La Cour donne raison aux Atikamekws et stoppe les coupes forestières

C'est en effet ce qu'a décidé ce matin le juge Thomas Davis de la Cour supérieure du Québec. Il ordonne la suspension des coupes forestières sur le territoire d'Opitciwan jusqu'au 15 septembre.

Il enjoint aussi le gouvernement du Québec à entreprendre des discussions « de bonne foi » avec la communauté dans un délai de trois semaines.

Cette décision fait suite à la demande d'injonction déposée le 21 août dernier par le Conseil d'Opitciwan afin de stopper une opération spéciale de récupération de bois de chablis situé sur le territoire de Windigo-et-Gouin, en Mauricie. Il s’agit, selon le Conseil des Atikamekw d'Opitciwan, d’une zone particulièrement sensible de leur territoire. «Il représente la dernière portion de forêt mature du territoire. »

Dans son jugement, le juge Davies met en lumière plusieurs lacunes quant à la façon de procéder du gouvernement et met l'accent sur les inconvénients subis par les Atikamekw, souligne le communiqué émis par ces derniers. L'information préalable remise au Conseil d'Opitciwan aurait été insuffisante et n'accordait pas un délai suffisant pour permettre au Conseil d'analyser la demande et de préparer des solutions. Le juge Davies a souligné « que les préjudices à la culture et aux pratiques traditionnelles des Atikamekw étaient supérieurs aux inconvénients de l'entreprise qui doit arrêter les coupes et l'exploitation commerciale de la forêt ».

« Nous nous retrouvons dans une situation délicate à cause du Gouvernement du Québec qui manque une fois de plus à sa responsabilité de nous consulter adéquatement avant d'autoriser les entreprises forestières à exploiter notre territoire », a dit Christian Awashish, Chef du Conseil des Atikamekw d'Opitciwan. « C'est notre mode de vie et nos valeurs qui sont en jeu. L'industrie forestière et le gouvernement du Québec n'ont aucunement conscience de ces aspects. »