Gérard Coulombe: un avocat passionné et intègre

Gérard Coulombe, associé chez Lavery et avocat depuis près de 50 ans, est décédé subitement hier à l'âge de 68 ans. Des amis et confrères lui rendent hommage...

Quand l’ont-ils rencontré?

Me René Branchaud, associé chez Lavery. Exerce dans les domaines du droit des valeurs mobilières, des fusions et acquisitions et du droit des sociétés.

« Je l’ai rencontré quand l’équipe de Desjardins Ducharme a rejoint Lavery en septembre 2007. Il est devenu mon voisin de bureau quand nous avons renouvelé nos locaux en 2011, donc ça faisait 5 ans. Comme moi, il était un lève-tôt, on était au bureau à 7h du matin. Nous passions une heure, ou deux, à parler de dossiers, du Québec, de tout. Il était passionné par tout: la musique, les Canadiens de Montréal… Vous savez il y a des personnes qui sont vieilles à 40 ans, d’autres qui sont encore jeunes à 65 ans. Gérard était comme ça. »

Me André Vautour, associé chez Lavery. Pratique dans les domaines du droit des sociétés et du droit commercial.

« Je le connaissais depuis 35 ans, depuis mon arrivée comme étudiant d’été chez Desjardins Ducharme. Il était l’avocat responsable des étudiants à l’époque. J’ai travaillé sous son aile. »

Me Guillaume Lavoie, avocat chez Lavery. Pratique dans le domaine du capital d’investissement privé et du capital de risque

« La première fois que je l’ai vu, c’était lors d’un événement organisé au Vieux-Port. C’était quelque temps avant le rapprochement avec Desjardins Ducharme. Gérard Coulombe, c’était quelqu’un qui ne passait pas inaperçu dans la foule, parce que c’était un excellent rapporteur d’histoires. Il avait toujours des anecdotes et une façon inimitable de les raconter, ce qui fait que, même s’il ne cherchait pas à monopoliser la conversation, les gens autour finissaient toujours par se taire et l’écouter. Et l’écouter, on pouvait faire ça des heures! »

Jean Houde, président du conseil d'administration de la Banque Nationale du Canada.

« J'ai rencontré pour la première fois Gérard en 1980. Il était alors conseiller juridique sur des dossiers de la Société générale des financements. J'ai ensuite travaillé de nouveau avec lui à différentes reprises, durant ses 21 ans au conseil d'administration de la Banque Nationale, comme président du comité de gouvernance également. Il a aussi été acteur dans plusieurs transactions majeures, comme celle entre la Banque provinciale et la Banque canadienne nationale. »

Quel professionnel était-il?

Robert Parizeau, président du conseil d'administration du Fonds de solidarité FTQ. A œuvré dans les secteurs de l’assurance durant 40 ans. Frère de l’ancien premier ministre du Québec, Jacques Parizeau.

« Dès son arrivée au conseil d’administration du Fonds en septembre 2015, Gérard Coulombe s’est rapidement fait remarquer par sa grande intelligence, son expérience approfondie d’administrateur de sociétés et de gouvernance d’institutions financières et, surtout, un grand respect pour le Fonds et sa mission socio-économique au Québec. Au nom du Fonds de solidarité FTQ, je tiens à offrir toutes nos sympathies à sa famille et ses proches dans ces moments difficiles. »

Me René Branchaud: « Il était quelqu’un qui trouvait des solutions créatives, intéressantes, aux problèmes des clients. Il respectait tout le monde, du président d’une firme aux plus humbles travailleurs. Il travaillait sur des dossiers de grande importance, de grands dossiers économiques, impliquant de grandes institutions. »

Me Guillaume Lavoie: « Comme avocat, c’était quelqu’un de vraiment très intelligent. Il avait une capacité incroyable à s’apercevoir tout de suite d’un problème particulier dans un dossier ou à conseiller quelqu’un, même s’il ne s’était intéressé que d’assez loin à l’affaire. Il savait aussi développer le talent chez les jeunes avocats. Certains mentors ont besoin qu’on leur dise « prends un jeune sous ton aile », mais lui faisait ça naturellement. Il n’allait jamais à une rencontre sans proposer à un jeune avocat de l’accompagner. Et j’ai vraiment bénéficié de ça, en 9 ans de travail avec lui. C’était souvent moi l’élu. J’aurais eu besoin de 10 ou 15 ans encore à travailler avec lui afin de bénéficier de tout ce qu’il aurait pu m’apprendre...»

Jean Houde: « C'est une partie de notre mémoire institutionnelle que l'on perd. Il avait une mémoire phénoménale, il était capable de nous replacer dans le contexte de chaque transaction. C'était un vrai professionnel, un ''problem solver'' qui savait trouver des solutions légales qui permettaient à l'organisation de continuer à se développer. »


Quel souvenir garderont-ils de lui?

Me René Branchaud: « Malgré ses 68 ans, il était énergique, enthousiaste, un adolescent! Au travail, c’était un avocat d’affaires très intègre, toujours disponible, les soirs, les fins de semaine, il ne disait jamais « non ». »

Me André Vautour: « C’était quelqu’un d’exigeant, supérieurement intelligent, rigoureux, mais capable de reconnaître l’apport des autres. Je me souviendrais de lui comme d’un homme passionné pour qui le succès était important, mais c’était un succès d’équipe plutôt que personnel. Il avait très à coeur le Québec et l’accroissement économique de la force économique du Québec qui était au coeur de toutes ses transactions. »

Me Guillaume Lavoie: « Il était souriant, chaleureux, je pense que je ne l’ai jamais vu une seule fois de mauvaise humeur, même sous pression. Il était agréable avec tout le monde et les clients aussi semblaient ressentir ça. Il avait aussi une énergie débordante. Mon bureau était à quelques mètres du sien et plutôt que de m’appeler ou de parler fort, il se levait et venait toujours. Je peux le revoir, là, comme s’il y était encore. »

Jean Houde: « Gérard, c'était un humaniste. Il aimait les gens, les arts. Il était d'un contact très facile, il ne disait jamais non pour rendre service. En son hommage, ce soir, le logo de la Banque Nationale sera éteint. »