L’avocat avec la pire défense du monde
Didier Bert
2024-09-20 12:00:22
Un avocat s’est défendu en empirant sa situation… et pas à peu près.
Tout a commencé avec un manque de courtoisie… et l’histoire s’est finie sur un ton très éloigné de toute notion de politesse.
Le Barreau de Nouvelle-Galles-du-Sud, en Australie, a ouvert une enquête disciplinaire sur l’avocat George Sideris, accusé d’avoir commis une faute professionnelle. Il aurait envoyé un courriel « discourtois et manifestement inapproprié » à d’autres parties dans une affaire qui concernait sa belle-mère, rapporte Lawyers Weekly.
C’est peu dire que l’avocat a manqué à la moindre courtoisie dans ses réponses au Barreau…
George Sideris ne s’est pas rendu à l’audience en sanction. Si il a - poliment - informé le greffe du Barreau de son absence, les messages envoyés avant l’audience ne sont pas restés au même niveau de langage.
Sideris a mentionné avoir beaucoup de choses à faire jusqu’au mois de novembre, et qu’il ne pouvait « pas vous rencontrer, bande de gens inconsidérés ».
Il a accusé l’action disciplinaire du Barreau d’être « stupide », « ridicule » et « totalement inutile ».
L’avocat a sensiblement aggravé son cas en écrivant: « Fuck off vous tous, bande d'idiots », puis « permettez-moi d'être un peu plus gentil: Fuck off ». D'autres messages étaient accompagnés de photos montrant le majeur levé.
George Sideris a également suggéré de mettre fin à son enquête disciplinaire, en utilisant des termes peu habituels pour une défense. L’avocat a exigé qu’ « ils ferment ce foutu bordel et si ce n'est pas le cas, j'irai jusqu'au bout et je poursuivrai le Barreau en justice ».
Le Barreau a déclaré au tribunal que les insultes allaient « au-delà du manque de courtoisie » et constituaient une « tentative d'intimidation ». Le Barreau a ajouté que la conduite « indique un modèle de comportement bien ancré » de la part de Sideris, qui est « dans la même veine ou similaire à la correspondance » pour laquelle l’enquête disciplinaire était ouverte.
« Le manque de courtoisie à l'égard du Barreau, de ses avocats et du tribunal dans de nombreux éléments de correspondance, y compris l'utilisation de blasphèmes, est extrême », a convenu le tribunal. « Nous estimons que la poursuite de ce comportement est incompatible avec le maintien du nom de l'intimé au tableau de l’ordre », a conclu la cour, en convenant qu’ « il n’y a pas d’alternative viable à la radiation ».