine et demi de préparation constitue une modification injustifiée qui vient ajouter une pression académique inutile aux personnes étudiantes ».
Réaction de l’École du Barreau
Dans un échange de courriel avec Droit-Inc, l’École du Barreau précise son intention de rétablir l’horaire classique en vigueur il y a deux ans, avant la réforme de son programme de formation.
Selon l’École du Barreau, ce calendrier s’avère plus facile pour les étudiants puisqu’il est davantage axé sur leur bien-être.
« Il leur permet une pause estivale pour se ressourcer ou se reposer, et il facilite leur intégration dans le marché du travail. Il favorise également leur accès à l’aide financière aux études qui est basé sur le modèle traditionnel des sessions universitaires ».
La décision de retourner vers l’horaire classique aurait été prise en se basant sur les commentaires des étudiants.
« Le souci principal de la direction a été de tenir compte de ce qui convient le mieux à la réussite des étudiants et des étudiantes ».
Selon l’École, ce retour à l’horaire classique ne donne lieu à aucune réduction de séances d’examen ni de limitation de places pour l’admission.
« Les statistiques d’admission demeurent les mêmes et le nombre d’admissions depuis plus de 10 ans est inchangé ».
Consultations
La Fédération des étudiantes et étudiants en droit du Québec a récemment sondé 666 étudiants en droit afin de recueillir leur avis sur la décision d’annuler les sessions d’été.
Selon les résultats, 58 % des répondants prévoyaient débuter leur formation à l'École du Barreau lors de la session d'été 2025. Plus de 71 % des participants jugent que cette mesure va affecter leur plan de carrière juridique.
Enfin, 90,5 % des répondants soutiennent fermement le rétablissement de la session d’été à l’École du Barreau.
« On observe un sentiment d’anxiété très présent chez un grand nombre de personnes répondantes, dû aux adaptations qu’elles devront apporter à leurs plans de vie pour suivre la formation à une session différente de celle qu’elles avaient originellement prévue », souligne la FEDQ.
Lors d’une rencontre tenue le 6 décembre dernier, la Fédération a critiqué l’École pour son incapacité à fournir des justifications solides concernant ce choix controversé.
« L’École du Barreau n’a pas été capable de fournir des justificatifs autres que des anecdotes fondées sur l’appréciation personnelle d’une poignée de personnes étudiantes et démontre une complète fermeture à trouver un compromis pour la session d’été 2025 », a déclaré la FEDQ.
La FEDQ se prononce donc sans équivoque contre les changements unilatéraux qu’a apportés l’École du Barreau à son calendrier universitaire et appelle fermement l’École à rétablir l’offre de sa formation au mois de juin 2025.