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La crédibilité d’un expert de la défense mise à mal

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Agence Qmi

2015-10-23 14:37:00

La crédibilité d’un expert en neuropharmacologie de la défense a été mise à mal par la Couronne vendredi, au procès de Guy Turcotte pour les meurtres de ses enfants…
Claude Rouillard
Claude Rouillard
Claude Rouillard a beau avoir été déclaré expert par la Cour, ses connaissances sur le méthanol sont limitées, a souligné Me René Verret de la poursuite. En fait, il n’avait jamais fait de recherches sur cette substance qu’on retrouve dans le lave-glace avant d’être mandaté pour le procès de l’ex-cardiologue.

« C’est à partir du 15 septembre dernier que j’ai fait des recherches, avant, je ne m’étais pas intéressé au méthanol », a convenu le témoin.

Interrogé par Me Pierre Poupart de la défense, le professeur Rouillard avait donné un cours de chimie 101 au jury, expliquant les effets de ce produit de la même famille que l’éthanol (qu’on trouve dans la bière ou le vin).

Cet élément est important pour le jury, puisque l’accusé de 43 ans avait dit en avoir « calé » de nombreux verres, le soir du 20 février 2009 où il avait poignardé à 46 reprises Anne-Sophie et Olivier, trois et cinq ans, dans la maison qu’il louait à Piedmont depuis sa séparation avec sa femme, qui le trompait.

Lorsque Turcotte avait été hospitalisé le lendemain du drame, les médecins avaient découvert une concentration létale de méthanol dans son sang.

Turcotte, qui avait dit n’avoir que des « flashs » des événements malgré son excellente mémoire, compte plaider la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.
Conscience altérée ?

Or, si l’on tient compte de tous les facteurs de métabolisation du méthanol expliqué par le témoin, il est possible que Turcotte n’ait pas eu de problème de conscience, a soulevé la poursuite en contre-interrogatoire.

Et comme Turcotte a affirmé avoir bu du lave-glace avant, mais aussi après avoir tué ses enfants, mais qu’il ne se souvenait ni des quantités ni des heures d’ingurgitation, il devient impossible de déterminer son taux de méthanol avant qu’il ne commette l’irréparable.

« On n’est pas capable (de faire le calcul) », a concédé le professeur Rouillard.

Quoi qu’il en soit, les trous de mémoire de l’accusé auraient pu avoir été causés par l’absorption de lave-glace, a affirmé le témoin, qui s’était basé sur une étude américaine datant de 1953. À cette époque, 323 personnes avaient bu du whisky frelaté au méthanol, et plusieurs d’entre eux avaient eu des problèmes de mémoire.

Le juge a toutefois noté que le témoin a déduit, à la lumière de l’article scientifique qui a suivi l’étude, que ce whisky ne contenait pas d’éthanol, sans avoir fait des vérifications sur les informations des chercheurs.
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